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Viticulture

Un nouveau plan de filière pour le BIVC

Emmanuel Charrier est vigneron sur le domaine de l’Épineau à Saint-Martin-sur-Nohain. Il est également coprésident du BIVC. Il nous a ouvert les portes de son exploitation pour faire le bilan de la récolte 2018 et évoquer le projet pour son interprofession.
Par Théophile Mercier
Un nouveau plan  de filière pour le BIVC
Emmanuel Charrier (au centre) en compagnie de ses deux salariés.
C’est un homme pressé qui nous a ouvert les portes de son exploitation. Emmanuel Charrier est installé depuis 2004 à Saint-Martin-sur-Nohain sur le domaine de l’Épineau. Et il partage son temps entre son activité professionnelle et son engagement au Bureau Interprofessionnel des Vins du Centre-Loire (BIVC) dont il est le coprésident depuis 2014 aux côtés de Catherine Corbeau-Mellot.
Il est à la tête d’une exploitation de 8,5 hectares de vignes avec en production du Pouilly Fumé en Blanc et du Coteau-du- Giennois en Blanc et rouge dont 15 % sont valorisés en vrac. «La récolte 2018 fut inespérée. J’ai réalisé environ 15 000 bouteilles. Je pensais que la sécheresse allait avoir une incidence mais ce ne fut pas le cas. Les pluies du printemps ont permis de nourrir la vigne» explique-t-il. Cette année, son objectif est de monter jusqu’à 50 000 bouteilles à condition que la météo soit au rendez-vous. «La vigne est actuellement au stade du bourgeon dans le coton, c’est-à-dire que les bourgeons commencent à être visibles. Pour le moment les gelées de ces derniers jours n’ont pas eu d’incidence majeure. Rien de comparable en tous les cas à 2016» estime-t-il. Pour lutter contre ces gelées, Emmanuel Charrier utilise une technique plébiscitée dans le secteur à savoir la pose de bougie entre les pieds de vigne. À l’intérieur de ces pots, de la paraffine et un mélange de fioul et d’essence. «Ces dernières peuvent brûler pendant huit heures. J’ai également une tour antigel qui brasse l’air et protège le sol. Mais elle n’est plus efficace à partir de -3 degrés.»

Des projets de développement pour le BIVC
Visiter l’exploitation d’Emmanuel Charrier, c’est aussi l’occasion de parler filière et surtout du développement du BIVC. «Nous sommes dans l’incertitude concernant l’export. Le Brexit et les mesures protectionnistes des États-Unis ne nous permettent pas de nous projeter. Sur ce volet, nous allons devoir explorer des marchés comme l’Asie, l’Europe ou encore le Canada» explique le coprésident du BIVC. Il nous expose ensuite ces projets pour 2019. «Nous sommes actuellement à l’écriture d’un nouveau plan de filière. Cette ambition fait suite à l’adoption de la loi Agriculture et Alimentation (Égalim) qui nous oblige à nous structurer. Au BIVC, nous préférons être proactifs et ne pas attendre la contrainte de l’État. Ce plan de filière doit être mis en place avant l’été. L’objectif est d’être le plus vertueux possible en menant des actions de recyclage, de pratiques œnologiques, culturales et de paysage. L’idée est de valoriser le plus possible les déchets que nous produisons au cours d’une année. Ce projet est en partenariat avec les huit AOP Sancerre, Pouilly-Fumé & Pouilly-sur-Loire, Menetou-Salon ; Quincy-Reuilly, Coteaux-du-Giennois, Châteaumeillant, les deux IGP (Côtes de la Charité et le Coteau de Tannay) que comprend notre interprofession mais aussi la Fédération des Unions Viticoles du Centre.»