Qui veut du bon miel ?

Une nouvelle édition des rencontres Agrilocal était proposée la semaine dernière en Côte-d'Or. Pour rappel, cet évènement organisé par le Conseil départemental et la Chambre d'agriculture permet chaque année aux agriculteurs et producteurs locaux d'échanger avec des acheteurs de la restauration collective. Clotilde Lecuyer, de Buncey près de Châtillon-sur-Seine, était de la partie pour developper ses ventes de miels et de pains d'épices biologiques vers les collectivités et les restaurateurs.

Tout en bio

L'activité des deux apiculteurs présente plusieurs particularités : la quasi-totalité de leurs 200 ruches sont installées dans les bois et aucun produit phytosanitaire n'est utilisé. « Nous élevons effectivement nos abeilles en forêt, en plein cœur du Parc national », présente Clotilde Lecuyer, « cette nature très protégée offre une flore sauvage très riche et diversifiée, cela nous permet d’obtenir des miels aux spécificités différentes. Nous avons choisi d’être en agriculture biologique pour certifier que notre conduite d’élevage et notre gestion des abeilles soient en adéquation avec cette nature préservée. L'apiculture biologique répond à un cahier des charges très strict ». Les deux producteurs bio luttent par exemple contre le varroa en utilisant de l'acide oxalique. « Aussi, nous avons choisi de ne pas transhumer nos ruches pour ne pas déstabiliser les abeilles et pour les maintenir dans leur milieu naturel », ajoute la Côte-d'orienne. Parfois, quelques ruches sont tout de même installées en bordure de champs, en lien avec des agriculteurs AB, afin de favoriser la pollinisation.

Les bonnes recettes

Clotilde et Benoît Lecuyer présentent une autre originalité, celle de travailler « à froid », une technique visant à conserver au mieux les propriétés et le goût du miel. Les producteurs travaillent plusieurs recettes dans leur laboratoire. Six plantes aromatiques sont par exemple associées à certains miels pour mélanger les saveurs et les vertus des produits (agastache, hysope, menthe, thym citron, reine-des-prés et verveine). Pour le pain d'épice, un produit des plus moelleux et digeste a été élaboré l'an passé. Le parcours du couple est lui aussi atypique, comme le décrit l'ancienne professeure de couture : « vous l'aurez deviné, j'ai totalement changé de voie… La reconversion professionnelle a aussi concerné Benoît qui était officier dans l'armée de terre. Nous nous sommes lancés dans l'apiculture en 2019. Vivre la vie d'agriculteur a toujours fait partie de mes rêves. L'apiculture, c'était avant tout le désir de Benoît ».