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Journées bâtiments

Quoi de beau chez le voisin ?

Les journées bâtiments se sont déroulées la semaine dernière dans le département. Retour sur  des visites très prisées, aussi utiles que conviviales.
Par Aurélien Genest
Quoi de beau chez le voisin ?
À Écutigny, la famille Virely proposait la visite de sa stabulation libre paillée avec raclage automatique derrière les cornadis. L’exploitation réalise des économies de paille de 40% avec cet équipement plutôt rare en élevages allaitants. Plusieurs atout
Près de 400 personnes ont participé du 6 au 10 février aux journées bâtiments organisées par la Chambre d’agriculture, Côte d’Or Conseil Élevage et le Syndicat d’élevage ovin. L’édition 2017 a démontré une fois de plus l’utilité de cet événement favorisant les rencontres et les échanges entre éleveurs. Sept exploitations ouvraient leur portes dans les systèmes ovins, caprins (voir notre dernière édition), bovins allaitants et laitiers. «Aller voir ce que font les autres s’avère très utile pour tout porteur de projet» rappelait Vincent Lavier, président de la Chambre d’agriculture, lors du lancement de ces journées, «ce type de rendez-vous donne des idées, fait réfléchir et, dans certains cas, permet d’éviter de faire des erreurs, même si le bâtiment parfait n’existe certainement pas».

Bovins allaitants
Jocelyn Poulleau, éleveur à Molinot, proposait la visite de sa stabulation libre 100% paillée semi-ouverte recevant soixante Limousines vêlées. Le jeune homme de 28 ans a fait construire ce bâtiment dès son installation début 2015. Une stabulation simple, économique et fonctionnelle : telle était la volonté Jocelyn Poulleau. Une longue réflexion mûrie par la visite de plusieurs exploitations et une part non négligeable d’autoconstruction ont contribué à un résultat plus que satisfaisant pour le jeune producteur. L’une de ses plus grandes réussites est la constitution de grandes cases : «Elles sont profondes et peu consommatrices en paille. Réalisant des vêlages d’automne, je rentre les vaches avec les veaux et je n’avais donc pas besoin de cases d’isolement. Il n’y a pas beaucoup de tubulaires» commente l’éleveur. Plusieurs points forts ont été mis en avant par le technicien Jean-François Dessolin : une facilité de curage, un accès au local technique sans sortir du bâtiment, une bonne luminosité due notamment au translucide en toiture, la présence de nombreux points d’eau (abreuvoirs chauffants à palette), un long quai d’alimentation facilitant les interventions sur les animaux, un auto-nettoyage réalisé grâce à une pente de 4% et enfin, un accès au libre-service pour les veaux depuis leur case. Le coût total de la stabulation s’élève à 132 131 euros, soit 2 202 euros la place. Les subventions atteignent 38 000 euros.

Ovins
Benoît Saussier, à Étormay, présentait sa bergerie traditionnelle bardée bois de 600m2. L’éleveur de 30 ans, installé depuis 2013, a diminué son cheptel bovin pour se lancer dans un troupeau d’Ile de France, véritable passion transmise par son ancien maître de stage. La construction d’une bergerie s’est imposée pour loger les 150 brebis élevées à ce jour. Benoît Saussier recherchait la plus grande fonctionnalité possible devant la main d’oeuvre importante liée à ce type d’élevage : «J’ai beaucoup réfléchi et tenté d’adapter au mieux le bâtiment en fonction de mes besoins. Le résultat est aujourd’hui satisfaisant, même s’il y a encore quelques points à améliorer, notamment sur les parcs à agneaux». Des cornadis avec dévérouillage manuel sont d’une grande utilité pour les IA, les traitements et les échographies. D’autres atouts ont été mis en avant par le technicien Jean-Marc Bidoire : un bardage bois favorable à une bonne ambiance, une luminosité satisfaisante grâce à l’installation de translucides latéraux, une couverture anti-condensation, un curage particulièrement facilité par la présence de portes et de barrières démontables. Des allées perpendiculaires permettent l’accès aux différents lots d’animaux, notamment des agneaux. La présence de cases d’agnelages dans les parcs à agneaux a également été relevée lors de cette visite, tout comme des passages à agneaux solides pouvant servir de séparation. Terminé en octobre 2016, le bâtiment a vu naître ses premiers agneaux à la fin de l’automne. Ces derniers partiront très prochainement en boucherie. Aspect économique  : le bâtiment a coûté 116 000 euros. Le montant des subventions s’élève à 38 000 euros.

Bovins laitiers
Le Gaec de l’Aumone, à Moutiers-Saint-Jean, était la première des trois visites proposées en système laitier, en plus du Gaec de la Villecomtoise à Villecomte et du Gaec de la Borde à Fontaine-Française. André Challan Belval a présenté son exploitation comptant deux associés, deux apprentis et un tiers temps d’un salarié, pour une SAU de 285 hectares et une production laitière de 1 100 000 litres. La demi-journée s’est notamment intéressée à la stabulation libre à logettes matelas du Gaec, équipée de racleurs automatiques et d’une fosse circulaire aérienne. «Nous avons agrandi un bâtiment, suite à une augmentation des effectifs. Nous sommes passés de 85 à 125 vaches, même si l’objectif est de revenir autour de 100» indique l’éleveur. Opérationnelle depuis dix-huit mois, la structure fonctionne parfaitement bien et permet au Gaec de réaliser une économie de paille de 98% !  «Nous étions en aire paillée jusqu’ici. En dépassant la centaine de vaches, la gestion devenait compliquée. Ce gain permettra de rentabiliser l’investissement des logettes en l’espace de deux ou trois ans» relève André Challan Delval. D’un point de vue sanitaire, les mammites se font beaucoup plus rares : «avant cet équipement, nous étions autour d’une quinzaine de mammites par mois. Aujourd’hui, il y en a plus qu’une seule, le changement est radical. En ce qui concerne les cellules, nous sommes tombés de 350 000 à 235 000 sur l’ensemble des bâtiments. Le prix du lait est mieux valorisé car il y a moins de pénalités». Lors de cette visite, Jean-François Dessolin soulignait plusieurs atouts et astuces, dont la prise en compte de la pente du terrain pour limiter le terrassement, un couloir sur tapis en pente, un accès facile au bloc de traite et des couloirs propres. La découverte d’un nouveau bâtiment pour génisses était également proposée au cours de cette visite. D’un point de vue économique, le bâtiment de vaches laitières a coûté 217 000 euros (dont 36 000 pour la fosse). La facture du bâtiment génisses atteint 86 000 euros. Le total des subventions se chiffre à 77 937 euros.