Retour sur les rencontres agronomiques
Comme tous les ans, Axéréal orchestre ses rencontres agronomiques. Pour la Nièvre, le rendez-vous se déroulait à Donzy le 27 mai.

Afin de présenter des solutions nouvelles à ses adhérents, la coopérative Axéréal organise tous les ans les « Rencontres agronomiques » avec différentes dates et lieux pour chacun des territoires couverts. Le rendez-vous de la Nièvre se déroulait le 27 mai dans l'exploitation de Guillaume Blanchard située à Blanc Gâteau (Donzy).
Les thématiques s'articulaient autour du désherbage, afin de proposer des alternatives à l'arrêt du flufenacet, des choix variétaux en matière de colza ou de blés tendres (focus sur la résilience), la performance de la pulvérisation ou encore la filière bas carbone. Pour Arnaud Johanet, directeur régional Loire-Nivernais chez Axéréal (prenant la suite de Thierry de Beaucorps), « les démarches carbone vont dans le sens de l'histoire, et dans le sens des intérêts industriels sans pour autant imposer un cahier des charges strict aux agriculteurs. Notre but est de présenter les clefs possibles, et les débouchés, afin que les chefs d'exploitation puissent faire un choix en toute conscience ».
De son côté, Patrick Têtard, président de région Loire-Nivernais Axéréal, explique : « nous traversons une année compliquée avec -20 % de récoltes en 2024. Les exploitants sont déstabilisés par cette situation. Face à ce contexte, les « Rencontres agronomiques » ont tout leur intérêt pour remettre l'échange de pratiques et les discussions entre professionnels au centre de tout, car ils ont à la fois besoin d'écoute, de partage et de solutions. En parallèle, il est nécessaire de recentrer nos pratiques sur la santé de nos sols, car ces derniers sont le premier outil des céréaliers. Il ne faut pas les négliger. Outre cela, se cibler sur l’euro/tonne est indispensable. En effet, les exploitants doivent pouvoir dégager un revenu afin de se projeter et de réinventer leur métier tout en conservant un sens à leur investissement. Notre rôle est de les aiguiller vers des productions de qualité aux débouchés certains. De nombreux paramètres ne sont pas contrôlables par les exploitants (aléas climatiques, entre autres), mais d'autres peuvent être assurés et gérés de manière à conserver des rendements à l'hectare. Si le rendement est là, la sécurisation des revenus aussi ».
Différents témoins
Pour Patrick Têtard, les thèmes abordés dans les « Rencontres agronomiques » 2025 sont les témoins de différents éléments. « Nous constatons un besoin criant des nouvelles générations pour l'agronomie. Pour eux, ce levier est le premier à mettre en place pour réussir. Face à cette tendance, Axéréal se doit de les accompagner. En parallèle, nous avons analysé l'autre tendance de la profession qui est une demande d'échanges. Pour les exploitants, avoir une information de qualité est un bon point, mais pouvoir en discuter avec d'autres professionnels est encore mieux. D'ailleurs, pouvoir échanger collectivement permet à certains de ne pas s'isoler et de ne pas se décourager face à des situations parfois difficiles. Aujourd'hui, je reste persuadé que c'est l'activation de différents maillons qui permet de s'extirper de situations complexes et, pour garder l'image d'une chaîne, la coopérative dispose elle aussi d'une multitude de mailles qui furent présentées durant les « Rencontres agronomiques ». Pour l'exemple, nous pouvons parler de Nova qui accompagne les jeunes installés ou encore de la nouvelle filière Intact qui s'attache à la production de pois (avec sa propre usine). Nous devons produire ce qui se vend, c'est une évidence pour retrouver le fameux euro/tonne ». Toujours dans un souci d'être la plus pertinente possible pour ses adhérents, Patrick Têtard explique également une restructuration de la coopérative. « Nous aussi devons faire mieux avec moins de moyens, tout en nous ajustant à la demande du terrain ». Sans vraiment en dévoiler plus, il assure que « la présence des conseillers dans les territoires restera importante, car les adhérents ont de plus en plus besoin de ce contact ». Pour l'avenir, Patrick Têtard se veut optimiste « même s'il faut s'adapter à un monde en pleine mutation ».
