élections municipales
Reparti pour un tour
Jean-Luc Lecour a été reconduit dans ses fonctions de maire à Grenant-lès-Sombernon.

Il y a près de trois mois, le premier tour des élections municipales livrait son verdict dans 555 des 698 communes du département. Crise sanitaire oblige, de nombreux conseils municipaux ont été contraints d’attendre ces tout derniers jours pour se réunir et élire le maire de leur commune.
À Grenant-lès-Sombernon, aucune surprise : Jean-Luc Lecour a été reconduit à l’unanimité dans ses fonctions de premier édile qu’il assure depuis 1999. Malgré ses 70 printemps, ce retraité agricole est toujours aussi motivé et déterminé à l’idée de «faire avancer» son village de 320 habitants. «Mon équipe et moi avons un projet important pour cette nouvelle mandature, celui de rénover l’intérieur de notre église», indique notamment Jean-Luc Lecour. Membre du conseil municipal depuis 1971, cet ancien éleveur de bovins avait décidé de gravir un échelon supplémentaire il y a un peu plus de vingt ans, en se proposant comme maire de Grenant : «je m’étais lancé car je me sentais soutenu et j’avais, m’avait-on dit à l’époque, le profil recherché pour faire avancer certains dossiers qui traînaient quelque peu».
Un report préférable
La France a t-elle bien fait de maintenir le premier tour des élections municipales le 15 mars, alors que le coronavirus se propageait de plus en plus sur le territoire ? Jean-Luc Lecour livre ici son point de vue : «je reconnais qu’à l’instant t, j’étais 100% favorable à la tenue de ce scrutin. Nous avons tout mis en oeuvre pour assurer la protection des administrés, comme le gouvernement nous l’avait demandé. Les jours et semaines qui ont suivi, j’ai pourtant changé d’avis sur ma position, en voyant le nombre de malades se multiplier un peu partout en France... Le décès du maire de Beurey-Bauguay m’a fait beaucoup de peine, j’ai réalisé que le pays n’était pas prêt ou du moins pas en état d’organiser un vote le 15 mars. Je n’aurais jamais imaginé un seul instant que cette situation allait prendre une aussi grande ampleur, aussi vite... C’est facile à dire après, mais oui, ce premier tour aurait dû être reporté». Le second tour de ces mêmes élections a été fixé le 28 juin, une «bonne» date selon Jean-Luc Lecour : «si la situation sanitaire continue de s’améliorer, il n’y a pas de raison de ne pas aller voter. S’il y avait eu un second tour à Grenant, j’aurais bien été content que tout se termine. En effet, en ce moment, la situation n’est pas toujours facile entre les anciens et futurs conseils municipaux. Le relais n’est pas toujours évident à assurer. Des amis qui sont actuellement dans cette position m’en ont récemment parlé».
Des masques, enfin !
Jean-Luc Lecour et les membres du conseil municipal de Grenant avaient commandé des masques à la communauté de communes Ouche et Montagne :«nous avons deux masques par habitant. Les administrés étaient invités à venir les récupérer en mairie à partir du 18 mai. Tout le monde était visiblement content de les recevoir, même si un certain nombre d’entre eux en avaient déjà confectionnés eux-mêmes, d’autres en avaient déjà achetés».
Jean-Luc Lecour estime que la crise sanitaire est actuellement sur sa phase descendante: «je pense qu’elle est sur la bonne voie, au moins dans nos campagnes. En revanche, dans les villes, c’est autre chose, la situation paraît beaucoup plus compliquée. Quand je vois certains comportement dans les grandes zones urbaines, je me dis que ce fléau est peut-être encore loin d’être terminé. Mais j’espère bien évidemment me tromper».
«J’ai éteint la télé»
Le confinement n’a pas été très difficile à vivre pour Jean-Luc Lecour, à un détail près: «cela n’a pas changé grand chose à mon quotidien, je dois le reconnaître. En campagne, dans un petit village et dans une exploitation agricole, nous sommes beaucoup mieux lotis que certains, même en respectant les mesures qui nous sont imposées. Une chose a toutefois été très pénible durant cette période : je veux parler des informations qui étaient divulguées à longueur de journée. J’en ai même éteint la télé... Franchement, je n’ai pas compris l’utilité de tous ces débats. Je capte 37 chaînes différentes, il devait bien y avoir autant de médecins qui parlaient en même temps sur tous ces canaux. Première remarque de ma part : ces professionnels de la santé n’étaient pas à l’hôpital alors qu’apparemment, il manquait du monde. Deuxième interrogation : à quoi ont donc bien servi ces débats? De mon humble position, je pense qu’ils auraient dû se mettre autour de la table tous ensemble et avoir une stratégie commune. Je n’ai pas compris, non plus, les discussions entre Macron et Raoult, alors oui, j’ai tout éteint chez moi, même la radio. Le monde politique s’est aussi invité dans les débats, je n’ai pas du tout apprécié, ce n’était vraiment pas le bon moment. Les députés, les sénateurs, la Région, le Département, la préfecture, l’association des maires et j’en passe nous rabâchaient tous les mêmes choses, ils auraient dû avoir là aussi un message collectif... » En plus d’une fin rapide de la crise sanitaire, Jean-Luc Lecour espère un nouveau départ de l’économie du pays : «j’ai un gendre qui travaille dans la restauration. Confiné depuis le 15 mars, sa situation est pire que celle que l’on rencontre dans le monde agricole. C’est dire comme c’est compliqué, car la campagne s’annonce très mauvaise. Ici, nous récoltons moitié moins en foin. Les orges d’hiver et le colza, ils sont cuits avec la sécheresse. La paille est recherchée de partout».
Une première expérience
Fabien Cordier est le nouveau maire de Saint-Seine-l’Abbaye. Cet agriculteur de 47 ans a occupé les fonctions de conseiller, troisième et premier adjoint depuis 2007 avant de se lancer dans l’aventure. «L’ancien maire souhaitait passer la main et j’ai accepté de prendre la relève. Cette décision s’est prise en famille, car ce poste demande du temps et de la disponibilité. Il faut savoir jongler entre l’activité professionnelle, les réunions et les rendez-vous municipaux», indique Fabien Cordier. Celui-ci dispose d’une équipe motivée pour mener à bien de beaux projets : «au début du précédent mandat, nous avions terminé des travaux conséquents sur la thématique de l’assainissement. Ces projets sont très intéressants, ils permettent de rencontrer beaucoup de monde et sont très utiles pour la commune et sa population. Maintenant, nous nous lançons dans un projet de maison de santé, c’est une motivation supplémentaire pour occuper ce poste. L’objectif est de gagner en attractivité, développer l’économie et l’habitat à Saint-Seine». Fabien Cordier, dont l’exploitation se trouve sur la commune de Francheville, cultive 160 ha de grandes cultures : «un assolement classique, avec des céréales et du colza. Pour ce dernier, ce sera néanmoins la dernière fois ! J’en ai 35 ha cette année et je devrais récolter entre 5 et 15q/ha avec tous les déboires que nous connaissons. Dans le secteur, il n’y a plus un seul colza qui tient debout, ou presque. J’envisage, la campagne prochaine, de faire du pois et du triticale. J’aurais bien semé de la féverole mais cette culture demande pas mal d’eau, j’ai peur de prendre un risque trop important. L’idée de mettre encore un peu de colza m’est passée par l’esprit, mais je viens d’apprendre que ma compagnie n’allait plus le prendre en compte dans l’assurance récolte».
À Grenant-lès-Sombernon, aucune surprise : Jean-Luc Lecour a été reconduit à l’unanimité dans ses fonctions de premier édile qu’il assure depuis 1999. Malgré ses 70 printemps, ce retraité agricole est toujours aussi motivé et déterminé à l’idée de «faire avancer» son village de 320 habitants. «Mon équipe et moi avons un projet important pour cette nouvelle mandature, celui de rénover l’intérieur de notre église», indique notamment Jean-Luc Lecour. Membre du conseil municipal depuis 1971, cet ancien éleveur de bovins avait décidé de gravir un échelon supplémentaire il y a un peu plus de vingt ans, en se proposant comme maire de Grenant : «je m’étais lancé car je me sentais soutenu et j’avais, m’avait-on dit à l’époque, le profil recherché pour faire avancer certains dossiers qui traînaient quelque peu».
Un report préférable
La France a t-elle bien fait de maintenir le premier tour des élections municipales le 15 mars, alors que le coronavirus se propageait de plus en plus sur le territoire ? Jean-Luc Lecour livre ici son point de vue : «je reconnais qu’à l’instant t, j’étais 100% favorable à la tenue de ce scrutin. Nous avons tout mis en oeuvre pour assurer la protection des administrés, comme le gouvernement nous l’avait demandé. Les jours et semaines qui ont suivi, j’ai pourtant changé d’avis sur ma position, en voyant le nombre de malades se multiplier un peu partout en France... Le décès du maire de Beurey-Bauguay m’a fait beaucoup de peine, j’ai réalisé que le pays n’était pas prêt ou du moins pas en état d’organiser un vote le 15 mars. Je n’aurais jamais imaginé un seul instant que cette situation allait prendre une aussi grande ampleur, aussi vite... C’est facile à dire après, mais oui, ce premier tour aurait dû être reporté». Le second tour de ces mêmes élections a été fixé le 28 juin, une «bonne» date selon Jean-Luc Lecour : «si la situation sanitaire continue de s’améliorer, il n’y a pas de raison de ne pas aller voter. S’il y avait eu un second tour à Grenant, j’aurais bien été content que tout se termine. En effet, en ce moment, la situation n’est pas toujours facile entre les anciens et futurs conseils municipaux. Le relais n’est pas toujours évident à assurer. Des amis qui sont actuellement dans cette position m’en ont récemment parlé».
Des masques, enfin !
Jean-Luc Lecour et les membres du conseil municipal de Grenant avaient commandé des masques à la communauté de communes Ouche et Montagne :«nous avons deux masques par habitant. Les administrés étaient invités à venir les récupérer en mairie à partir du 18 mai. Tout le monde était visiblement content de les recevoir, même si un certain nombre d’entre eux en avaient déjà confectionnés eux-mêmes, d’autres en avaient déjà achetés».
Jean-Luc Lecour estime que la crise sanitaire est actuellement sur sa phase descendante: «je pense qu’elle est sur la bonne voie, au moins dans nos campagnes. En revanche, dans les villes, c’est autre chose, la situation paraît beaucoup plus compliquée. Quand je vois certains comportement dans les grandes zones urbaines, je me dis que ce fléau est peut-être encore loin d’être terminé. Mais j’espère bien évidemment me tromper».
«J’ai éteint la télé»
Le confinement n’a pas été très difficile à vivre pour Jean-Luc Lecour, à un détail près: «cela n’a pas changé grand chose à mon quotidien, je dois le reconnaître. En campagne, dans un petit village et dans une exploitation agricole, nous sommes beaucoup mieux lotis que certains, même en respectant les mesures qui nous sont imposées. Une chose a toutefois été très pénible durant cette période : je veux parler des informations qui étaient divulguées à longueur de journée. J’en ai même éteint la télé... Franchement, je n’ai pas compris l’utilité de tous ces débats. Je capte 37 chaînes différentes, il devait bien y avoir autant de médecins qui parlaient en même temps sur tous ces canaux. Première remarque de ma part : ces professionnels de la santé n’étaient pas à l’hôpital alors qu’apparemment, il manquait du monde. Deuxième interrogation : à quoi ont donc bien servi ces débats? De mon humble position, je pense qu’ils auraient dû se mettre autour de la table tous ensemble et avoir une stratégie commune. Je n’ai pas compris, non plus, les discussions entre Macron et Raoult, alors oui, j’ai tout éteint chez moi, même la radio. Le monde politique s’est aussi invité dans les débats, je n’ai pas du tout apprécié, ce n’était vraiment pas le bon moment. Les députés, les sénateurs, la Région, le Département, la préfecture, l’association des maires et j’en passe nous rabâchaient tous les mêmes choses, ils auraient dû avoir là aussi un message collectif... » En plus d’une fin rapide de la crise sanitaire, Jean-Luc Lecour espère un nouveau départ de l’économie du pays : «j’ai un gendre qui travaille dans la restauration. Confiné depuis le 15 mars, sa situation est pire que celle que l’on rencontre dans le monde agricole. C’est dire comme c’est compliqué, car la campagne s’annonce très mauvaise. Ici, nous récoltons moitié moins en foin. Les orges d’hiver et le colza, ils sont cuits avec la sécheresse. La paille est recherchée de partout».
Une première expérience
Fabien Cordier est le nouveau maire de Saint-Seine-l’Abbaye. Cet agriculteur de 47 ans a occupé les fonctions de conseiller, troisième et premier adjoint depuis 2007 avant de se lancer dans l’aventure. «L’ancien maire souhaitait passer la main et j’ai accepté de prendre la relève. Cette décision s’est prise en famille, car ce poste demande du temps et de la disponibilité. Il faut savoir jongler entre l’activité professionnelle, les réunions et les rendez-vous municipaux», indique Fabien Cordier. Celui-ci dispose d’une équipe motivée pour mener à bien de beaux projets : «au début du précédent mandat, nous avions terminé des travaux conséquents sur la thématique de l’assainissement. Ces projets sont très intéressants, ils permettent de rencontrer beaucoup de monde et sont très utiles pour la commune et sa population. Maintenant, nous nous lançons dans un projet de maison de santé, c’est une motivation supplémentaire pour occuper ce poste. L’objectif est de gagner en attractivité, développer l’économie et l’habitat à Saint-Seine». Fabien Cordier, dont l’exploitation se trouve sur la commune de Francheville, cultive 160 ha de grandes cultures : «un assolement classique, avec des céréales et du colza. Pour ce dernier, ce sera néanmoins la dernière fois ! J’en ai 35 ha cette année et je devrais récolter entre 5 et 15q/ha avec tous les déboires que nous connaissons. Dans le secteur, il n’y a plus un seul colza qui tient debout, ou presque. J’envisage, la campagne prochaine, de faire du pois et du triticale. J’aurais bien semé de la féverole mais cette culture demande pas mal d’eau, j’ai peur de prendre un risque trop important. L’idée de mettre encore un peu de colza m’est passée par l’esprit, mais je viens d’apprendre que ma compagnie n’allait plus le prendre en compte dans l’assurance récolte».