Décapitalisation du cheptel
Un mauvais signal
Le délégué FDSEA de Saulieu-Liernais s’inquiète de la décapitalisation de nombreux cheptels, phénomène accentué depuis trois ans et la multiplication des sécheresses.

Vendre des bêtes pour pouvoir nourrir les autres. « C’est une réalité, voilà où nous en sommes arrivés », déplore Gérard Berthaut. Cet éleveur exploitant à Saulieu rappelle la nécessité d’affourager les bovins depuis plus d’un mois maintenant « les stocks de foin et de paille diminuent chaque jour alors que nous n’avons réalisé que des demi-récoltes dans ces deux types de fourrages, ici, sur nos terres granitiques. La situation est encore une fois tendue avec cette quatrième, voire cinquième sécheresse consécutive. Les maïs, eux, ont été longtemps prometteurs, mais ils ne le sont plus depuis début août ». Les élevages sont donc dans l’obligation de s’approvisionner à l’extérieur pour compenser ce manque de production « les prix pratiqués en ce moment sont inaccessibles. À titre d’exemple, de la paille est livrée à 140 euros/tonne en Saône-et-Loire, je n’ose même pas imaginer les tarifs du foin… Non, ces niveaux de prix ne sont pas pour nous, c’est la raison pour laquelle les éleveurs décapitalisent déjà depuis un petit moment. Je pense qu’entre 1 et 5 % des bêtes partent depuis maintenant trois ou quatre ans, pour que les éleveurs puissent acheter des fourrages. Diminuer le nombre de bovins permet aussi de diminuer les besoins futurs. Ce phénomène reflète les difficultés dans nos trésoreries, il va sans doute continuer avec ce nouvel épisode très sec. Ce n’est bien sûr pas spécifique à notre canton, cette problématique a un rayon bien plus large ».
Inquiétude pour les jeunes
Cette décapitalisation bovine est un « mauvais signal » selon Gérard Berthaut « nous mettons, quelque part, notre métier en péril… Je suis tout particulièrement inquiet pour les jeunes générations, qui cumulent les difficultés ces dernières années. La décapitalisation des cheptels concerne déjà un paquet d’éleveurs qui approchent de la fin de carrière. Je suis moi-même concerné et j’ai vendu une vingtaine de vaches ces derniers temps suite au départ en retraite de mon frère. Les jeunes prennent la direction de l’extensification, malgré eux. Si la situation économique de nos élevages n’était pas ce qu’elle est actuellement, tout irait mieux. Je me rappelle, il y a encore quelque temps, l’achat d’aliments lors d’une sécheresse ne se ressentait que très peu à la fin de l’exercice. Ce n’est plus le cas. L’an passé, ma facture sécheresse a dépassé les 30 000 euros, en comptant toutes les dépenses ». Le responsable syndical pointe une nouvelle fois du doigt les prix de vente de la viande bovine, encore « loin du compte » selon lui « ce n’est pas avec des 3,60 ou 3,70 euros/kg de carcasse que nous pourrons acheter de la nourriture pour nos bovins. Nous sommes encore et toujours en dessous des coûts de production. Pour ne rien arranger, les animaux vendus mettent très longtemps à partir de l’exploitation ». Le Côte-d’orien regrette également le manque de souplesse dans la réglementation des prairies permanentes « pouvoir les travailler, les retourner et les refaire tous les 10 ans serait une solution pour aller plus loin dans l’autonomie des exploitations. Nos anciens étaient moins bêtes que nous et pouvaient cultiver des céréales plusieurs années s’ils le souhaitaient. Aller chercher de la paille à plus de 50 km, avec tous les coûts engendrés, n’est pas avenir selon moi ».
Inquiétude pour les jeunes
Cette décapitalisation bovine est un « mauvais signal » selon Gérard Berthaut « nous mettons, quelque part, notre métier en péril… Je suis tout particulièrement inquiet pour les jeunes générations, qui cumulent les difficultés ces dernières années. La décapitalisation des cheptels concerne déjà un paquet d’éleveurs qui approchent de la fin de carrière. Je suis moi-même concerné et j’ai vendu une vingtaine de vaches ces derniers temps suite au départ en retraite de mon frère. Les jeunes prennent la direction de l’extensification, malgré eux. Si la situation économique de nos élevages n’était pas ce qu’elle est actuellement, tout irait mieux. Je me rappelle, il y a encore quelque temps, l’achat d’aliments lors d’une sécheresse ne se ressentait que très peu à la fin de l’exercice. Ce n’est plus le cas. L’an passé, ma facture sécheresse a dépassé les 30 000 euros, en comptant toutes les dépenses ». Le responsable syndical pointe une nouvelle fois du doigt les prix de vente de la viande bovine, encore « loin du compte » selon lui « ce n’est pas avec des 3,60 ou 3,70 euros/kg de carcasse que nous pourrons acheter de la nourriture pour nos bovins. Nous sommes encore et toujours en dessous des coûts de production. Pour ne rien arranger, les animaux vendus mettent très longtemps à partir de l’exploitation ». Le Côte-d’orien regrette également le manque de souplesse dans la réglementation des prairies permanentes « pouvoir les travailler, les retourner et les refaire tous les 10 ans serait une solution pour aller plus loin dans l’autonomie des exploitations. Nos anciens étaient moins bêtes que nous et pouvaient cultiver des céréales plusieurs années s’ils le souhaitaient. Aller chercher de la paille à plus de 50 km, avec tous les coûts engendrés, n’est pas avenir selon moi ».