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Colza

Sans soufre, la culture de colza souffre...

Dans le contexte de sécheresse de l’an passé, des pertes de rendements importantes par des carences en soufre ont été constatées sur des parcelles de colza où les quantités apportées étaient insuffisantes.
Par Terres Inovia
Sans soufre, la culture de colza souffre...
( Crédit photo : Terres inovia ) Carence en soufre observée en mars 2017.
Avec un besoin de l’ordre de 5 unités de SO3 par quintal, le colza est une culture exigeante en soufre. Cet élément étant fortement lessivable, l’attention sera particulière ce printemps dans un contexte
de pluviométrie hivernale excédentaire.

Apporter 75U sous la bonne forme et au bon moment
Les besoins du colza en soufre sont importants au printemps et commencent dès le début de la montaison (stade C2/D1). C’est à ce stade qu’il existe un décalage entre la minéralisation dans le sol et la phase de croissance de plante. Il est donc important de réaliser l’apport de 75 unités de S03 à ce stade, au moment du 1er apport d’azote (ou 2ème si apport précoce d’azote). Les 75 unités correspondent à la totalité des exportations et au meilleur rapport rendement/glucosinolates.  Enfin, attention à la forme apportée. Le colza ne valorise que les apports réalisés  sous forme sulfate (S03). Les formes de soufre minéral sont donc déconseillées, car beaucoup moins efficaces. A noter qu’une correction des carences est encore possible jusqu’à floraison (100kg de sulfate d’ammoniaque dans 500l d’eau/ha). Consultez les principaux engrais utilisables sur le site Internet de Terres Inovia.
Une parcelle avec apport de matières organiques à l’automne est potentiellement moins sensible aux carences. Mais, en cas de conditions favorables au lessivage (le cas cette année) et défavorable à la minéralisation, le risque est présent.

De plus, le taux annuel de minéralisation du soufre étant faible (estimé à 1-3%), les quantités de soufre apportées par les produits organiques épandus à l’automne restent limitées. Attention également à la teneur en soufre qui est variable selon l’origine (ex :
16 kgSO3/animal/an pour les bovins laitiers contre 9 pour les bovins viandes).

Des dépôts atmosphériques en baisse et une fertilisation parfois négligée
Les apports de soufre par retombées atmosphériques ne cessent de chuter depuis 40 ans. D’une façon générale, les sols reçoivent 7 fois moins de soufre qu’il y a 30 ans,  principalement par la baisse de l’utilisation des combustibles fossiles. De plus, la forme atmosphérique n’est pas directement assimilable par la plante et dépend de processus variables selon le type de sol, climat…
 
Selon l’enquête sur les pratiques culturales conduite par Terres Inovia en  2012, 12% des parcelles de colza ne reçoivent pas d’apport de soufre, avec plus d’impasses pour la région du Nord-Pas-de-Calais. Au niveau des doses, la Lorraine présente 25% de parcelles avec une dose inférieure à 50u.

Un risque de lessivage important en 2018
Le soufre est plus lessivable que l’azote (moyenne de 37u/an contre 27u/an pour l’azote). Ce phénomène est accentué par un cumul de pluies supérieur à 350mm pendant les 4 mois d’hiver. Les conditions climatiques de cet hiver laissent présager un risque important cette année.