FDSEA
Stop au cumul des handicaps
La commission productions végétales de la FDSEA de Côte d’Or amplifie ses revendications devant la détresse des producteurs céréaliers.
Ordre du jour extrêmement chargé, vendredi 18 novembre, lors de la dernière commission productions végétales de la FDSEA de Côte d’Or. Une quarantaine d’adhérents s’étaient déplacés pour ce rendez-vous intervenant en pleine crise du monde céréalier. Le président Jacques de Loisy a rappelé d’emblée l’importante détresse des producteurs et s’est indigné du «faible nombre de signes tangibles» du soutien de l’État malgré une réunion tenue en préfecture le mois précédent : «Face à cette situation, il était important de remobiliser l’ensemble des agriculteurs, faire un point sur l’avancée du plan Valls et relayer de précieuses informations à nos adhérents».
«Tout déballer»
A l’heure du bilan catastrophique de 2016, la commission syndicale invite les agriculteurs à prendre contact sans plus attendre avec leur comptable. La situation économique des exploitations est à «étudier ou réétudier dans son intégralité» en prenant en compte l’ensemble des dettes à court, moyen et long termes. «Tout doit être mis sur la table avec le banquier» insiste Jacques de Loisy, ne cachant pas l’ampleur du travail à accomplir : «beaucoup de dettes existent dans la filière céréalière. Nous n’allons pas redresser la situation en une seule campagne, le cas contraire serait un miracle au vu des nombreux déficits de l’année et même des précédentes. Nous devons tout remettre à plat. La FDSEA et les services de la Chambre d’agriculture sont là pour aider les agriculteurs et porter leur dossier auprès des organismes bancaires, avec le soutien de la BPI».
Appel à la mobilisation
La commission a souligné l’importance de trouver une «vraie politique volontariste» de défense des productions végétales, comme l’indique son président : «nous devons mobiliser l’ensemble des intervenants de la filière, les Politiques mais aussi les agriculteurs. Seulement un ou deux représentants professionnels qui montent au créneau : cela ne suffit malheureusement pas. Nous avons besoin que les agriculteurs adhèrent au mouvement, qu’ils viennent aux réunions. Quand nous allons à Paris, il faut aussi du monde. Nos responsables nationaux doivent sentir une vraie mobilisation derrière les responsables locaux de la FDSEA et de l’AGPB. Nous sommes une quarantaine ce 18 novembre, c’est bien, mais nous devons être encore plus nombreux lors de notre conférence en janvier». Pour Jacques de Loisy, il ne faut pas «avoir peur» de sortir des cours de ferme : «venir à nos réunions n’est pas une perte de temps, beaucoup de choses sont à apprendre. Et quelque part, les producteurs se réconfortent en venant ici, ce n’est pas un vain mot en ces temps qui courent».
Invité parisien
L’invité d’honneur de cette réunion se nommait Damien Greffin, président de la FRSEA d’Ile-de-France et producteur céréalier dans le sud du bassin parisien, territoire aux potentiels similaires à ceux de la Côte d’Or. Damien Greffin a présenté sa stratégie syndicale de soutien et d’écoute auprès des agriculteurs, démarche particulièrement gagnante permettant la réalisation d’actions «symboliques» et particulièrement «fortes» à l’image de celle menée lors du dernier Salon international de l’agriculture où le stand du ministère avait été démonté. «Les producteurs céréaliers sont en détresse et clairement abandonnés, il faut que les agriculteurs se mobilisent calmement mais fermement» commentait Jacques de Loisy, rappelant l’action des JA de Côte d’Or au centre-ville de Dijon à la fin de l’été : «cette action syndicale avait été exemplaire. Cent jeunes s’étaient mobilisés devant la préfecture et le Conseil régional, sans gêner la population ni la circulation, mais en marquant une position syndicale forte auprès des Pouvoirs publics, des représentants de l’État et des élus».
Reconnaissance des handicaps
Cette réunion a aussi mis l’accent sur la reconnaissance des zones à moindres potentiels comme zones défavorisées. «La Côte d’Or a subi tous les aléas climatiques qui se sont produits en France ces cinq dernières années» rappelle Jacques de Loisy, «notre département n’a jamais été épargné. Gel, sécheresses, excès d’eau, inondations... Nous avons tout connu. Peu de régions françaises peuvent en dire autant. De ce fait, il est fondamental que l’ensemble du territoire céréalier de Côte d’Or, voire de Bourgogne-Franche-Comté, soit reconnu comme zone défavorisée. La mobilisation va perdurer et s’amplifier auprès de l’administration, des élus et des représentants de la FNSEA». Jacques de Loisy affiche une position extrêmement ferme : «nous ne pouvons pas avoir les aides les plus basses de France et d’Europe, des contraintes environnementales identiques aux autres départements français qui ont des aides supérieures aux nôtres et qui n’ont pas forcément les mêmes handicap naturels. Nous ne pouvons pas continuer à cumuler tous les handicaps sans être reconnus zone défavorisée. Cela est inconcevable».
«Inacceptable» arrêté phyto
Cette réunion a été l’occasion d’aborder la révision du cadre national pour l’utilisation des produits phytosanitaires. «Trop, c’est trop» s’est insurgé Jacques de Loisy au sujet de l’Arrêté phyto, «Ségolène Royal et les 12 000 votants à la primaire des écologistes n’ont pas à tuer l’agriculture française. En comparaison, quatre millions de personnes qui se sont déplacées pour le premier tour de la primaire des Républicains et de l’UDI : l’écologie ne doit pas être en mesure de prendre le dessus sur l’acte de production et la survie des exploitations céréalières, avec tous les emplois qui vont avec». Le président de la commission qualifie l’orientation des ZNT d’«insupportable» : «des milliers d’hectares seraient mis en jachères en Côte d’Or si cette orientation venait à être validée avec des zones non traitées en bordure de bois, de cours d’eau, de fossés, en bordure de villages et je ne parle même pas de nos amis viticulteurs. Si l’on interdit la protection des plantes dans ces secteurs, dans la même logique, il ne faut plus de voitures qui circulent sur le périphérique parisien ni même sur les autoroutes françaises, c’est aussi aberrant que cela».
«Tout déballer»
A l’heure du bilan catastrophique de 2016, la commission syndicale invite les agriculteurs à prendre contact sans plus attendre avec leur comptable. La situation économique des exploitations est à «étudier ou réétudier dans son intégralité» en prenant en compte l’ensemble des dettes à court, moyen et long termes. «Tout doit être mis sur la table avec le banquier» insiste Jacques de Loisy, ne cachant pas l’ampleur du travail à accomplir : «beaucoup de dettes existent dans la filière céréalière. Nous n’allons pas redresser la situation en une seule campagne, le cas contraire serait un miracle au vu des nombreux déficits de l’année et même des précédentes. Nous devons tout remettre à plat. La FDSEA et les services de la Chambre d’agriculture sont là pour aider les agriculteurs et porter leur dossier auprès des organismes bancaires, avec le soutien de la BPI».
Appel à la mobilisation
La commission a souligné l’importance de trouver une «vraie politique volontariste» de défense des productions végétales, comme l’indique son président : «nous devons mobiliser l’ensemble des intervenants de la filière, les Politiques mais aussi les agriculteurs. Seulement un ou deux représentants professionnels qui montent au créneau : cela ne suffit malheureusement pas. Nous avons besoin que les agriculteurs adhèrent au mouvement, qu’ils viennent aux réunions. Quand nous allons à Paris, il faut aussi du monde. Nos responsables nationaux doivent sentir une vraie mobilisation derrière les responsables locaux de la FDSEA et de l’AGPB. Nous sommes une quarantaine ce 18 novembre, c’est bien, mais nous devons être encore plus nombreux lors de notre conférence en janvier». Pour Jacques de Loisy, il ne faut pas «avoir peur» de sortir des cours de ferme : «venir à nos réunions n’est pas une perte de temps, beaucoup de choses sont à apprendre. Et quelque part, les producteurs se réconfortent en venant ici, ce n’est pas un vain mot en ces temps qui courent».
Invité parisien
L’invité d’honneur de cette réunion se nommait Damien Greffin, président de la FRSEA d’Ile-de-France et producteur céréalier dans le sud du bassin parisien, territoire aux potentiels similaires à ceux de la Côte d’Or. Damien Greffin a présenté sa stratégie syndicale de soutien et d’écoute auprès des agriculteurs, démarche particulièrement gagnante permettant la réalisation d’actions «symboliques» et particulièrement «fortes» à l’image de celle menée lors du dernier Salon international de l’agriculture où le stand du ministère avait été démonté. «Les producteurs céréaliers sont en détresse et clairement abandonnés, il faut que les agriculteurs se mobilisent calmement mais fermement» commentait Jacques de Loisy, rappelant l’action des JA de Côte d’Or au centre-ville de Dijon à la fin de l’été : «cette action syndicale avait été exemplaire. Cent jeunes s’étaient mobilisés devant la préfecture et le Conseil régional, sans gêner la population ni la circulation, mais en marquant une position syndicale forte auprès des Pouvoirs publics, des représentants de l’État et des élus».
Reconnaissance des handicaps
Cette réunion a aussi mis l’accent sur la reconnaissance des zones à moindres potentiels comme zones défavorisées. «La Côte d’Or a subi tous les aléas climatiques qui se sont produits en France ces cinq dernières années» rappelle Jacques de Loisy, «notre département n’a jamais été épargné. Gel, sécheresses, excès d’eau, inondations... Nous avons tout connu. Peu de régions françaises peuvent en dire autant. De ce fait, il est fondamental que l’ensemble du territoire céréalier de Côte d’Or, voire de Bourgogne-Franche-Comté, soit reconnu comme zone défavorisée. La mobilisation va perdurer et s’amplifier auprès de l’administration, des élus et des représentants de la FNSEA». Jacques de Loisy affiche une position extrêmement ferme : «nous ne pouvons pas avoir les aides les plus basses de France et d’Europe, des contraintes environnementales identiques aux autres départements français qui ont des aides supérieures aux nôtres et qui n’ont pas forcément les mêmes handicap naturels. Nous ne pouvons pas continuer à cumuler tous les handicaps sans être reconnus zone défavorisée. Cela est inconcevable».
«Inacceptable» arrêté phyto
Cette réunion a été l’occasion d’aborder la révision du cadre national pour l’utilisation des produits phytosanitaires. «Trop, c’est trop» s’est insurgé Jacques de Loisy au sujet de l’Arrêté phyto, «Ségolène Royal et les 12 000 votants à la primaire des écologistes n’ont pas à tuer l’agriculture française. En comparaison, quatre millions de personnes qui se sont déplacées pour le premier tour de la primaire des Républicains et de l’UDI : l’écologie ne doit pas être en mesure de prendre le dessus sur l’acte de production et la survie des exploitations céréalières, avec tous les emplois qui vont avec». Le président de la commission qualifie l’orientation des ZNT d’«insupportable» : «des milliers d’hectares seraient mis en jachères en Côte d’Or si cette orientation venait à être validée avec des zones non traitées en bordure de bois, de cours d’eau, de fossés, en bordure de villages et je ne parle même pas de nos amis viticulteurs. Si l’on interdit la protection des plantes dans ces secteurs, dans la même logique, il ne faut plus de voitures qui circulent sur le périphérique parisien ni même sur les autoroutes françaises, c’est aussi aberrant que cela».