Assemblée générale de 110 Bourgogne
Témoignage : La théorie des «petits pois»
Jean de Kervasdoué, économiste spécialiste des hôpitaux, était l'invité de l'assemblée générale de la coopérative 110 Bourgogne. Plus d'une heure durant, il a dénoncé à la tribune les excès du principe de précaution et les peurs collectives «infondées» à ses yeux, qui en résultent.

[I]«Je me bats contre le principe de précaution, tout simplement parce que je pense qu'il est idiot !»[i] Revendiquant sa réputation d'iconoclaste, Jean de Kervasdoué n'est pas du genre à manier la langue de bois. Son crédo : en finir avec les peurs collectives infondées et les moyens parfois ridicules de les conjurer. Et ce rappel en préambule : [I]«la croissance d'espérance de vie continue à augmenter de trois mois par an. On vit plus vieux, mais on est moins dépendant»[i]. S'appuyant sur une étude récente menée par la MSA, il en conclut même que [I]«non seulement on vit bien nous les Français, mais les agriculteurs plus que les autres !»[i] Arguments à l'appui du bilan dressé par cette étude, sur la non profilération supposée de cas de cancers dans le milieu agricole, liés à l'usage de pesticides : [I]«certainement dangereux si vous les mangiez à la petite cuillère mais sans effet, hormis quelques cas de maladies induites, conséquence d'une utilisation peu précautionneuse»[i]. A se demander pourquoi un grand nombre d'exploitants se sont dirigés vers des techniques de culture dite [I]«raisonnée»[i] ? C'est également faire peu de cas du travail expérimental de réduction de la pollution en pesticides et nitrates mené par certaine coopérative du département, dans le nord de l'Yonne, sur les bassins de captage et la rivière Orvanne !
[INTER]Des agriculteurs «libres de leur destin»[inter]
Rappelant que la France est, après les àtats-Unis, le pays où l'on dépense le plus pour la santé (12% du PIB, soit environ 240 milliards d'€), Jean de Kervasdoué affirme qu'il n'y a pas de relation entre l'augmentation des dépenses de santé et l'espérance de vie : [I]«l'impact sur la santé est plus lié aux conditions de vie, conditions sociales, conditions d'hygiène. L'une des raisons notamment pour lesquelles un agriculteur vit vieux, c'est que vous êtes libre de votre destin !»[i] Un destin pourtant bien malmené par les cours et marchés, les banques et la Pac ! Lorsque l'orateur souligne [I]«qu'en France, on vit d'autant plus vieux qu'on est en haut de la hiérarchie»[i], cela rappelle ce vieil adage humoristique privilégiant de [I]«rire en rolls plutôt que pleurer dans le métro !»[i] La qualité intellectuelle bien réelle de l'intervenant gagnerait à ne pas mentionner de telles platitudes...
De même lorsqu'il se félicite de voir son marché parisien dominical mieux approvisionné que dans les années 50, [I]«c'est le monde qui débarque à vos pieds, avec des légumes d'excellente qualité sanitaire, en toutes saisons»[i]. Haricots verts du Kenya, cerises d'Argentine, fraises d'Israel en hiver... Bonjour le bilan carbone !
[INTER]«Ce qui nous conduit à prendre des précautions, c'est l'opinion»[inter]
L'ancien directeur général des hôpitaux appelle, non sans raison, à un débat scientifique et non politique, sur les questions d'environnement. Ses conclusions sont tranchées, relevant parfois de syllogismes pour le moins hasardeux. Balayer d'un revers de manche l'accident de Séveso de 1976, qui avait libéré un rejet de dioxynes dans l'atmosphère, sous prétexte qu'il n'y a pas eu de décès liés directement à la catastrophe, c'est passer un peu vite sur les 70 000 têtes de bétail abattues, les lourds et coûteux travaux de décontamination des sols agricoles et des maisons d'habitation.
Vaches folles, canicule, sang contaminé, innocuité des téléphones portables et des antennes relais, maladies nosocomiales dans les hôpitaux... autant de sujets pour lesquels, selon Jean de Kervasdoué : [I]«ce qui nous conduit à prendre des précautions, ce n'est pas la réalité des risques, c'est l'opinion»[i]. Pourfendant ceux qu'il appelle les [I]«prophètes de l'apocalypse»[i], il a également défendu avec force l'usage de l'énergie nucléaire : «pour l'espèce humaine des millions de fois moins mortelle, moins polluante et moins dangereuse que le charbon qui tue chaque année 14 000 personnes en Chine et indirectement 400 000 autres, du fait de son utilisation». La réalité des chiffres est un fait. En conclure que les seules possibilités réelles de développement durables passent par l'atome en est une autre ! Le discours aurait-il été le même le lendemain de Fukushima, en mars dernier ?
Tout n'est que [I]«probabilités relatives»[i]. C'est ce qu'a tenu à rappeler l'orateur dans sa conclusion, soulignant que [I]«l'on a tendance à donner une mauvaise réputation à certaines substances à tort»[i], du fait de normes de sensibilité des instruments de mesure disproportionnées par rapport aux risques supposés encourus. De citer, ce que l'on pourrait appeler la [I]«théorie des petits pois» : «si la dose de 1 est mortelle, la dose de un millième pour 1000 personnes ne tuera personne ! Prenez deux boîtes de petits pois, ouvrez en une et versez en le contenu un par un sur les pieds, cela fera moins mal que de se balancer la boite pleine dessus !»[i] Reste à aimer les petits pois !
[INTER]Des agriculteurs «libres de leur destin»[inter]
Rappelant que la France est, après les àtats-Unis, le pays où l'on dépense le plus pour la santé (12% du PIB, soit environ 240 milliards d'€), Jean de Kervasdoué affirme qu'il n'y a pas de relation entre l'augmentation des dépenses de santé et l'espérance de vie : [I]«l'impact sur la santé est plus lié aux conditions de vie, conditions sociales, conditions d'hygiène. L'une des raisons notamment pour lesquelles un agriculteur vit vieux, c'est que vous êtes libre de votre destin !»[i] Un destin pourtant bien malmené par les cours et marchés, les banques et la Pac ! Lorsque l'orateur souligne [I]«qu'en France, on vit d'autant plus vieux qu'on est en haut de la hiérarchie»[i], cela rappelle ce vieil adage humoristique privilégiant de [I]«rire en rolls plutôt que pleurer dans le métro !»[i] La qualité intellectuelle bien réelle de l'intervenant gagnerait à ne pas mentionner de telles platitudes...
De même lorsqu'il se félicite de voir son marché parisien dominical mieux approvisionné que dans les années 50, [I]«c'est le monde qui débarque à vos pieds, avec des légumes d'excellente qualité sanitaire, en toutes saisons»[i]. Haricots verts du Kenya, cerises d'Argentine, fraises d'Israel en hiver... Bonjour le bilan carbone !
[INTER]«Ce qui nous conduit à prendre des précautions, c'est l'opinion»[inter]
L'ancien directeur général des hôpitaux appelle, non sans raison, à un débat scientifique et non politique, sur les questions d'environnement. Ses conclusions sont tranchées, relevant parfois de syllogismes pour le moins hasardeux. Balayer d'un revers de manche l'accident de Séveso de 1976, qui avait libéré un rejet de dioxynes dans l'atmosphère, sous prétexte qu'il n'y a pas eu de décès liés directement à la catastrophe, c'est passer un peu vite sur les 70 000 têtes de bétail abattues, les lourds et coûteux travaux de décontamination des sols agricoles et des maisons d'habitation.
Vaches folles, canicule, sang contaminé, innocuité des téléphones portables et des antennes relais, maladies nosocomiales dans les hôpitaux... autant de sujets pour lesquels, selon Jean de Kervasdoué : [I]«ce qui nous conduit à prendre des précautions, ce n'est pas la réalité des risques, c'est l'opinion»[i]. Pourfendant ceux qu'il appelle les [I]«prophètes de l'apocalypse»[i], il a également défendu avec force l'usage de l'énergie nucléaire : «pour l'espèce humaine des millions de fois moins mortelle, moins polluante et moins dangereuse que le charbon qui tue chaque année 14 000 personnes en Chine et indirectement 400 000 autres, du fait de son utilisation». La réalité des chiffres est un fait. En conclure que les seules possibilités réelles de développement durables passent par l'atome en est une autre ! Le discours aurait-il été le même le lendemain de Fukushima, en mars dernier ?
Tout n'est que [I]«probabilités relatives»[i]. C'est ce qu'a tenu à rappeler l'orateur dans sa conclusion, soulignant que [I]«l'on a tendance à donner une mauvaise réputation à certaines substances à tort»[i], du fait de normes de sensibilité des instruments de mesure disproportionnées par rapport aux risques supposés encourus. De citer, ce que l'on pourrait appeler la [I]«théorie des petits pois» : «si la dose de 1 est mortelle, la dose de un millième pour 1000 personnes ne tuera personne ! Prenez deux boîtes de petits pois, ouvrez en une et versez en le contenu un par un sur les pieds, cela fera moins mal que de se balancer la boite pleine dessus !»[i] Reste à aimer les petits pois !