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Chambre Agriculture 89

Tour d’horizon des dossiers d’actualité

Le président de la Chambre d’agriculture de l’Yonne, Etienne Henriot, a convié dans son bureau la presse départementale pour faire le point en ce début d’année sur les dossiers d’actualité concernant la Chambre et l’agriculture en général.
Par Dominique Bernerd
Renouvelant l’initiative prise l’an passé, le président de la Chambre d’agriculture de l’Yonne, Etienne Henriot, assisté pour l’occasion, d’Arnaud Delestre, membre du bureau, a invité la presse autour d’un petit déjeuner, pour dresser un bilan des dossiers en cours et de l’actualité agricole. A commencer bien sûr, par un rappel de l’année difficile que vient de traverser le monde céréalier notamment, avec le phénomène de germination apparu avant moisson : «on sort d’une année compliquée pour l’agriculture départementale, avec 60 à 70 % du tas de blé de l’Yonne qui s’est retrouvé classifié fourrager, alors même que la vocation première du département est de fournir des blés meuniers destinés à l’alimentation humaine via les meuneries. On ne connaîtra vraiment l’impact financier du problème qu’à partir de juin prochain, mais d’ores et déjà, une forte baisse est attendue, de l’ordre de 30 à 40 € de la tonne, en moins…» Également touché, le secteur de l’élevage bovin, qu’il soit allaitant ou laitier : «ce qui se traduit souvent par une déprise et un arrêt d’activité et c’est un peu un échec quelque part de voir disparaître petit à petit l’élevage dans ce département, alors que ce qui en fait la richesse, ce sont justement ses diverses productions…»

Une cellule pour venir en aide aux agriculteurs en difficulté
Autant de sujets d’inquiétude, qui justifient l’initiative prise par la Chambre, pour être encore un peu plus à l’écoute des agriculteurs : «sous la responsabilité et le patronage de la Chambre, va se mettre prochainement en place, une cellule intitulée «Réagir 89», qui aura vocation à assister les agriculteurs pouvant rencontrer des difficultés. Un dispositif qui existe déjà dans plusieurs départements voisins comme l’Aube ou la Saône-et-loire. Autour de la table, une majorité d’OPA, allant des banques aux sociétés d’assurance, les fournisseurs, les coopératives, le négoce, des acteurs comptables, etc… L’objectif étant de détecter le plus en amont possible les personnes en situation difficile, pour éviter d’en arriver à la disparition de l’exploitation, comme on a pu le connaître dans le passé, en trouvant des solutions moins douloureuses.» Lancement officiel du dispositif au début du mois d’avril et par la suite, une réunion trimestrielle avec tous les acteurs concernés sera mise en place pour dresser le bilan de la situation. Une douzaine d’agriculteurs se sont déjà identifiés en ce sens auprès des services de la Chambre.

Un florilège de changements et de nouvelles règlementations
Revenant sur les différentes mouvements de colère du monde agricole qui ont émaillé 2014, Etienne Henriot a rappelé la succession de changements de programmes, qu’il soient européens ou nationaux, à venir ou déjà votés, ayant pu alimenter les colères et engendrer des craintes sur l’avenir : «en premier lieu bien sûr, la réforme de la PAC, avec la baisse annoncée des aides et une réorganisation de fond. Mais il y a aussi la nouvelle Directive nitrates, avec un département quasiment reconnu dans sa totalité en zones vulnérables et un 5ème programme pouvant soulever nombre d’inquiétudes. Autres changements en perspective concernant le nouveau programme de gestion des fonds européens pour les 5 ans à venir, désormais sous la responsabilité de la Région, avec là encore, certains arbitrages toujours pas rendus, alors qu’au 1er janvier prochain, on devra être entré dans le programme !» Nouvelle programmation Ecophyto, réforme territoriale, avec la fusion annoncée des Chambres régionales d’agriculture de Bourgogne et Franche Comté, Loi d’Avenir agricole, Loi sur la transition énergétique, avec des dossiers importants pour le monde agricole, comme la méthanisation… autant d’éléments qui auront un impact certain sur l’avenir. Egalement évoquée, la nouvelle loi de finances et son lot de conséquences : « avec une ponction de la part de l’Etat sur les fonds de roulement dès lors qu’ils excèdent 90 jours et une baisse des retours sur impôt, de l’ordre de 2% la 1ère année, 4% la seconde et 6% en 3e année… » Toute une série de changements dont certains règlements sont applicables dès maintenant, sans que toutes les règles soient connues ou arbitrées !

De nouveaux bâtiments en 2017
Dans les projets en cours, celui de se rapprocher des collectivités pour les informer des missions de la Chambre : «on a commencé à rencontrer les responsables de Communautés de Communes, afin de faire valoir les compétences de la Chambre d’agriculture, que ce soit en matière d’urbanisme ou d’environnement…» Des collectivités en quête également de fournisseurs locaux pour ce qui relève de l’alimentation, que ce soit pour les hôpitaux ou les maisons de retraite : « pour l’instant, nous dressons l’inventaire et essayons de voir comment organiser les choses, tant d’un point de vue qualitatif qu’en terme de régularité d’approvisionnement. Nous avons des outils de transformation importants dans le département, plus de la meunerie, des abattoirs, etc.. Il y a des choses à regarder avec eux…»
Le projet de réhabilitation des bâtiments et l’émergence d’une future Cité de l’agriculture, entièrement rénovée, suit son cours : «nous en sommes au stade de l’appel d’offre du maître d’œuvre, l’objectif étant d’espérer commencer les travaux dès la fin de cette année, pour que début 2017, nous puissions réintégrer nos nouveaux locaux…» Les enveloppes ne sont pas encore arrêtées, mais une première estimation chiffre les travaux à environ 2,5 M€ pour ce qui est du bâtiment Chambre d’agriculture et 7 M€ pour l’ensemble du site (bâtiments Groupama et MSA).
Lancé en décembre dernier, le Drive fermier 89 rencontre toujours autant de succès, avec près de 400 personnes inscrites, pour une moyenne de 76 paniers à la semaine et un panier moyen de 35 €. Aujourd’hui, environ 200 produits sont proposés en ligne, en provenance de 14 producteurs, qui devraient être rejoints par de nouveaux adhérents, dans les mois à venir. A l’étude, si la demande le nécessite, des permanences de retrait de marchandises à Sens et Avallon.