Accès au contenu
Outils du travail du sol en Agriculture biologique

Tester et ajuster... sans se presser

Le 2 septembre vers Corbigny, la Chambre d'agriculture de la Nièvre, en partenariat avec Arvalis, proposait une formation dédiée aux outils du travail du sol axée sur l'agriculture biologique. 

Par Chloé Monget
Tester et ajuster... sans se presser
Une formation sur les outils dédiés au travail du sol en agriculture biologique était proposée le 2 septembre à Corbigny.

La formation proposée par La Chambre d'agriculture de la Nièvre, en partenariat avec Arvalis, organisait une formation axée sur les outils du travail du sol en Agriculture biologique, le 2 septembre. Au final, une dizaine d'exploitants a suivie les explications. Durant la journée furent rappelées les différentes techniques possibles sans labour de même que les effets du déchaumage. Puis, les discussions se sont poursuivies sur les atouts et les inconvénients des divers matériels. Damien Brun, formateur Arvalis et animant la rencontre, souligne : « L'intérêt d'un déchaumeur à disques est de pouvoir travailler dans des couverts très importants car il est capable de gérer les grosses biomasses. En revanche, il faut prendre en compte son coût d'entretien. Du côté des cultivateurs à dents, il faut mettre en avant leur homogénéité de travail avec socs à ailettes mais ne pas oublier qu'un travail à grande vitesse est indispensable. Du côté des vibrodéchaumeurs, ils offrent une polyvalence de travail, mais l'usure rapide des socs patte d'oie rapide est à prendre en compte ». D'autres outils furent passés en revue comme les scalpeurs à rotor animé ou encore les outils animés à axe horizontal (type Kuhn Biomulch). Ensuite, il fut rappelé que pour avoir une gestion mécanique des vivaces, une connaissance de leur système racinaire est un plus pour en venir à bout soit par dessèchement soit par épuisement. Damien Brun pointe : « Je vous conseille de réaliser un test bêche afin de voir l'impact des outils sur votre plante et sur votre sol, et, en fonction des conclusions, d'ajuster vos pratiques ».

En situation

Pour rendre un peu plus concrets ces éléments, une visite dans l'exploitation de Jean-Michel Morlé (Pazy) a rythmé l'après-midi et permit de comparer les effets de deux outils : le Lemken Rubin 10 et le Lemken Karat (mis à disposition par les établissement Buchez). Jean-Michel Morlé détaille : « Je me détourne du labour, pour gagner du temps et réaliser des économies de carburant mais aussi pour tenter de détruire efficacement le chardon et le rumex présents dans certaines de mes parcelles ». En parallèle des difficultés à se débarrasser de ces espèces, d'autres furent évoquées par les participants à l'image de la problématique de l'ambroisie. Pour revenir sur la parcelle, deux bandes avaient été préparées avec les deux outils cités plus haut, Damien Brun analyse : « Visuellement il semble qu'avec un déchaumeur à dents le champ est propre. Mais, réalisant un mini profil, on se rend compte que les chardons sont toujours présents. Cela étant dit, il est normal d'avoir des bandes non travaillées puisque les dents de l'outil, espacées de 30 cm environ, sont équipées de socs étroits. D'ailleurs, les ailettes peuvent clairement augmenter l'efficacité des dents en destruction mécanique. En ce qui concerne la parcelle travaillée avec le déchaumeur à disques indépendants ou DDI (Lemken Rubin 10), l'efficacité est nettement plus probante, même lorsque l'on vérifie en creusant ». Cela étant, il nuance : « Le fond de travail des DDI est souvent de type tôle ondulée et cela peut se traduire par des bandes non détruites. Il conviendra donc de vérifier que le travail de l’outil corresponde bien aux attentes et de faire les modifications de réglage si besoin. De plus, il faut insister sur l'importance de l'impact des conditions météorologiques pour votre travail : un outil passé au mauvais moment peut n'avoir aucun effet ». Pour conclure, François Bonal, conseiller productions végétales référent Bio à la Chambre d'agriculture de la Nièvre, demande : « Que peut-on conseiller à un agriculteur qui souhaiterait passer du labour au non-labour ? ». Sur cette question, Damien Brun résume : « Il ne faut pas griller les étapes. Il faut faire le basculement petit à petit en prenant son temps afin de maîtriser la technique de mieux en mieux. Il ne faut pas bouleverser son système d'un seul coup, car cela peut être risqué. En plus, peut-être qu'il faut envisager des achats ou des utilisations en commun, car cela permet d'avoir accès à des machines particulières, tout en maîtrisant le coût d'investissement »