Conférence grandes cultures
Remettre l'agronomie au cœur des métiers
Le programme régional «Systèmes de culture innovants, Ecophyto 2018, zéro herbicide ?» a été présenté avec ses principaux résultats, jeudi 12 septembre à la ferme du lycée de Quetigny.

Les partenaires techniques, scientifiques et économiques de la filière grandes cultures ont réfléchi et travaillé à la construction d'un programme de recherche de références. La thématique retenue s'intitule «Systèmes de culture innovants, àcophyto 2018, zéro herbicide?».
Cette concertation fédère les Chambres d'agriculture, le Sedarb, Arvalis-Institut du végétal, le Cetiom, les lycées agricoles (Dijon-Quetigny, La Brosse), la FRcuma, les Geda, GDA, Ceta, l'Inra, AgroSup Dijon, la Draaf et les organismes stockeurs. Chacun d'eux travaille autour d'un même objectif : l'expérimentation et la validation de systèmes de culture performants et durables. Le 12 septembre à Tart-le-Bas, Jacques Rebillard, vice-président du Conseil régional, a salué ce «dénominateur commun» reliant tous les partenaires de la filière : «L'objectif zéro herbicide n'est peut-être pas atteignable, mais autant se fixer des objectifs ambitieux pour obtenir des résultats intéressants. Le but est bien de réduire l'utilisation des herbicides, tout le monde travaille pour ça».
[INTER]Bouquet de solutions alternatives[inter]
Vincent Lavier, vice-président de la Chambre d'agriculture de Bourgogne, a rappelé le contexte de l'étude, devant plus d'une centaine d'étudiants, partenaires, élus et agriculteurs : «Nous sortons d'une période dans laquelle la résolution de la plupart des problèmes liés à la conduite des cultures passait par la chimie, à un point tel que certains principes agronomiques ont été oubliés. La chimie a montré ses limites, avec des pertes d'efficacité de certains produits et l'apparition de résistances. Dans le même temps, le monde de l'innovation a marqué le pas, certains produits phytosanitaires ont eu des effets négatifs sur l'environnement et la demande sociétale a évolué. Cette dernière est constamment relayée par les décideurs, à l'image d'àcophyto 2018». Pour Vincent Lavier, une prise de conscience de la part des acteurs du monde agricole s'impose : «de belles initiatives sont déjà prises sur le terrain, mais malheureusement, il n'existe pas de solutions universelles, d'où le besoin d'expérimenter et de valider des modèles qui nous permettront demain, de produire dans les meilleures conditions». Jean-Roch Gaillet, directeur régional de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, a salué lui aussi cette démarche, en rappelant que ces travaux «s'inscrivent totalement» dans le projet agro-écologique du ministre Stéphane Le Foll.
[INTER]Nombreux exposés[inter]
Les principaux résultats de ce programme régional ont été présentés durant cette journée. Lionel Raynard, directeur de l'exploitation du lycée de Quetigny, a détaillé le système de culture testé à Tart-le-Bas. Le parcellaire est divisé en une «zone 30» sur laquelle les consommations en pesticides sont diminuées de 30% par rapport à la référence d'IFT régional, ainsi qu'une «zone 50» où cette même baisse est de 50%. En comparant deux niveaux de dépendances aux intrants, l'objectif est d'atteindre des niveaux de performances économiques et environnementales élevées. Plus tard dans la matinée, deux agriculteurs (Benoît Collardot et Hervé Lallemant) ont fait part de leurs expériences sur le terrain en matière de réduction des herbicides. Pour Benoît Collardot, agriculteur dans le canton de Nuits-Saint-Georges, l'objectif n'est pas de «réduire pour réduire» les produits phytosanitaires, mais plutôt de les «optimiser» afin de dégager un maximum de valeur ajoutée. Le jeune agriculteur, qui fait partie du réseau des fermes Dephy, dans le cadre du plan àcophyto 2018, a fait la présentation de ses stratégies de gestion des adventices. Un maximum de leviers agronomiques, chimiques et culturaux sont mobilisés. Le labour a été réintroduit à certains endroits où il avait été abandonné. Une bineuse est utilisée là où une résistance des plantes s'est développée. La rotation de certaines parcelles s'est agrandie afin de diversifier la flore. L'insertion du soja est citée. Des cultures, notamment estivales, sont semées à plus grands écartements pour pouvoir biner.
Si les questions du public ont été nombreuses, également pour Hervé Lallemant qui a fait part de son expérience en agriculture biologique, aucune technique ne s'est révélée être «au-dessus du lot». «Il existe différentes techniques, différentes combinaisons possibles, en fonction de ses propres objectifs et caractéristiques d'exploitation» fait remarquer un agriculteur présent dans le public.
[INTER]Pulvérisation bas volume[inter]
La pulvérisation bas volume était au programme l'après-midi. Le réseau d'expérimentation régional a été présenté par Luc Pelcé (Arvalis), Michaël Geloen (Chambre d'agriculture de la Nièvre) et Emilie Riberolles (Chambre d'agriculture de l'Yonne). Trois agriculteurs (Nicolas Chambrette, Emmanuel Buisset et Rémi Thierry) sont venus témoigner sur leurs différentes pratiques. En grandes cultures, les volumes moyens de pulvérisation se situent entre 110 et 160 l d'eau/ha. La pulvérisation bas volume consiste à traiter avec des volumes compris entre 50 et 80 l/ha. On parle d'ultra bas volume pour des quantités d'eau de 15 à 50 l/ha. Ces traitements avec moins de 50 l/ha présentent des limites, notamment, pour atteindre de jeunes adventices cibles en désherbage, les résultats d'essais montrant une très grande variabilité. Le principal intérêt des traitements en bas volume est d'augmenter les débuts de chantier. Il est ainsi possible de traiter 30 à 50% de surface en plus dans le même temps donné, en réduisant de moitié le volume de bouillie. Cette nouvelle capacité d'intervention permet de traiter davantage en conditions optimales (quasi-absence de vent, hygrométrie > 75% et températures adaptées aux produits utilisés) et donc d'améliorer l'efficacité des traitements. Ces conditions sont souvent réunies le matin avec une hygrométrie plus élevée et un vent faible. La présence de rosée ne pose pas de problème avec une pulvérisation de fines gouttelettes. Au contraire, elle augmente la perméabilité de la cuticule et améliore la redistribution des produits en surface. Retrouvez tous les résultats détaillés de cette journée en cliquant sur le lien web
Cette concertation fédère les Chambres d'agriculture, le Sedarb, Arvalis-Institut du végétal, le Cetiom, les lycées agricoles (Dijon-Quetigny, La Brosse), la FRcuma, les Geda, GDA, Ceta, l'Inra, AgroSup Dijon, la Draaf et les organismes stockeurs. Chacun d'eux travaille autour d'un même objectif : l'expérimentation et la validation de systèmes de culture performants et durables. Le 12 septembre à Tart-le-Bas, Jacques Rebillard, vice-président du Conseil régional, a salué ce «dénominateur commun» reliant tous les partenaires de la filière : «L'objectif zéro herbicide n'est peut-être pas atteignable, mais autant se fixer des objectifs ambitieux pour obtenir des résultats intéressants. Le but est bien de réduire l'utilisation des herbicides, tout le monde travaille pour ça».
[INTER]Bouquet de solutions alternatives[inter]
Vincent Lavier, vice-président de la Chambre d'agriculture de Bourgogne, a rappelé le contexte de l'étude, devant plus d'une centaine d'étudiants, partenaires, élus et agriculteurs : «Nous sortons d'une période dans laquelle la résolution de la plupart des problèmes liés à la conduite des cultures passait par la chimie, à un point tel que certains principes agronomiques ont été oubliés. La chimie a montré ses limites, avec des pertes d'efficacité de certains produits et l'apparition de résistances. Dans le même temps, le monde de l'innovation a marqué le pas, certains produits phytosanitaires ont eu des effets négatifs sur l'environnement et la demande sociétale a évolué. Cette dernière est constamment relayée par les décideurs, à l'image d'àcophyto 2018». Pour Vincent Lavier, une prise de conscience de la part des acteurs du monde agricole s'impose : «de belles initiatives sont déjà prises sur le terrain, mais malheureusement, il n'existe pas de solutions universelles, d'où le besoin d'expérimenter et de valider des modèles qui nous permettront demain, de produire dans les meilleures conditions». Jean-Roch Gaillet, directeur régional de l'agriculture, de l'agroalimentaire et de la forêt, a salué lui aussi cette démarche, en rappelant que ces travaux «s'inscrivent totalement» dans le projet agro-écologique du ministre Stéphane Le Foll.
[INTER]Nombreux exposés[inter]
Les principaux résultats de ce programme régional ont été présentés durant cette journée. Lionel Raynard, directeur de l'exploitation du lycée de Quetigny, a détaillé le système de culture testé à Tart-le-Bas. Le parcellaire est divisé en une «zone 30» sur laquelle les consommations en pesticides sont diminuées de 30% par rapport à la référence d'IFT régional, ainsi qu'une «zone 50» où cette même baisse est de 50%. En comparant deux niveaux de dépendances aux intrants, l'objectif est d'atteindre des niveaux de performances économiques et environnementales élevées. Plus tard dans la matinée, deux agriculteurs (Benoît Collardot et Hervé Lallemant) ont fait part de leurs expériences sur le terrain en matière de réduction des herbicides. Pour Benoît Collardot, agriculteur dans le canton de Nuits-Saint-Georges, l'objectif n'est pas de «réduire pour réduire» les produits phytosanitaires, mais plutôt de les «optimiser» afin de dégager un maximum de valeur ajoutée. Le jeune agriculteur, qui fait partie du réseau des fermes Dephy, dans le cadre du plan àcophyto 2018, a fait la présentation de ses stratégies de gestion des adventices. Un maximum de leviers agronomiques, chimiques et culturaux sont mobilisés. Le labour a été réintroduit à certains endroits où il avait été abandonné. Une bineuse est utilisée là où une résistance des plantes s'est développée. La rotation de certaines parcelles s'est agrandie afin de diversifier la flore. L'insertion du soja est citée. Des cultures, notamment estivales, sont semées à plus grands écartements pour pouvoir biner.
Si les questions du public ont été nombreuses, également pour Hervé Lallemant qui a fait part de son expérience en agriculture biologique, aucune technique ne s'est révélée être «au-dessus du lot». «Il existe différentes techniques, différentes combinaisons possibles, en fonction de ses propres objectifs et caractéristiques d'exploitation» fait remarquer un agriculteur présent dans le public.
[INTER]Pulvérisation bas volume[inter]
La pulvérisation bas volume était au programme l'après-midi. Le réseau d'expérimentation régional a été présenté par Luc Pelcé (Arvalis), Michaël Geloen (Chambre d'agriculture de la Nièvre) et Emilie Riberolles (Chambre d'agriculture de l'Yonne). Trois agriculteurs (Nicolas Chambrette, Emmanuel Buisset et Rémi Thierry) sont venus témoigner sur leurs différentes pratiques. En grandes cultures, les volumes moyens de pulvérisation se situent entre 110 et 160 l d'eau/ha. La pulvérisation bas volume consiste à traiter avec des volumes compris entre 50 et 80 l/ha. On parle d'ultra bas volume pour des quantités d'eau de 15 à 50 l/ha. Ces traitements avec moins de 50 l/ha présentent des limites, notamment, pour atteindre de jeunes adventices cibles en désherbage, les résultats d'essais montrant une très grande variabilité. Le principal intérêt des traitements en bas volume est d'augmenter les débuts de chantier. Il est ainsi possible de traiter 30 à 50% de surface en plus dans le même temps donné, en réduisant de moitié le volume de bouillie. Cette nouvelle capacité d'intervention permet de traiter davantage en conditions optimales (quasi-absence de vent, hygrométrie > 75% et températures adaptées aux produits utilisés) et donc d'améliorer l'efficacité des traitements. Ces conditions sont souvent réunies le matin avec une hygrométrie plus élevée et un vent faible. La présence de rosée ne pose pas de problème avec une pulvérisation de fines gouttelettes. Au contraire, elle augmente la perméabilité de la cuticule et améliore la redistribution des produits en surface. Retrouvez tous les résultats détaillés de cette journée en cliquant sur le lien web