Accès au contenu
Sécheresse

Semis de cultures dérobées avant fin juin

Quelques règles pour la mise en place d'€™une seconde culture après la récolte en prenant en compte tous les facteurs de risques et de réussites (article faisant suite au courrier envoyé à tous les éleveurs de l'€™Yonne, concernant la sécheresse).
Par Chambre d'€™agriculture de l'€™Yonne
Semis de cultures dérobées avant fin juin
Le semis direct dans les jours qui suivent la récolte est la technique qui semble la mieux adaptée pour réussir l'implantation d'une culture dérobée.
Tous les éléments suivants doivent être pris en compte dès maintenant car pour maximiser les chances de réussite d'€™une culture dérobée, l'€™implantation est à réaliser avant la fin
de ce mois ou au plus tard début juillet.

[INTER]Un tournesol après une orge ?[inter]
Avec la récolte précoce qui s'€™annonce, certains envisagent de mettre en place une seconde culture dans les jours qui suivent la récolte. Pour se développer cette nouvelle production devra pouvoir profiter des pluies estivales par définition non prévisibles et d'€™une somme de températures suffisantes pour permettre une récolte (exemple : 1 450 degrés jour en base 6 pour une variété très précoce de tournesol).
Cette culture en dérobée peut être une culture fourragère (sorgho, ray-grass, colza fourrager...) pour pallier en partie le manque de fourrage, une culture de vente (sarrasin, tournesol,...) ou une Culture intermédiaire piège à nitrates (Cipan) qui pourrait éventuellement être récoltée en vert en cas de développement satisfaisant.

[INTER]S'€™assurer du débouché et de la disponibilité des semences[inter]
Quelle que soit la culture retenue, il est important de bien mesurer les risques et le coût qu'€™elle engendre en comparaison aux gains attendus. La disponibilité en semence et l'€™existence d'€™un débouché pour les cultures de vente peuvent être deux éléments déterminants. Des contacts sont à prendre avant toute décision avec votre fournisseur de semence et votre OS ou avec des acheteurs éleveurs dans le cas d'€™implantation d'€™espèces fourragères.
Même si ces cultures sont souvent implantées à moindre frais (travail superficiel du sol, peu ou pas de fertilisation), il est nécessaire d'€™évaluer l'€™ensemble des coûts (semence, implantation, récolte et éventuellement désherbage et fertilisation) afin de déterminer le rendement minimum à atteindre pour couvrir ces coûts.

[INTER]Tenir compte de la rémanence des herbicides[inter]
Les herbicides appliqués sur la culture actuellement en place peuvent également compromettre certaines cultures. Si les herbicides appliqués à l'€™automne ne posent pas de problème, il n'€™en est pas de même pour les sulfonylurées anti-graminées et/ou antidicot appliquées en sortie d'€™hiver. Le manque de pluie et une implantation sans labour de la nouvelle culture sont deux éléments qui viennent renforcer le problème de rémanence de ces herbicides. Ainsi, si vous choisissez d'€™implanter une seconde culture après un colza ou une orge d'€™hiver désherbée à l'€™automne, vous n'€™aurez a priori pas de problème de rémanence d'€™herbicide. A l'€™inverse, si vous choisissez d'€™implanter une culture dérobée après une céréale d'€™hiver qui a été désherbée au printemps avec une sulfonylurée, le choix des cultures dérobées est plus limité. Il est préférable de vous renseigner vers votre vendeur même si les informations sur le sujet restent partielles.
L'€™implantation de la culture dérobée engendre des temps de travaux en période de moisson ou de récolte dont il faut tenir compte également.
La solution de déléguer ces nouvelles implantations peut être la meilleure (temps disponible et matériel spécifique de semis direct). L'€™idéal est de ramasser la paille dans un délai court et d'€™implanter la culture en direct ou après un travail du sol peu profond afin de bénéficier de l'€™humidité résiduelle à la récolte. Un travail du sol profond est à proscrire pour éviter de dessécher l'€™horizon de surface et pour limiter le coût d'€™implantation.

[INTER]Penser aux conséquences d'€™une récolte tardive[inter]
Si la culture dérobée est récoltée tardivement ou en conditions humides, l'€™implantation d'€™une céréale d'€™hiver s'€™avère plus délicate et son potentiel de rendement peut diminuer.

[INTER]Incidences réglementaires[inter]
En cas d'€™implantation d'€™une culture dérobée, il est conseillé de l'€™indiquer sur papier libre à la DDT pour informer l'€™administration de cet état de fait en cas de contrôle Pac. Un apport d'€™azote minéral est possible en veillant à respecter l'€™équilibre de la fertilisation azotée. Si vous implantez une Cipan qui, au final, n'€™est pas récoltée, elle reste soumise à la réglementation de la directive nitrates (pas de fertilisation, durée d'€™implantation de deux mois minimum,....)
Pour plus de renseignements sur la conduite des cultures dérobées : plantes fourragères : Sandra Martinet et Yves Le Boulbin au 03 86 94 22 22, cultures de vente : appelez votre conseiller de secteur ou Julian Martin et Aurélie Blondon au 03 86 94 22 22.