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Filière porcine

Un élevage qui ne manque pas d’air

La SCEA du Demi Poten, adhérente à la coopérative Cirhyo, est le premier élevage porcin icaunais à s’équiper d’une ventilation centralisée sous air filtré et lavé.

Par Dominique Bernerd
Un élevage qui ne manque pas d’air
Chaque centrale de traitement d’air est équipée de 3 filtres successifs.

Jusqu’alors éleveurs multiplicateurs, mais passionnés de génétique et forts de 22 ans d’expérience, les quatre associés de la SCEA du Demi Poten, installés à Sépeaux, dans le Jovinien, ont profité de la mise aux normes bien-être de leur atelier truies gestantes pour franchir un cap supplémentaire en devenant sélectionneurs pour le compte de la société Gene Plus, en race Large White, lignée femelle. Avec comme particularité, d’équiper leurs bâtiments d’une ventilation centralisée permettant à l’air extérieur d’être introduit en surpression après avoir été filtré, afin d’assurer une protection maximum vis-à-vis des principaux agents pathogènes de l’élevage porcin.

Deux bâtiments entièrement neufs ont été créés pour l’occasion : l’un pour accueillir un atelier d’engraissement de 2160 places, le second, une verraterie-gestante de 240 places. Entièrement rénové, le bâtiment maternité post-sevrage compte 56 places réparties en 4 salles, toutes équipées de cages ascenseurs pour diminuer la mortalité et améliorer le confort des animaux. Gain estimé : entre 1,5 et 2 porcelets par portée. Toute l’alimentation des animaux (porcelets, truies et charcutiers) s’effectue en soupe, avec des aliments fabriqués à la ferme, à partir des céréales produites sur l’exploitation. S’y ajoutent et c’est une autre particularité, des co-produits issus de l’industrie agro-alimentaire environnante : du lacto (petit lait), de la purée de pommes de terre et des viennoiseries.

La production estimée est d’un peu plus de 5 000 cochons à l’année, répartis entre : 40 verrats à destination du centre d’insémination, 150 cochettes prélevées pour l’auto- renouvellement, 1 000 autres commercialisables, essentiellement sur le marché asiatique, le reste du cheptel, classé porcs charcutiers, à destination de l’abattoir. Tous les animaux passent par des tests de contrôle pour la sélection finale: pesés, référencés, on mesure leurs tétines, la conformité générale, les aplombs, l’épaisseur de lard… Une fois rentrés tous ces paramètres, un indice indiquera la valeur génétique de l’animal et les plus performants prendront le chemin du centre d’insémination.

 

Air filtré, en surpression dans tous les bâtiments

La spécificité de cet élevage est d’être entièrement sous air filtré, afin de fournir des reproducteurs d’un très haut statut sanitaire. Le système de filtration a un double objectif : filtrer l’air rentrant mais également éviter de rejeter de l’air vicié en sortie. Introduit en surpression dans les bâtiments pour éviter toute entrée intempestive en cas de fuite, l’air extérieur passe par des centrales équipées de trois filtres successifs : un premier filtre gravimétrique tricot métalliques qui a un rôle de barrage physique et retient les débris végétaux et insectes. Un second filtre opacimétrique qui assure un premier piégeage des poussières (80 à 90% des particules), suivi d’un troisième affinant le système. Chaque centrale étant équipée d’un moto-ventilateur type roue libre à accouplement direct, piloté par sonde de pression et variateur de fréquence, d’un débit de 64 000 m3/h, variable en fonction des besoins. En sortie, l’air vicié sera lavé en circuit fermé, afin de supprimer toute nuisance olfactive. Un détail qui a son importance, comme l’explique Hervé Bailliet, l’un des quatre associés de la SCEA du Demi-Poten : «il faut savoir prendre à contre-pied le mouvement sociétal. C’est d’ailleurs dans cet objectif de transparence que nous allons organiser une journée Portes Ouvertes à l’attention des habitants du voisinage. Certains sont déjà passés visiter et je peux vous assurer qu’ils sont repartis avec un large sourire… !» 

 

L’investissement global est de 1,8 M€, dont 250 000 € pour la filtration, la ventilation centralisée et le lavage d’air, mais les retours économiques sont nombreux, comme l’explique Yannick Chemin, de la coopérative Cirhyo : «on gagne à la fois sur les frais de vétérinaires mais aussi sur les conditions de travail, du fait que moins d’animaux sont malades, ainsi que sur le budget insecticides car pas de mouches à l’intérieur…» Sans compter l’aspect commercial, comme le rappelle Hervé Bailliet : «aujourd’hui, le marché est sur des animaux très sains, «plus blancs que blancs» et un système de filtration comme celui-ci peut nous permettre de coller au maximum au marché international, notamment asiatique…» Arrivée du premier lot d’animaux sur l’exploitation, des cochettes pleines : lundi 20 octobre.

La ferme du Vent de Bise

La ferme du Vent de Bise est composée de 3 sociétés : l’EARL des Champs Plaisants, qui cultive 340 ha ; la SCEA du Demi Poten, élevage de 230 truies présentes en sélection large White ; la SCI du Vent de Bise qui est propriétaire de l’ensemble des bâtiments. Elle comprent 4 associés : Denis Bailliet et Pascal Cornu, en charge de l’élevage, Hervé Bailliet et Stéphane Joet, en charge des cultures.

La SCEA du Demi-Poten :

230 truies présentes en sélection Large White pour Gene +

7 bandes de 28 truies

Sevrage à 28 jours

56 places de maternité en 4 salles

800 places de post sevrage en 4 salles

175 places en gestante : 5 groupes statiques de 26 truies gestantes au DAC et 45 places de cochettes en groupe dynamique

Bloc insémination : 28 réfectoires liberté

12 salles de 180 places d’engraissement et 500 places pour le pré-troupeau et attente départ