Accès au contenu
FDSEA

«Qui a pu pondre un truc pareil…!»

Le président de la «Grande Maison», Xavier Beulin, a rencontré lors de la première journée, les administrateurs de la FDSEA de l’Yonne présents, évoquant notamment avec eux, plusieurs sujets d’actualité
Par Ma signature
Représentativité des corps constitués :
« On vit une situation extrêmement délicate sur le plan de la démocratie et de la vie républicaine dans ce pays. Il n’est pas acceptable que ce que l’on appelle les corps constitués, dont nous faisons partie, soient moins entendus que le sont des groupes qui naissent, vivent et meurent aussi vite que les sujets apparaissent et disparaissent… là aussi, pour le dire autrement, on voit bien que sur de nombreux sujets, ils sont devenus aujourd’hui, un mode d’expression extrêmement puissant, un mode d’influence réel et on les écoute avec une oreille attentive… »

Le compte pénibilité :
« Ce n’est pas qu’on le refuse sur le fond. Tout le monde reconnaît qu’il y a des métiers plus ou moins exposés, plus ou moins à risque. Mais la mécanique et l’usine à gaz qui sont en train de se mettre en place pour valider et mettre en évidence cette pénibilité, c’est complètement ahurissant ! On se dit, mais qui a pu pondre un truc pareil !
De plus, quand vous regardez le gouvernement actuel, à l’exception peut-être du ministre de l’Intérieur, qui a travaillé un peu dans le privé, tous les autres ne savent pas ce qu’est une fiche de paie… ! En tous cas, ils n’en ont jamais pratiqué, passant du bac en fac, de la fac à l’ENA, de l’ENA à Sciences-Po et à leur Cabinet. Je ne dis pas qu’ils sont plus mauvais ou meilleurs que d’autres, simplement, ils ne sont pas dans la vraie vie… »

La réglementation :
«Comment peu-on admettre aujourd’hui, qu’on soit passé en moins de quinze ans, à une situation où quasiment le quotidien du paysan n’est plus réglé par le climat,le sol, l’animal, la plante, mais uniquement par des décrets… Travaille-t-on moins bien avec moins de réglementation ? J’ai la faiblesse de croire le contraire : moins on en mettra et plus on responsabilisera les uns et les autres… Nous sommes dans une obligation de moyens où l’on décrète à Paris ou Bruxelles, ce qui est bon ou pas. Pour un contrôleur, c’est facile : vous avez fait, c’est bien, vous avez pas fait, pénalités ! Contrôler un objectif c’est beaucoup plus compliqué et c’est là que nous avons un problème…»

La Grande Distribution :
«Aujourd’hui, la Grande Distribution est entre les mains de 4 centrales d’achat qui vont concentrer 91% des produits alimentaires, alors qu’en face, nous sommes 400 000 paysans, pour 12 000 entreprises de transformation ! Comment voulez-vous qu’on ait un rapport équilibré et équitable ? Le seul moyen de s’en sortir est de passer du discours aux actes, en agissant notamment au niveau de la restauration collective, qu’on aménage les cahiers des charges et les appels d’offre, pour donner un vrai guide aux élus et leur dire que si le prix est peut-être important, il n’est pas le seul à l’être…»

Conférence environnementale et transition énergétique :
«Transport, bâtiment, logement, mobilité, industrie… Pourquoi encore une fois, focaliser sur l’agriculture ? Je vous signale quand même qu’une fois fait le bilan, l’agriculture est le seul secteur ayant le plus contribué au Grenelle de l’environnement… le logement, c’est que dalle, quoiqu’on nous en dise, notamment en secteur privé, alors qu’il y aurait tant à faire en matière d’isolation… Même chose pour le transport : il suffit de regarder autour de nous, qui sommes de grands utilisateurs de fret, avec une dégradation du rail, au profit de quoi ? De la route… Si la route est plus intéressante écologiquement que le ferroviaire ou le fluvial, il faut qu’on m’explique !»