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Connaître ses sols

Sous nos pieds, quelle fertilité ?

Parmi les nombreux paramètres qui conditionnent la réussite ou l'échec d'une culture, la santé du sol est centrale. La Chambre d'agriculture de Côte-d'Or a réalisé plusieurs examens de fosses pédologiques pour aider les agriculteurs à mieux comprendre les multiples interactions qui s'y jouent.

Par Berty Robert
Sous nos pieds,  quelle fertilité ?
Trois explorations de fosses pédologiques étaient organisées dans le cadre d'Avertisol (ici le 21 mars à Tart-le-Bas).

Dans le cadre d'Avertisol, programme de l'Agence de l'environnement et de la maîtrise de l'énergie (Ademe) destiné à renforcer la santé des sols et la résilience des exploitations agricoles face au changement climatique, le pôle Productions végétales annuelles de la Chambre d'agriculture de Côte-d'Or a organisé des Rendez-vous « Bout de champ ». L'objectif est aussi de refaire du sol une priorité dans la production. En mars, ces rendez-vous avaient pour thème l'exploration de fosses pédologiques. Trois ont eu lieu, dans l'Auxois, à Aignay-le-Duc, et à Tart-le-Bas, en plaine dijonnaise. Elles ont attiré, au total, 70 agriculteurs, auxquels se sont ajoutés des étudiants du lycée agricole de Quetigny, très intéressés par la démarche. L'objectif de ce type de rencontre est de permettre aux agriculteurs participants de mieux comprendre et d'optimiser la fertilité de leurs sols.

Pédologie et pédagogie

Pour fournir les bonnes explications aux agriculteurs participants, la Chambre d'agriculture avait sollicité le concours de deux pédologues : Morgan Curien, de la Chambre régionale d'agriculture BFC et Géraldine Ducellier, de la Chambre de Côte-d'Or. Terres de Bourgogne a assisté à l'une de ces réunions « Bout de champ », à Tart-le-Bas. Les fosses observées ce jour-là se trouvaient sur des terrains cultivés par la ferme du lycée agricole de Quetigny. Selon les conditions culturales ou hydriques, la structure des sols n'est pas la même. Les participants pouvaient, concrètement, en prendre conscience par l'observation, avec des parties du sol très tassées et d'autres plus aérées, en raison du travail effectué par les vers de terre. L'observation révélait aussi la capacité des cultures à s'enraciner plus ou moins profondément. Tout cela constitue des éléments de fertilité physique du sol. Ces observations ne réclament pas des moyens monstrueux : un couteau, ses mains et ses yeux suffisent à se rendre compte de la nature d'un sol et à en établir un premier diagnostic. Une tarière peut aussi s'avérer très utile pour juger de la profondeur de son sol. Le passage d'un déchaumeur permet également de comprendre très vite si son sol est tassé ou pas.

Attention et humilité

Couleurs, textures et structures peuvent donner des renseignements utiles sur son potentiel fertile. « La couleur du sol, explique Géraldine Ducellier, est le premier élément qui nous saute aux yeux. Cela permet de voir que l'on a différentes couches. C'est important pour déterminer les structures du sol. En général, plus un sol est clair, plus il est limoneux, plus il est foncé, plus il est argileux. » Argileux ou limoneux, matière organique plus ou moins présente, tout cela permet de déterminer s'il sera nécessaire à l'agriculteur de faire des apports fertilisants plus ou moins importants. L'observation permettait de prendre conscience du grand nombre de facteurs qui peuvent influer sur la fertilité. Ce type d'intervention incite aussi à l'humilité en faisant comprendre qu'il y a des facteurs sur lesquels l'homme ne peut tout simplement pas agir.

Sous nos pieds, quelle fertilité ?