Scènes de crime
Sur la piste des prédateurs
Le Muséum d’Histoire naturelle à Auxerre présente jusqu’au 8 juin prochain, une exposition sur les prédateurs. Un monde méconnu, avec ses lois et ses règles, mais aux acteurs parfois surprenants

On associe souvent la notion de prédateur à quelques animaux emblématiques comme le loup, le requin ou le tigre, alliant puissance et terreur, mais quelle est vraiment la définition d’un prédateur en biologie ? [I]«Un être vivant qui tue d’autres êtres vivants pour se nourrir…»[i] C’est ainsi que plantes et champignons peuvent être parfois de redoutables prédateurs !La nouvelle exposition temporaire du Muséum auxerrois d’Histoire Naturelle mêle prédateurs mythiques et moins connus, espèces exotiques et animaux bourguignons, invitant les visiteurs à un parcours initiatique au travers de cinq salles, pour découvrir la diversité, les stratégies et les armes d’un monde souvent méconnu et réfléchir à la notion même de prédateur.
En guise d’introduction à la visite, quelques petites [I]«scènes de crimes»[i] : des œufs de passereaux brisés.., des pelotes de réjection pleines de petits os.., des coquilles d’escargots vides… Que s’est-il passé ? Qui est le coupable ? Les visiteurs sont invités à faire preuve de sagacité pour repérer les pièges ou les prédateurs insoupçonnés…
La distinction n’est pas si facile, d’autant que chaque prédateur est susceptible d’être lui aussi, la proie d’un autre. Ainsi, les méduses sont la proie des poissons…, mais les œufs et alevins de ces mêmes poissons sont la proie des méduses !
[INTER]Jeune prédateur mais vieux végétarien[inter]
Certains animaux sont prédateurs dans leur jeunesse ou leur phase larvaire, puis changent de régime alimentaire à l’âge adulte. C’est le cas de quelques papillons : leur chenille est prédatrice et mange des insectes, des escargots ou des araignées, là où le papillon devenu adulte consomme le nectar des fleurs. Chez les grenouilles et crapauds, c’est l’inverse : le têtard est herbivore et l’adulte insectivore.
Certains prédateurs sont qualifiés [I]«d’opportunistes»[i] : à l’image du lion, dont la réputation redoutable est mise à mal par le fait qu’ils ne consomment que 60 % de proies environ pour 40 % de charognes. L’adage est bien connu dans la savane : [I]«il est plus facile de manger un animal mort que de se fatiguer à en attraper un !»[i] Et puis, rien ne sert de courir, il faut surtout être bien adapté à la proie que l’on veut chasser : ainsi, les cônes (ou escargots de mer), petits coquillages aux belles couleurs, sont de redoutables prédateurs en dépit de leur lenteur. S’ils sont incapables d’attraper leurs proies (poissons, mollusques…) à la course, ils peuvent les immobiliser en projetant des dards empoisonnés.
[INTER]Des prédateurs insoupçonnés[inter]
Sommes nous prêts à partager notre salon ou jardin avec un prédateur ? Posée ainsi, il y a peu de risques que la question amène une réponse positive… Et pourtant, il y a bien longtemps que du chat domestique à la libellule, en passant par le rouge-gorge et l’écureuil, nous les côtoyons sans même imaginer leur fonction première.
Qu’elles soient à l’état larvaire ou adultes, toutes les libellules sont prédatrices, équipées de mâchoires dentelées et d’une puissance de morsure importante. En Bourgogne, 67 espèces ont été répertoriées, toutes gourmandes d’insectes, têtards, poissons… Redoutable aussi, le rouge-gorge familier de nos jardins, qui se goinfre d’escargots et vers de terre. Adepte du même régime la musaraigne mange pour sa part l’équivalent de 75 % de son poids chaque jour ! Quant au [I]«gentil»[i] écureuil roux, les noisettes ne suffisent pas à combler son appétit et il n’hésite pas à s’attaquer aux œufs dans les nids, voire même aux oisillons ! Si le chat a conservé son instinct de chasseur, c’est probablement qu’il a été domestiqué pour ses instincts de prédateur, protégeant les récoltes des rongeurs. Un avantage indéniable pour des civilisations basées sur l’agriculture. Même bien nourri, le [I]« Felis silvestris catus »[i] (ou chat domestique !), n’hésite pas à tuer des proies sauvages (petits oiseaux, rongeurs, lézards…). On estime ainsi à plus de 100 millions de proies ainsi tuées chaque année.
[INTER]Et le monde végétal… ?[inter]
Ni animaux, ni végétaux, les champignons sont des êtres étonnants et peuvent eux aussi se transformer en véritables prédateurs, attrapant, grâce à des filaments souterrains collants, de minuscules vers (les nématodes), qu’ils digèrent ensuite. Encore plus original, certaines espèces à l’image du champignon Arthrobotrys, attrapent ces mêmes nématodes au lasso, les capturant dans des boucles de leurs filaments !
Sur 250 000 plantes à fleurs connues, plus de 500 sont carnivores, utilisant des moyens élaborés pour attirer et piéger des proies : que l’insecte soit pris au piège dans des poils collants, se noie dans un réceptacle en forme d’urne, ou soit capturé quand les feuilles de la plante se referment sur lui… Pour certaines, c’est une question de survie : vivant dans des zones très pauvres en nutriments, elles utilisent ce [I]«régime protéinique»[i] en complément de l’alimentation classique des plantes qu’est la photosynthèse.Et nul besoin de s’envoler bien loin pour en rencontrer, on en trouve en Bourgogne ! Il suffit de se promener dans les bois de Branches, aux portes d’Auxerre, pour dénicher la redoutable [I]«Drosera rotundifolia»[i]… Amis des animaux, tenez vos toutous en laisse !
En guise d’introduction à la visite, quelques petites [I]«scènes de crimes»[i] : des œufs de passereaux brisés.., des pelotes de réjection pleines de petits os.., des coquilles d’escargots vides… Que s’est-il passé ? Qui est le coupable ? Les visiteurs sont invités à faire preuve de sagacité pour repérer les pièges ou les prédateurs insoupçonnés…
La distinction n’est pas si facile, d’autant que chaque prédateur est susceptible d’être lui aussi, la proie d’un autre. Ainsi, les méduses sont la proie des poissons…, mais les œufs et alevins de ces mêmes poissons sont la proie des méduses !
[INTER]Jeune prédateur mais vieux végétarien[inter]
Certains animaux sont prédateurs dans leur jeunesse ou leur phase larvaire, puis changent de régime alimentaire à l’âge adulte. C’est le cas de quelques papillons : leur chenille est prédatrice et mange des insectes, des escargots ou des araignées, là où le papillon devenu adulte consomme le nectar des fleurs. Chez les grenouilles et crapauds, c’est l’inverse : le têtard est herbivore et l’adulte insectivore.
Certains prédateurs sont qualifiés [I]«d’opportunistes»[i] : à l’image du lion, dont la réputation redoutable est mise à mal par le fait qu’ils ne consomment que 60 % de proies environ pour 40 % de charognes. L’adage est bien connu dans la savane : [I]«il est plus facile de manger un animal mort que de se fatiguer à en attraper un !»[i] Et puis, rien ne sert de courir, il faut surtout être bien adapté à la proie que l’on veut chasser : ainsi, les cônes (ou escargots de mer), petits coquillages aux belles couleurs, sont de redoutables prédateurs en dépit de leur lenteur. S’ils sont incapables d’attraper leurs proies (poissons, mollusques…) à la course, ils peuvent les immobiliser en projetant des dards empoisonnés.
[INTER]Des prédateurs insoupçonnés[inter]
Sommes nous prêts à partager notre salon ou jardin avec un prédateur ? Posée ainsi, il y a peu de risques que la question amène une réponse positive… Et pourtant, il y a bien longtemps que du chat domestique à la libellule, en passant par le rouge-gorge et l’écureuil, nous les côtoyons sans même imaginer leur fonction première.
Qu’elles soient à l’état larvaire ou adultes, toutes les libellules sont prédatrices, équipées de mâchoires dentelées et d’une puissance de morsure importante. En Bourgogne, 67 espèces ont été répertoriées, toutes gourmandes d’insectes, têtards, poissons… Redoutable aussi, le rouge-gorge familier de nos jardins, qui se goinfre d’escargots et vers de terre. Adepte du même régime la musaraigne mange pour sa part l’équivalent de 75 % de son poids chaque jour ! Quant au [I]«gentil»[i] écureuil roux, les noisettes ne suffisent pas à combler son appétit et il n’hésite pas à s’attaquer aux œufs dans les nids, voire même aux oisillons ! Si le chat a conservé son instinct de chasseur, c’est probablement qu’il a été domestiqué pour ses instincts de prédateur, protégeant les récoltes des rongeurs. Un avantage indéniable pour des civilisations basées sur l’agriculture. Même bien nourri, le [I]« Felis silvestris catus »[i] (ou chat domestique !), n’hésite pas à tuer des proies sauvages (petits oiseaux, rongeurs, lézards…). On estime ainsi à plus de 100 millions de proies ainsi tuées chaque année.
[INTER]Et le monde végétal… ?[inter]
Ni animaux, ni végétaux, les champignons sont des êtres étonnants et peuvent eux aussi se transformer en véritables prédateurs, attrapant, grâce à des filaments souterrains collants, de minuscules vers (les nématodes), qu’ils digèrent ensuite. Encore plus original, certaines espèces à l’image du champignon Arthrobotrys, attrapent ces mêmes nématodes au lasso, les capturant dans des boucles de leurs filaments !
Sur 250 000 plantes à fleurs connues, plus de 500 sont carnivores, utilisant des moyens élaborés pour attirer et piéger des proies : que l’insecte soit pris au piège dans des poils collants, se noie dans un réceptacle en forme d’urne, ou soit capturé quand les feuilles de la plante se referment sur lui… Pour certaines, c’est une question de survie : vivant dans des zones très pauvres en nutriments, elles utilisent ce [I]«régime protéinique»[i] en complément de l’alimentation classique des plantes qu’est la photosynthèse.Et nul besoin de s’envoler bien loin pour en rencontrer, on en trouve en Bourgogne ! Il suffit de se promener dans les bois de Branches, aux portes d’Auxerre, pour dénicher la redoutable [I]«Drosera rotundifolia»[i]… Amis des animaux, tenez vos toutous en laisse !