Élevage
Un élevage ovin attaqué dans le Morvan
Michel Loison, éleveur de mouton à Saint-Agnan a été victime d’une probable attaque de loup sur son exploitation la semaine dernière. Le bilan est lourd pour son cheptel qui est le cinquième élevage à être ainsi attaqué en seulement une semaine dans le Morvan.
Trois agnelles mortes, cinq euthanasiées et six blessées. Voici le triste bilan de l’attaque subi par Michel Loison, éleveur à Saint-Agnan dans le Morvan. Pour l’heure, il est encore trop tôt pour affirmer qu’il s’agit véritablement d’une attaque de loup, mais les suppositions des éleveurs du secteur vont dans ce sens. D’autant qu’en une semaine cinq attaques de moutons sont à déplorer sur des communes voisines du Morvan dont celle de Saint-Agnan. L’office Français de la biodiversité s’est rendu sur place pour procéder au constat des dommages. Pour la préfecture « s’il s’agissait d’un loup, ce dernier n’est pas une menace pour l’homme. En tant qu’animal sauvage, il est extrêmement méfiant. Son odorat et son ouïe très développés lui permettent d’éviter autant que possible l’homme, et il fuit s’il se fait surprendre. Il est d’ailleurs très difficile de l’observer dans la nature. Le loup est une espèce protégée, et à ce titre sont interdites toutes formes de détention, capture de mise à mort intentionnelle, de perturbation intentionnelle et de commerce » rappellent les services de l’État. Mais du côté de l’éleveur, cette attaque ne fait aucun doute : « Je suis allé m’occuper de mes bovins, et quand je suis revenu vers ce troupeau d’ovins en fin de matinée, sur la parcelle à 50 m de mes bâtiments, j’ai vu une agnelle morte. J’en ai aperçu une autre à 50 m ensanglantée, ce qui m’a fait dire de suite qu’il s’agissait d’une attaque plus importante que des chiens errants. Puis en m’approchant, J’en ai vu d’autres avec la peau arrachée ». Le bélier du troupeau, lui, suffoquait tandis qu’à l’autre bout de la parcelle, une autre brebis gisait. Trois agnelles étaient mortes et quatorze étaient en piteux état. « Pour moi, il n’y a que peu de doutes. C’est un loup, l’agresseur ! » affirme sans détour Michel Loison.
« Entre abattement et colère »
« Lorsque j’ai constaté les faits, j’en ai pleuré car voir mes animaux dans un tel état, c’est insoutenable. De mon point de vue, cet animal à l’état sauvage comme cela, c’est non, c’est incompatible avec notre travail d’éleveur ! Je ne suis pas favorable à l’éradication de cette race, mais il faut se servir de l’argent du plan loup pour mettre des clôtures et éviter ainsi qu’il s’approche des exploitations » explique-t-il. Pour lui, la balle est désormais dans le camp du gouvernement : « Il va falloir faire un choix entre l’élevage à l’herbe avec des animaux bien nourris et le loup. Car si ce problème prend autant d’ampleur que les dégâts de gibiers, il n’y aura plus de moutons dans notre département et nous importerons des bêtes de Nouvelle-Zélande. En ce qui me concerne, j’ai encore 130 brebis dans les champs et je me réveille toutes les nuits pour les surveiller. Si cette attaque se reproduit, je vendrais mes animaux tant pis ». Entre l’abattement et la colère, il n’y a qu’un pas que les éleveurs ovins pourraient franchir si aucune réponse de l’État ne se fait entendre.
« Entre abattement et colère »
« Lorsque j’ai constaté les faits, j’en ai pleuré car voir mes animaux dans un tel état, c’est insoutenable. De mon point de vue, cet animal à l’état sauvage comme cela, c’est non, c’est incompatible avec notre travail d’éleveur ! Je ne suis pas favorable à l’éradication de cette race, mais il faut se servir de l’argent du plan loup pour mettre des clôtures et éviter ainsi qu’il s’approche des exploitations » explique-t-il. Pour lui, la balle est désormais dans le camp du gouvernement : « Il va falloir faire un choix entre l’élevage à l’herbe avec des animaux bien nourris et le loup. Car si ce problème prend autant d’ampleur que les dégâts de gibiers, il n’y aura plus de moutons dans notre département et nous importerons des bêtes de Nouvelle-Zélande. En ce qui me concerne, j’ai encore 130 brebis dans les champs et je me réveille toutes les nuits pour les surveiller. Si cette attaque se reproduit, je vendrais mes animaux tant pis ». Entre l’abattement et la colère, il n’y a qu’un pas que les éleveurs ovins pourraient franchir si aucune réponse de l’État ne se fait entendre.