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Lait

Se poser les bonnes questions

Par Aurélien Genest
La dernière réunion des membres du bureau de la Chambre d’agriculture de Côte d’Or s’est intéressée aux résultats Galacsy.
Les prévisions de la campagne 2015-2016 laissent apparaître de grandes difficultés. La chute du prix du lait cumulée aux charges conduit à un très faible niveau de revenu de marge brute. A 187€/1000 litres, celle-ci n’a jamais été aussi basse d’après Franck Lavedrine, technicien à Côte d’Or Conseil Élevage. «Les résultats se dégradent et les perspectives ne sont pas bonnes en termes de prix, nous allons passer en-dessous du seuil des 300 euros les 1000 litres, c’est très inquiétant. Dans ce contexte, il est très difficile de joindre les deux bouts» signale pour sa part Nicolas Michaud, responsable professionnel à la Chambre d’agriculture. Le manque de lisibilité sur le marché, l’impact de la mauvaise santé chinoise et la concurrence directe avec des pays comme l’Allemagne inquiètent fortement le producteur : «il faut s’interroger sur la manière dont nous pouvons réorganiser nos exploitations pour devenir compétitifs. Je pense que cela passe par davantage de volume, dans le but de mieux diluer les charges d’exploitation. Cela ne veut pas forcément dire que nous devons augmenter le cheptel. Dix vaches supplémentaires n’amèneront aucune amélioration si le rendement en lait n’évolue pas. Il faut avant tout optimiser le poste alimentation».
Sans occulter l’impact du prix du lait, la présentation de Franck Lavedrine a mis en évidence de très gros écarts de maîtrise technique entre les exploitations du département. Un premier groupe d’une soixantaine d’éleveurs ayant des coûts élevés vend en moyenne 7 124 litres de lait par vache avec 239 grammes de concentrés par kilogramme de lait. Ce même groupe a vu ses coûts de production augmenter de 67€/1000 litres ces six dernières années, la hausse de leurs charges de mécanisation augmentant de 26€/1000 litres durant la même période. A l’inverse, un second groupe de même taille mais caractérisé par des coûts maîtrisés, produit 7 876 litres de lait par vache (+752 par rapport au premier groupe) pour seulement 206 grammes de concentrés par kilogramme de lait (-33). Depuis 2009, leurs coûts de production ont augmenté de 15€/1000 litres (soit 9€ /1000 l de moins que le premier groupe), les charges de mécanisation n’ayant quasiment pas bougé (+2€/1000 litres, soit 24€/1000 litres de différence avec le premier groupe). La maîtrise des charges s’avère, encore une fois, plus qu’essentielle.