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Point moisson avec Cerepy

Satisfaisant, sauf en colza

Alors que la moisson est récoltée à 95%, la coopérative Cerepy dresse un bilan plutôt satisfaisant en qualité pour les orges et les blés, mais marquée par une grande hétérogénéité des rendements. Déception annoncée et confirmée : le colza, victime d'€™une année climatique à hauts risques.
Par Anne-Marie Klein
Satisfaisant, sauf en colza
Pour les orges d'hiver et le blé, la qualité est au rendez-vous.
Les dés sont jetés pour cette campagne 2013, la moisson est finie et à l'€™heure des comptes, les orges d'€™hiver et les blés se confirment plutôt comme un bon cru, surtout qualitativement. Mais les colza, comme on pouvait le prévoir, déçoivent. Autre caractéristique de cette année climatique perturbée, l'€™hétérogénéité des rendements. Les grands écarts sont fréquents, entre les terres drainantes et les terres plus lourdes. Les premières «s'€™en sortent mieux» constate Germain Bour, directeur de Cerepy. L'€™excès d'€™eau qui a pénalisé les terres plus sensibles à l'€™humidité, a aussi favorisé une pression sanitaire qui demandait un suivi particulièrement attentif.

[INTER]Orges d'€™hiver : la qualité au rendez-vous[inter]
Les orges d'€™hiver s'€™en tirent bien, la qualité est au rendez-vous, le calibrage, le poids spécifique comme le taux de protéines sont satisfaisants et la majeure partie de la récolte satisfait aux exigences de la brasserie. Les terres saines et drainantes enregistrent les meilleurs résultats pour des rendements globaux qui vont de 50 à 80 q/ha. «Etincelle», observe Germain Bour, «confirme cette année son potentiel, même si Esterel reste une valeur sûre et donne également de bons résultats».

[INTER]Colza : la déception [inter]
Les colza «déçoivent» avec des rendements qui vont de 15 à 45q/ha. «L'€™implantation et la date de levée, ont constitué des facteurs déterminants» explique de directeur de Cérépy. Les semis tardifs en particulier ont souffert tout au long du cycle de développement. De l'€™entrée de l'€™hiver avec un stade de développement insuffisant, à la fin de l'€™hiver et au printemps difficile, la pression parasitaire a été particulièrement forte. Elle a nécessité une grande maîtrise des interventions pour être contenue. Le manque de rayonnement a limité le nombre de grains dans les siliques, alors que le PMG et le nombre de siliques étaient plutôt satisfaisants. La moyenne de la récolte, à 28 q/ha se situe à 15% en deçà de 2012.

[INTER]Blé : le grand écart mais la qualité est là[inter]
Grand écart aussi pour les blés qui affichent des rendements entre 55 et 90 q/ha. En revanche, la qualité est au rendez-vous, le PS est bon et quelques parcelles seulement enregistrent un taux de protéines insuffisant. «Cela reste à la marge et nettement localisé». Les itinéraires techniques ont été marqués par la difficulté à valoriser l'€™azote du fait des fréquents lessivages. Les stratégies de fractionnement des apports ont été payantes en termes de rendement et de taux de protéines. «La pression sanitaire là aussi a été forte avec des maladies très présentes sur les pieds et les racines», surtout en terres humides. Septoriose et fusariose ont nécessité une bonne protection fongicide. Un bon point relevé par Germain Bour : «A 85%, la récolte va pouvoir être valorisée en meunerie», c'€™est mieux qu'€™en 2012.
Pour le reste, «les pois sont à nouveau décevants» et l'€™avoine nue, production spécifique de la coopérative, engrange de bons résultats.

[INTER]Un contexte de marchés fortement «baissier»[inter]
L'€™ombre des marchés pèse déjà sur cette moisson. Un prix mondialisé produit forcément ses effets jusque dans la cour de ferme. Et les perspectives ne sont pas bonnes, observe Germain Brou. «En deux mois, le colza a perdu 90€/t et on assiste à une baisse généralisée des matières premières agricoles. Du fait de bonnes récoltes mondiales, chez tous les grands producteurs sur tous les continents, les tendances sont nettement baissières pour le blé, le maÏs, le colza et l'€™orge brassicole». Il y a du monde sur les marchés et les intervenants jouent la baisse. La situation était radicalement différente en 2012. En 2013, le scénario de 2009 pourrait se renouveler et certaines exploitations aux rendements insuffisants dans un contexte de prix bas, risqueraient de se retrouver sous leur seuil de rentabilité.