Un débouché porteur
Direction Vermenton, sur la parcelle d'Aurélien et Jean-Pierre Lemaitre, pour une visite d'essai sur le soja en agriculture biologique.
C'est à la sortie de Vermenton, qu'Aurélien et Jean-Pierre Lemaitre ont accueilli la visite d'essai de soja en agriculture biologique organisée par la Chambre d'agriculture de l'Yonne dans le cadre de XP'Bio. Marie Bouillé, conseillère en production végétales, en charge de la matinée, a commencé l'échange en présentant les atouts de produire du soja, comme le fait « que c'est un débouché porteur et on peut même dire que c'est un marché de niche », confie-t-elle, devant la dizaine de personnes venues pour l'occasion. Elle poursuit, en compagnie de Benjamin Delaye, conseiller technique à Terre Inovia : « c'est une légumineuse autonome en azote, et qui est candidate pour la diversification ! ». À son tour, le représentant de l'Institut technique ajoute qu'elle peut « gérer très bien les adventices » et que « très peu de dégâts sont constatés par les maladies ou de potentiels ravageurs ». Ce à quoi Jean-Pierre Lemaitre, répond, « nous avons constaté que des ravageurs étaient présents dans notre parcelle de 4 ha cette année, ce n'est plus forcément vrai avec le réchauffement climatique ». Conscient que les sols et cultures changent rapidement, il prend note de cette information et poursuit. Cette culture doit cependant, « être présente sur des sols profonds, car elle a énormément besoin d'eau pendant la floraison » et déconseille « les sols calcaires » ainsi que « les parcelles à fort risque d'enherbement en flore printanière », explique Benjamin Delaye.
Sur soixante données récoltées de 2020 à 2024 par la Chambre d'agriculture de l'Yonne, Marie Bouillé, poursuit en énonçant les résultats obtenus, comme les rendements qui, « en moyenne sont de 15 quintaux », et que la marge brute, « en moyenne est de 851 euros ».
« Là où on peut faire du maïs, on peut faire du soja »
Avant de faire un tour sur la parcelle, Benjamin Lahaye, conseiller technique à Terre Inovia affirme qu'il n'est pas obligatoire « d'inoculer chaque année la parcelle, si elle l'a été au départ ». Le changement climatique joue cependant un rôle important dans la culture de soja, avec « l'apparition de punaises » et « des résultats contrastés en fonction des années ». Pour gérer au mieux cette culture, Marie Bouillé rappelle qu'il faut « optimiser la gestion de l'enherbement » car c'est « la plus grosse préoccupation actuelle ». En se rendant dans la parcelle de 4 ha, les deux propriétaires réfléchissent à l'an prochain et pensent déjà « à planter du soja sur 40 ha », car « cette année, on est confiants pour la récolte », même si « la récolte a été tardive ». Pour eux, la technique efficace est d'utiliser un « semoir monograine » car « beaucoup de choses sont plus simples, comme le désherbage ou encore la gestion des adventices ». Cependant, après une longue carrière dans l'agriculture, Jean-Pierre Lemaître, constate qu'il y a « de l'excès dans tout, que ce soit dans la quantité d'eau, les températures. Aujourd'hui, il n'existe plus de climat moyen ».