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Tournée régionale AGPB

Trois questions à éric Thirouin

Le 12 décembre prochain, la FRSEA Bourgogne Franche-Comté reçoit les représentants de l’AGPB pour échanger ensemble sur l’avenir des exploitations céréalières de la région. À cette occasion, nous avons posé trois questions à Éric Thirouin.
Par Frsea
Trois questions à éric Thirouin
L’automne a été particulièrement dense pour le monde agricole, pouvez-vous nous expliquer quel est le contexte et l’ambiance au niveau national ?
Éric Thirouin : «Depuis la rentrée, la tension est en effet à son comble dans les fermes. Zones de non-traitement, glyphosate, SDHI, agribashing, mauvais résultats économiques des exploitations céréalières et particulièrement en zones intermédiaires, accords de libre-échange, actes de violence, autant de sujets qui contribuent à rendre le climat syndical particulièrement tendu. Face à cette déferlante, l’AGPB s’est mobilisée aux côtés de JA et FNSEA pour obtenir des engagements et des réponses du gouvernement, comme par exemple avec le contrat de solutions, les chartes riverains, ou le maintien de l’exonération de la TICPE sur le GNR. Une filière d’excellence pour la France comme la nôtre doit être reconnue et considérée à sa juste valeur. C’est le sens de l’action de l’AGPB qui a défini en 2019 un nouveau cap stratégique au service des producteurs».

En quoi consiste le nouveau cap stratégique des céréaliers ?
Éric Thirouin : «Les Français sont exigeants et attentifs à la qualité de leur alimentation, et de fait de plus en plus sensibles aux problématiques liées au climat, à la chimie, et à la biodiversité. Les consommateurs questionnent, interrogent, et nous aident à bousculer nos certitudes. Fort de ce constat, l’AGPB a souhaité déployer une nouvelle orientation stratégique de nature à mettre en avant un modèle d’agriculture compétitif qui fera reconnaître la diversité des pratiques des céréaliers et leurs bienfaits, pour le maintien de la biodiversité, la lutte contre le changement climatique ou la réduction de l’usage des pesticides. Aujourd’hui, seule l’agriculture biologique est considérée comme vertueuse. En dépit des efforts considérables réalisés par l’agriculture ces dernières années, nous ne réussissons pas à faire reconnaître notre savoir-faire. Ainsi, nous souhaitons engager massivement les céréaliers français dans une démarche de certification environnementale de niveau 2. Ce nouveau cap est parallèlement incarné par une campagne de communication, lancée en février 2019, et portée par de vrais producteurs « Les Nouveaux Céréaliers » pour changer le regard que la société porte sur nous».

Comment cela se met-il en place concrètement ?
Éric Thirouin : «Nous nous appuierons sur le référentiel existant HVE composé de 3 niveaux, largement salué lors des États Généraux de l’Alimentation. Nous avons pour ambition la certification en niveau 2 de 80 % des céréaliers d’ici 2025. C’est un objectif ambitieux, mais à la hauteur de l’enjeu. Les Pouvoirs publics souhaitent réellement nous accompagner, c’est un signe ! D’autant que d’autres défis rentrent en ligne de compte, nous œuvrons au niveau national et européen pour l’obtention d’une équivalence entre cettecertification et le futur Ecoscheme, le nouveau dispositif environnemental de la Pac, aujourd’hui en discussion. Il est primordial donc de se positionner dès maintenant».