Accès au contenu
Jachères mellifères

Un partenariat "€œgagnant-gagnant"€

Dans le cadre d'€™une action commune pour la préservation de la biodiversité et des abeilles dans le département, la coopérative agricole Cerepy et la FDSEA de l'€™Yonne ont signé un partenariat «jachère apicole», avec le soutien du Conseil général de l'€™Yonne.
Par DOMINIQUE BERNERD
Un partenariat  "€œgagnant-gagnant"€
De gauche à droite : Germain Bour, directeur et Laurent Poncet, président de la coopérative Cerepy, Francis Letellier, président de la FDSEA de l'Yonne, Christine Busson, apicultrice.
L'€™impact de la pollinisation assurée par les abeilles n'€™est plus à démontrer et l'€™interaction entre apiculture et agriculture est évidente. Un constat auquel adhère pleinement la coopérative Cerepy, qui vient, avec le soutien du Conseil général, de signer un partenariat avec la FDSEA de l'€™Yonne, pour contribuer à lutter contre la disparition des abeilles. Les causes de leur surmortalité sont multifactorielles et l'€™initiative a pour but de démontrer qu'€™agriculteurs et apiculteurs ont ensemble les clés pour répondre efficacement au maintien de la biodiversité, dans une logique de [I]«gagnant-gagnant»[i], comme l'€™a rappelé le président de la coopérative, Laurent Poncet : [I]«il devient évident, pour nous agriculteurs, que nous devons conjuguer agriculture et biodiversité... Aujourd'€™hui, nous souhaitons aller plus loin et conclure des partenariats entre adhérents de notre coopérative et des apiculteurs professionnels de l'€™Yonne, avec pour objectif l'€™implantation de 100 ha de jachères mellifères sur notre zone d'€™activité. L'€™agriculteur s'€™engageant à semer des jachères pour nourrir les abeilles en période critique, l'€™apiculteur, à installer ses ruches à proximité, améliorant d'€™autant la fécondation des cultures»[i]. Financée par le Conseil général de l'€™Yonne à hauteur de 80 € par ha, l'€™opération devrait bénéficier d'€™un coup de pouce supplémentaire de la part de la coopérative, comme l'€™a annoncé son président, de sorte de couvrir entièrement l'€™achat des semences nécessaires.
[I]Des intérêts agronomiques et environnementaux multiples[i]
De nombreuses études ont démontré que même de très petites surfaces de jachères mellifères suffisent à constituer d'€™importantes sources d'€™alimentation pour les abeilles. Ainsi, avec moins de 1% de l'€™aire de butinage potentielle d'€™une colonie, les surfaces apicoles peuvent représenter jusqu'€™aux deux tiers de l'€™alimentation des butineuses en période de floraison.. L'€™enjeu est de taille, puisque le pollen est pour les abeilles l'€™unique source en protéines, jouant un rôle primordial dans la défense de leur système immunitaire mis à mal par le parasite Varroa. Pour les agriculteurs, les intérêts environnementaux et agronomiques de la jachère apicole sont multiples : une couverture du sol pendant la période hivernale notamment, limitant l'€™érosion, un apport de matières organiques, une coupure des cycles de maladies et mauvaises herbes dans la rotation, une amélioration de la structure des sols du fait de la présence de légumineuses dans les semences, constituant ainsi un excellent précédent aux céréales... Certains des couverts possibles de jachères apicoles, présentant l'€™avantage d'€™être pérennes, avec une durée de vie de 3 ans ou plus, quand l'€™implantation est réussie. Des arguments, comme l'€™a rappelé son président Francis Letellier, qu'€™a su développer la FDSEA de l'€™Yonne auprès de ses adhérents, menant depuis plusieurs années une opération qui a permis l'€™implantation de 70 ha de couverts mellifères sur tout le département.