Élevages allaitants
Un été dans les prés
Un éleveur du canton de Semur-en-Auxois évoque la sécheresse et les conséquences sur son cheptel.

Jamais deux sans trois. Une troisième sécheresse consécutive frappe de plein fouet le monde agricole. L’élevage Baudot, à Pont-et-Massène, s’adapte comme il le peut et transporte près de 20 000 litres d’eau chaque jour à ses 600 bovins de toutes catégories. « Nous avons commencé à abreuver il y a un mois, c’est un travail de longue haleine qui implique beaucoup de surveillance, de la fatigue, des déplacements et de l’argent. Un quart de cette eau provient du réseau… De plus en plus de points d’eau ne donnent malheureusement plus rien, nous pompons de l’eau dans l’Armançon tant que nous le pouvons », déplore Jean-Luc Baudot. Ce Côte-d’orien de 62 ans partage son inquiétude sur la suite des événements : « cela devient vraiment de plus en plus compliqué d’élever des vaches dans ces conditions. Les agriculteurs ont toujours su s’adapter aux conditions climatiques, c’est vrai et c’est même la base de leur métier, mais là, trois années sèches de suite laissent indéniablement des traces. Il avait pourtant plu cet hiver mais visiblement pas assez pour recharger les nappes, les pluies de mai et juin n’ont fait du bien qu’à la végétation. Le niveau des grandes rivières fait beaucoup parler mais il ne faut surtout pas oublier cette multitude de petits ruisseaux qui permettent d’abreuver des tas d’animaux dans l’Auxois-Morvan. Ces derniers s’assèchent. J’ai toujours vu couler, depuis mon plus jeune âge, le petit cours d’eau qui passe juste en face de notre exploitation : là, c’est le troisième été de suite qu’il ne donne plus rien ».
L’alimentation, aussi
Fait rarissime, l’élevage Baudot a été contraint de s’approvisionner en paille dans une exploitation extérieure : « les moissons ont été décevantes en grains mais aussi en paille… Nous étions jusqu’à présent autosuffisants mais en ces périodes compliquées, les stocks ne sont plus des stocks. Heureusement, nous avions anticipé au début du printemps en réservant 60 ha à presser à seulement sept kilomètres de notre exploitation. Aujourd’hui, la situation devient plus que tendue un peu partout, en prix et en disponibilité ». L’affouragement a débuté dès la mi-juillet à Pont-et-Massène : « les prés sont aujourd’hui plus que secs, un coup d’allumette et tout partirait en fumée… Nous essayons d’ajuster les apports alimentaires quand cela est possible, mais de nombreuses bottes de paille et de foin sont déjà en train de partir ».
Peu de solutions
Difficile de s’adapter à une telle situation. « En ce qui nous concerne, nous n’avons ni les surfaces, ni les cultures pour nous constituer des stocks dans l’idée de nourrir les bêtes durant huit ou neuf mois de l’année. Nous en prévoyons déjà pour six mois, ce qui est déjà bien compliqué. Si la situation n’évolue pas favorablement, bon nombre d’exploitations dont la nôtre devront repenser leur mode d’élevage », observe Jean-Luc Baudot, « personnellement, j’ai envie de croire aux cycles climatiques, j’ose espérer que les pluies reviendront certains étés. Je me rappelle quand j’étais jeune, nous étions parfois contraints d’arrêter les foins à cause des précipitations… Ce temps semble être révolu. Des adaptations ? Dans notre cas, nous avons tenté de limiter la casse en réaménageant certains points d’eau, en cherchant à faire des puits et en installant des pompes solaires. Il y a des choses à faire, même si elles ne règlent pas tout. D’ailleurs, il serait bien que nos gouvernants nous aident à aller plus loin en termes d’équipements de ce type, même à titre privé. Cela nous permettrait de dépendre un peu moins du réseau collectif d’eau. Trouver des sources est encore possible, même de nos jours, mais cela coûte beaucoup d’argent. J’ai moi-même interpellé plusieurs élus sur la question ».
L’alimentation, aussi
Fait rarissime, l’élevage Baudot a été contraint de s’approvisionner en paille dans une exploitation extérieure : « les moissons ont été décevantes en grains mais aussi en paille… Nous étions jusqu’à présent autosuffisants mais en ces périodes compliquées, les stocks ne sont plus des stocks. Heureusement, nous avions anticipé au début du printemps en réservant 60 ha à presser à seulement sept kilomètres de notre exploitation. Aujourd’hui, la situation devient plus que tendue un peu partout, en prix et en disponibilité ». L’affouragement a débuté dès la mi-juillet à Pont-et-Massène : « les prés sont aujourd’hui plus que secs, un coup d’allumette et tout partirait en fumée… Nous essayons d’ajuster les apports alimentaires quand cela est possible, mais de nombreuses bottes de paille et de foin sont déjà en train de partir ».
Peu de solutions
Difficile de s’adapter à une telle situation. « En ce qui nous concerne, nous n’avons ni les surfaces, ni les cultures pour nous constituer des stocks dans l’idée de nourrir les bêtes durant huit ou neuf mois de l’année. Nous en prévoyons déjà pour six mois, ce qui est déjà bien compliqué. Si la situation n’évolue pas favorablement, bon nombre d’exploitations dont la nôtre devront repenser leur mode d’élevage », observe Jean-Luc Baudot, « personnellement, j’ai envie de croire aux cycles climatiques, j’ose espérer que les pluies reviendront certains étés. Je me rappelle quand j’étais jeune, nous étions parfois contraints d’arrêter les foins à cause des précipitations… Ce temps semble être révolu. Des adaptations ? Dans notre cas, nous avons tenté de limiter la casse en réaménageant certains points d’eau, en cherchant à faire des puits et en installant des pompes solaires. Il y a des choses à faire, même si elles ne règlent pas tout. D’ailleurs, il serait bien que nos gouvernants nous aident à aller plus loin en termes d’équipements de ce type, même à titre privé. Cela nous permettrait de dépendre un peu moins du réseau collectif d’eau. Trouver des sources est encore possible, même de nos jours, mais cela coûte beaucoup d’argent. J’ai moi-même interpellé plusieurs élus sur la question ».