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Interview

Raymond Le Deun, préfet de l’Yonne : «Je suis pour le maintien du dialogue»

Par Propose recueillis par Dominique Bernerd
[G]TdB : Le fait que les organisations agricoles aient décidé de rompre les discussions le 24 mars dernier vous a surpris ?
Préfet Le Deun :[g] [I]«Honnêtement oui, car si sur d’autres sujets j’aurais pu le comprendre, il me semble que concernant la question des BAC, on avait plutôt bien travaillé et bien avancé. D’autant que la rupture n’est pas venue du sujet de la réunion, mais de la question du drainage… »[i]
[G]Les Jeunes Agriculteurs de l’Yonne dans leur message, attendent aujourd’hui de vous des réponses. En avez-vous à leur apporter ?[g]
[I]«Avec pour souci premier de maintenir un dialogue permanent, j’ai fait appeler le 15 avril dernier par le service d’Economie agricole, le président de JA 89, Julien Caillard, dans le but de recueillir les différents points sur lesquels ils souhaitent obtenir réponse. Je prends leurs demandes avec tout le respect et l’intérêt qu’il se doit et nous sommes en train de les analyser point par point. J’inviterai les représentants de Jeunes Agriculteurs à une réunion de restitution, avant d’émettre par écrit dans un courrier, les différentes réponses envisagées…»[i]
[G]Sur quoi s’interrogent les Jeunes Agriculteurs ?[g]
[I]«Leurs questions relèvent à la fois du local mais aussi du national, voire de l’Europe. Que ce soit au travers du 1er ou du 2e pilier de la PAC. A la fois des questions techniques auxquelles on est en mesure de répondre, mais aussi parfois plus complexes car ne dépendant pas du niveau local. Des questions sur les contraintes réglementaires en matière environnementale, notamment celles concernant les pentes et puis aussi d’autres plus spécifiquement icaunaises, comme le drainage, l’installation, la construction des bâtiments agricoles…»[i]
[G]Concernant les drainages justement, avez-vous du nouveau à apporter… ?[g]
[I]«Pas plus tard que cet après-midi (ndlr : mardi 20 avril), va se tenir une réunion sur le sujet avec le président de la Chambre d’agriculture et le directeur de la DDT afin de voir comment là aussi, on peut concilier le problème posé, avec le Droit, considérant qu’en la matière, la loi sur l’eau doit s’appliquer, y compris sur les terres agricoles. Même si pour l’instant, nous n’avons pas été saisis de dossiers précis, nous allons regarder les différents cas qui nous ont été signalés… »[i]
[G]Qu’en est-il des surfaces agricoles engagées dans les zones rouges de bassins de captages? Le président de la FDSEA de l’Yonne parle de 250 ha de terres retirées de la production…[g]
[I]«On en discute… Je ne peux vous en dire plus à ce stade. On a eu une réunion il y a une dizaine de jours avec la Chambre d’agriculture sur un Bac en particulier, classé en zone rouge. Des propositions et contre-propositions ont été faites, avec des avancées que l’on peut qualifier de substantielles, même si à ce jour, rien n’est encore abouti… »[i]
[G]Votre porte, plus que jamais, reste ouverte… ?[g]
[I]«Ma porte n’est jamais fermée et je suis au contraire, pour le maintien du dialogue, ne pouvant que regretter qu’il ne puisse se faire directement, mais la Chambre d’agriculture a aussi vocation à servir d’interface à l’ensemble des organisations syndicales… Un point qui a son importance et fait la preuve que le dialogue n’est pas totalement rompu non plus, c’est la charte pour une gestion économe des terres agricoles. Le fruit du travail à la fois des représentants de la profession et de l’administration, à propos duquel on va rentrer maintenant dans la phase de consultation avec le Conseil général et les associations d’élus. C’était une demande qui avait été formulée par l’équipe de la mandature précédente de Jeunes Agriculteurs de l’Yonne et que j’avais acceptée et on a mené à bien ce travail… »[i]