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Cultures Blés

Relever le défi protéines des blés

La Chambre d’agriculture de l’Yonne s’est dotée d’un nouvel équipement permettant d’ajuster de façon plus précise la dose du dernier apport azoté.
Par Chambre d’agriculture de l’Yonne
Relever le défi protéines des blés
Facteurs influençant la teneur en protéines des blés
et les enjeux associés
Avec une teneur en protéines moyenne de 10,9%, la récolte française de blé de 2013 a le taux de protéines le plus bas enregistré depuis 10 ans. En 2010, année où le rendement moyen du blé était similaire à celui de 2013, la teneur moyenne en protéines était supérieure à celle de 2013 de 1,2 points ! Certes le climat pluvieux du printemps 2013 explique en grande partie ces mauvaises performances mais les orientations prises en matière de choix de variété et un relâchement sur les stratégies d’apport de l’azote contribuent également à cette détérioration.
Cette situation inquiète les filières, en effet face à cette perte qualitative de nos récoltes, les exigences des clients demeurent. A titre d’illustration, entre les débouchés meunerie (53 %) et les exportations intra Union Européenne (34 %), c’est plus de 85 % de la récolte de la Zone SeineYonne concernée par des exigences de teneur en protéines au moins supérieure à 11 %. Avec des blés de qualités supérieures (teneur en protéines entre 12 et 12,5 %) en provenance des pays de l’Est, la filière céréalière icaunaise est inquiète.

[INTER]L’administration icaunaise alertée[inter]
Alertée par cette situation, la Chambre d’agriculture de l’Yonne s’engage dans l’accompagnement politique et technique des agriculteurs icaunais. Dans un premier temps, Etienne Henriot, Président de la CA 89, a sensibilisé l’administration icaunaise au réel enjeu de la teneur en protéines des blés pour la pérennité de son agriculture. C’est ainsi que s’est tenue le 27 janvier dernier à la Chambre d’agriculture, une réunion regroupant les représentants des principales organisations professionnelles agricoles icaunaises, en présence du préfet de l’Yonne, Raymond Le Deun et du directeur de la DDT 89, Yves Granger, et sous la présidence d’Etienne Henriot, pour entendre les représentants des filières et des organismes stockeurs. Le contexte présenté, un temps de discussion fut accordé aux leviers permettant d’améliorer ces teneurs en protéines (voir encadré). Parmi les facteurs ayant une influence, la stratégie d’apport de l’azote (nombre d’apports et date des apports) et le recours aux outils de pilotage pour le dernier apport d’azote furent détaillés.

[INTER]Des outils de pilotage adaptés[inter]
Afin de poursuivre son accompagnement, la Chambre d’agriculture de l’Yonne s’est dotée d’un outil de pilotage existant sur le marché : la pince N-Tester® en complément à la méthode Jubil® utilisée jusqu’à présent. En mesurant la teneur en chlorophylle de la plus jeune feuille étalée de 90 pieds de blé, cette pince évalue l’état de la nutrition azotée des blés. Cette mesure permet ensuite d’ajuster la dose du dernier apport d’azote. Les agriculteurs peuvent donc réduire ou déplafonner les 40 unités mises en réserve sur la dose initialement calculée avec la méthode du bilan, selon les résultats.
Des permanences sont proposées aux agriculteurs des groupes de développement technique. Il suffit de se rendre sur les lieux des permanences munis des 90 feuilles récoltées le jour même sur la parcelle à piloter. A l’issue des mesures réalisées à l’aide de la pince, les agriculteurs repartiront avec un conseil de dose pour le troisième apport.