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Orage

« Sous le choc »

Le 25 juin dans la soirée, la Nièvre a été touchée par un violent orage. Certaines exploitations ont été durement impactées comme celle d'Étienne Gauthier (Bona). 

Par Chloé Monget
« Sous le choc »
Crédit photo : Étienne Gauthier.
Parcelle d'orge d'hiver dans la commune de Bona.

« Ce matin, nous n'y croyons toujours pas » s'indigne Étienne Gauthier (Domaine d'Aglan à Bona), face à l'étendue des dégâts dûs à l'orage survenu la veille. Pour rappel, la Préfecture de la Nièvre avait placé le département en vigilance orange le mercredi 25 juin à compter de 16 h, en alertant sur les phénomènes potentiels des orages attendus : « ils peuvent occasionner : une forte activité électrique, de la grêle de taille moyenne à grosse (3 à 5 cm de diamètre), une intensité pluvieuse marquée en peu de temps (20 à 40 mm possibles en parfois moins d'une heure), de fortes rafales de vent généralement comprises entre 80 et 100 km/h, mais pouvant atteindre localement 120 km/h ». Si, sur le papier, cela n'avait donc rien de rassurant, dans les faits, la réalité est encore pire, comme le souligne Étienne Gauthier : « Sur 300 ha de culture, toutes les parcelles sont détruites entre 50 et 100 %, avec une majorité de cultures annihilées à minimum 70 % »

Lendemain violent 

Le lendemain, dans l'attente du passage de l'expert pour évaluer les pertes, Étienne Gauthier annonce : « on est sous le choc, il n'y a pas de mots pouvant décrire ce sentiment d'avoir tout perdu ». Une sensation accentuée par la belle moisson en prévision : « Nous avions presque fini toutes les orges, avec 90 quintaux dans la majeure partie des cas. De leur côté, les colzas promettaient une jolie récolte avec potentiellement 40 quintaux... Nous nous réjouissions, mais tout le travail a été piétiné en quelques minutes. Ce matin, ce n'est pas simple de tenir le coup ». Il poursuit : « Même si nous sommes un minimum assurés, nous allons forcément y laisser des plumes, sans penser au côté psychologique. Peut-être qu'à l'avenir il faudra s'assurer de manière différente. J'ai d'ailleurs une pensée chaleureuse pour mes collègues qui n'étaient pas couverts. Dans notre cas, c'est la première année que nous sommes touchés à ce point sur la quasi l'intégralité de nos sites... nous étions clairement dans le couloir de passage de l'orage, et rien n'a été épargné »

Enfin, si l'épisode orageux n'a duré que quelques minutes, les conséquences seront étalées sur une plage temporelle plus longue : « avec 8 tonnes d'orges au sol sur la parcelle qui devait accueillir du colza, il va forcément falloir repenser l'assolement... encore du temps à passer pour tout changer ». Au final, la préfecture de la Nièvre a annoncé que le SDIS a réalisé 221 interventions. Pour les exploitants étant touchés par l'orage, la Chambre d'agriculture de la Nièvre a exprimé, dès le 26 juin, son « soutien aux agriculteurs et maraîchers impactés ». Afin de les épauler pour réaliser un état des lieux et alerter les services concernés en matière de sinistre, un numéro a été mis en place : 03 86 93 40 00.