Âne
Un animal qui «ne sert à rien» ?
Deux propriétaires d’asins expliquent leurs «motivations» à posséder de tels animaux. Leurs commentaires, assez crus au premier abord, cachent en réalité une grande affection.

Esbarres, dans le canton de Saint-Jean-de-Losne. Parmi la poignée d’agriculteurs de ce village de près de 800 âmes, plusieurs possèdent des ânes, dont Jacques Baudoin et Pierre Fort. Rencontrés séparément et questionnés sur l’utilité de posséder de tels animaux, les deux Côte d’oriens formulent exactement la même réponse: [I]«ça ne sert à rien»[i] ! Mais alors pourquoi en avoir acheté ? [I]«Pour dire vrai, c’était une passion, mais celle-ci est devenue aujourd’hui un embarras»[i] confie Pierre Fort. Si ces premiers mots peuvent paraître assez froids, le retraité né en 1929 continue d’adorer ses ânes qui occupent une grande partie de son temps libre: [I]«aujourd’hui j’en ai sept. Avant, j’en avais une quinzaine. C’est un très bel animal. Le contact est très bon, très doux. Des ânes, il y en avait beaucoup dans le temps, cet animal aidait à travailler, à labourer...»[i].
Pierre Fort a été plusieurs fois sollicité pour amener ses animaux à diverses fêtes agricoles ou d’école. [I]«Avec des charrettes, ça faisait une belle attraction. Aujourd’hui, des enfants continuent de venir les voir»[i] informe le retraité.
[INTER]Intérêt en troupes ovines?[inter]
Jacques Baudoin, qui labourait ses champs une centaine de mètres plus loin, relate volontiers sa propre histoire avec ces animaux : [I]«J’avais un collègue qui ne savait plus où les mettre, il en avait acheté une dizaine vers Aignay-le-Duc : un propriétaire avait dû les vendre car sept ou huit habitations s’étaient construites près de chez lui et le bruit des ânes gênait...»[i] explique t-il, [I]«je lui ai pris une ânesse, elle était pleine et elle a fait un petit. Pourquoi je lui en ai pris ? Je ne sais pas trop, en fait»[i]. Jacques Baudoin reconnait malgré tout le [I]«bonheur d’en posséder»[i] : [I]«je suis content de les voir, elles ne sont pas bien méchantes ces bêtes ! Et puis, mes filles les aiment bien aussi»[i]. Pour l’agriculteur d’Esbarres, ces animaux peuvent [I]«meubler»[i] un pré : [I]«mais j’ai 300 animaux, principalement des bovins Charolais, Salers, Limousins et quelques poneys. Je n’aurais pas les ânes, je mettrais autre chose. Je connais néanmoins une utilité qui serait d’actualité pour plusieurs moutonniers : quelqu’un s’est récemment procuré un âne pour ses brebis. Sa présence empêcherait les chiens d’attaquer les moutons»[i].
Pierre Fort a été plusieurs fois sollicité pour amener ses animaux à diverses fêtes agricoles ou d’école. [I]«Avec des charrettes, ça faisait une belle attraction. Aujourd’hui, des enfants continuent de venir les voir»[i] informe le retraité.
[INTER]Intérêt en troupes ovines?[inter]
Jacques Baudoin, qui labourait ses champs une centaine de mètres plus loin, relate volontiers sa propre histoire avec ces animaux : [I]«J’avais un collègue qui ne savait plus où les mettre, il en avait acheté une dizaine vers Aignay-le-Duc : un propriétaire avait dû les vendre car sept ou huit habitations s’étaient construites près de chez lui et le bruit des ânes gênait...»[i] explique t-il, [I]«je lui ai pris une ânesse, elle était pleine et elle a fait un petit. Pourquoi je lui en ai pris ? Je ne sais pas trop, en fait»[i]. Jacques Baudoin reconnait malgré tout le [I]«bonheur d’en posséder»[i] : [I]«je suis content de les voir, elles ne sont pas bien méchantes ces bêtes ! Et puis, mes filles les aiment bien aussi»[i]. Pour l’agriculteur d’Esbarres, ces animaux peuvent [I]«meubler»[i] un pré : [I]«mais j’ai 300 animaux, principalement des bovins Charolais, Salers, Limousins et quelques poneys. Je n’aurais pas les ânes, je mettrais autre chose. Je connais néanmoins une utilité qui serait d’actualité pour plusieurs moutonniers : quelqu’un s’est récemment procuré un âne pour ses brebis. Sa présence empêcherait les chiens d’attaquer les moutons»[i].
Quelques généralités sur les ânes
Attelé, monté ou bâté, l’âne est depuis tout temps utilisé comme moyen de transport. En agriculture, il est surtout utilisé dans le sarclage, activité demandant un faible effort de traction. L’âne étant un animal se menant difficilement à plusieurs, il est rarement utilisé en attelages multiples alors que sa force de traction est supérieure à celles des bovins. L’âne commun est aussi un atout dans la valorisation des surfaces à très fort handicap naturel. On l’utilise ainsi dans les vignes escarpées mais également dans les exploitations maraichères, notamment en agriculture biologique.
Dans les zones écologiquement sensibles, il est également recherché pour ses qualités de débroussailleur.
En alimentation humaine, le lait d’ânesse est utilisé pour ses vertus cosmétiques, à des fins médicinales et en substitution du lait maternel (son lait serait considéré comme le plus proche de celui de la femme). La viande d’âne est peu courante. Seule l’Italie reste un consommateur régulier (confection de saucissons et de mortadelles). Les activités de loisirs se sont développées dans les pays où l’âne n’est plus considéré comme un outil de travail. La randonnée devient de plus en plus populaire. L’âne peut être utilisé comme auxiliaire à des fins thérapeutiques.
L’âne assure un rôle de médiateur entre la personne handicapée et le personnel soignant.