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Bio

Tour de plaine bio sur les Plateaux

Une cinquantaine d'€™agriculteurs ont participe au « tour de plaine » bio organisé dans le Vermentonnais, sur les Plateaux de Bourgogne
Par Dominique Bernerd
A la question [I]« qu'€™est ce qui pousse ici, à part les cailloux ? »[i], Jean-Marie Bounon, a coutume de répondre : [I]« tout ce qui ne pousse pas ailleurs ! »[i] Cet agriculteur qui travaille en famille sur une exploitation de 380 ha était l'€™hôte de la visite organisée par le SEDARB dans le but de visualiser le résultat d'€™itinéraires techniques à zéro engrais et pesticides de synthèse. Il y a 10 ans que les Bounon ont entamé leur conversion en bio. Le processus de conversion totale s'€™étant accéléré suite au Grenelle de l'€™environnement, 300 ha sont aujourd'€™hui cultivés en agriculture biologique. Parmi les professionnels venus nombreux pour la visite, des agriculteurs conventionnels des plateaux, mais aussi de la Nièvre et du Chatillonais, tous intéressés par une éventuelle conversion.
[I]« Mille assolements sont possibles ! »[i] Pour l'€™heure, Jean-Marie Bounon a mis 22 plantes en culture sur ses terres, certaines poussant naturellement. Tous les champs sont semés deux fois par an, en cultures associées et cultures mélanges. En premier lieu, la luzerne, servant pour l'€™occasion de « compensation carbone » à l'€™agence de voyages familiale (la diversification, on connaît chez les Bounon !). Viennent ensuite entre autres : la lentille, le blé (non panifiable faute de protéines suffisantes), du grand et petit épeautre (des plantes poussant bien sur sol sec et calcaire), du seigle, de l'€™avoine blanche, du tournesol... Le directeur du SEDARB, André Lefebvre, de souligner que [I]« l'€™on est pas obligé en cas de conversion de s'€™engager sur la totalité des surfaces. La seule obligation étant de faire 2 ans de fourrage avant des céréales ».[i]
Au niveau des intrants, du souffre natif homologué bio en cas de jaunissement au printemps est la seule pulvérisation effectuée. S'€™y rajoute un apport de farine de viande (Orgabio) sur blé et avoine, à raison de 200 kg / ha. Le but étant de dégager avec un rendement plus faible, la même marge qu'€™en conventionnel, compte tenu d'€™un apport limité d'€™intrants et de prix plus élevés.
Aujourd'€™hui, plus de 8.500 ha de cultures biologiques sont certifiés dans l'€™Yonne. Combien dans les années à venir suite aux mesures d'€™aide gouvernementales de conversion ? A la Coopérative Céréalière Bio de Bourgogne (COCEBY), basée à Nitry, tout est prêt pour accueillir de nouvelles fermes, la stratégie d'€™investissement ayant depuis longtemps misé sur plus de capacité de travail.