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Chambre d’agriculture de l’Yonne

Revue de presse de l’actualité agricole

Lors d’un point presse, le président de la Chambre d’agriculture, Etienne Henriot, est revenu sur les sujets d’actualité qui ont émaillé 2016 et les perspectives pour l’agriculture icaunaise à l’aube de cette nouvelle année.
Par Dominique Bernerd
Revue de presse de l’actualité agricole
Le président de la Chambre d’agriculture de l’Yonne, Etienne Henriot.
Pour ce premier rendez-vous de l’année avec la presse départementale, Etienne Henriot était entouré pour l’occasion de plusieurs élus : Nadine Darlot, 1ère Vice-présidente, Claude Boursier, 2e Vice-président et Arnaud Delestre, 1er Secrétaire adjoint. Plusieurs thèmes abordés lors de cette réunion, au travers notamment d’une «revue de presse» concoctée par le président suite à des articles parus ces 15 derniers jours, dans la presse départementale et nationale.

L’année 2016 restera dans les annales et les conséquences économiques sur les exploitations pèseront lourd et longtemps, quelque soient les secteurs. Tout en rappelant les dispositifs mis en place, par la Chambre d’agriculture notamment, pour en atténuer les effets, Etienne Henriot se refuse au seul pessimisme : «il y a une capacité d’adaptation du monde agricole qui est assez surprenante. Certains vont taper dans le bas de laine, d’autres, vendre des biens… On sent une réactivité se mettre en place. Si l’on raisonne uniquement sur le plan des productions, on ne voit pas comment en terme de trésorerie, les agriculteurs atteindront la prochaine moisson, mais chacun cherche des solutions, ce qui fait je pense, que notre pessimisme sera peut-être un peu atténué au regard de cette adaptation du monde agricole, face à ce type de crise».

Cellule «Réagir 89»
Pour autant, la cellule «Reagir 89», mise en place par la Chambre pour répondre aux agriculteurs rencontrant des difficultés majeures, a vu son nombre de dossiers doubler ces derniers mois. Une réunion plénière vient de se tenir, avec les différents organismes et OPA concernés, pour faire le point des situations en cours : «notre inquiétude bien sûr, c’est de passer ce 1er semestre 2017, alors que les trésoreries sont exsangues pour certains. L’objectif étant de faire en sorte que les agriculteurs atteignent la prochaine moisson, de façon à pouvoir assurer la pérennité de l’exploitation. Nous travaillons de concert sur le sujet, avec la MSA, le CER et construisons des stratégies pour être le plus efficace possible… Les OPA n’ont pas mesuré l’ampleur du phénomène au départ et on a vu la machine prendre un peu de temps pour se mettre en place. La situation était bien sûr exceptionnelle, mais on doit en tirer les leçons  pour justement faire en sorte que ces périodes de crise que traverse l’agriculture, puissent être gérées et accompagnées de façon plus efficace qu’on ne le faisait auparavant… Les systèmes que nous avons aujourd’hui, arrivent au bout de leur vie et il va falloir inventer des choses, mais on reste sur l’idée que notre agriculture a du potentiel et qu’il y a encore de belles choses à faire».

La ferme des «mille veaux»
Cible d’un «incendie criminel» le 22 décembre dernier, la ferme dite des «mille veaux», dans la Creuse, a nourri l’actualité de cette fin d’année. Les débats sur le sujet sont récurrents et le président de la Chambre d’agriculture de l’Yonne en a fait écho : «il me semble qu’à partir du moment où ce sont des projets portés collectivement, il est un peu malheureux de ne pouvoir les mettre en place. Il n’y a pas de projet de ce type dans le département, néanmoins, on reste ouvert aux discussions. On avait en l’occurrence avec cet exemple, un projet assez cohérent qui s’inscrivait bien dans le contexte économique difficile de la Creuse et il est dommage qu’il y ait eu atteinte à l’outil de travail. Ce n’est pas que l’on veuille obligatoirement des concentrations d’élevage à ce niveau là, mais le débat ne doit pas être fermé».

Nadine Darlot pour sa part, s’insurge contre ce qui apparait à ses yeux comme une injustice : «on voit un peu partout des regroupements au niveau des cabinets médicaux, des vétérinaires et nous, éleveurs, on devrait rester avec nos 60 vaches, nos 50 veaux et être contraint au quotidien à les soigner. Je ne comprends pas… En France, on veut nous imposer un modèle alors que l’agriculture française justement, est une diversité de modèles et contribue aussi à la richesse de nos territoires. Cela me choque qu’on ne puisse accepter l’idée que des éleveurs s’organisent, de manière à aller vers une autre qualité de vie».

60 % de dégâts supplémentaires dans les cultures
Relativement épargné par la crise en 2016, le secteur avicole est aujourd’hui sous la menace d’une épidémie de grippe aviaire et le sujet a également été évoqué : «l’impact sur la consommation n’a pas semble t-il été démesuré et les gens ont à l’occasion des fêtes continué à acheter de la volaille. Nous avons peu de poulaillers avec accès extérieur dans le département, néanmoins, cela reste une forte inquiétude pour les éleveurs contraints à enfermer désormais leurs animaux». Autre sujet d’actualité concernant la filière, plus local celui-ci, avec le rachat par le Néerlandais Plukon, du groupe Duc : «la situation était complexe et proche d’un dépôt de bilan et l’horizon s’est un peu clarifié mais on n’est jamais à l’abri d’une stratégie d’entreprise, même si pour l’heure, il ne semble pas y avoir de risques pour la pérennité du site de Chailley. De toute façon, on était face à une difficulté majeure et il fallait bien qu’il y ait une solution. Pour nous, c’est plutôt bon signe».

Autres animaux à se retrouver sous les feux de l’actualité agricole : les sangliers, avec 60% de dégâts supplémentaires dans les cultures, enregistrés en 2016. Tout en se félicitant des bonnes relations tissées avec l’administration et la fédération départementale des chasseurs, le président Henriot s’est ému de la situation : «les points noirs se multiplient, en Puisaye, dans le Nord de l’Yonne, en Tonnerrois et la pression est forte car l’année aura été favorable pour la reproduction. Le dialogue est compliqué entre des chasseurs voulant pour certains, maintenir des animaux sur leur territoire et l’agriculteur qui voit ses cultures détruites de façon récurrente et ne sait comment les protéger».

Soutien a été apporté à l’administration pour interdire l’agrainage entre le 10 décembre et le 15 février, faute de quoi s’alarme Etienne Henriot : «on se retrouve au moment de la fermeture de la chasse, fin février, dans une situation où seule la battue administrative sera possible».