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Moisson

Quelques recommandations en cas de récolte de blés germés

Dans nos régions de Bourgogne et de Franche Comté, ainsi que plus au nord, les parcelles de blé récoltées avec des grains germés sont fréquentes. Le stockage de grains germés sur pied est possible mais pas à n’importe quelle condition. Une conduite rigoureuse et des outils adaptés sont impératifs pour éviter la dégradation de lots dont la qualité peut être déjà compromise par les conditions météorologiques avant récolte.
Par Institut du végétal
Quelques recommandations en cas de récolte de blés germés
Les conditions climatiques de début juillet ont entrainé dans certaines régions des germinations sur pied et d’autres régions termineront les moissons avec des risques très élevés. La germination des grains dégrade fortement leur valeur meunière en affectant notamment le temps de chute de Hagberg (TCH). Mais elle n’affecte pas leur valeur nutritionnelle pour l’alimentation animale. Il importe donc de bien identifier les parcelles touchées et de ne pas mélanger des lots germés avec d’autres qui ne le seraient pas. De la même manière, ne pensez pas améliorer un lot ayant un TCH dégradé en le mélangeant avec un lot au TCH plus élevé : ce critère n’est pas additif, le mélange aura un TCH proche du lot le plus mauvais.

[INTER]A la réception : identifier et alloter[inter]
Un échantillon représentatif de chaque remorque doit être prélevé pour analyser deux critères importants : la teneur en eau et la présence de germination.
- Si absence de germination et humidité inférieure à 15% => stockage directement en cellule.
- Si présence de grains germés et humidité inférieure à 16% =>nettoyage indispensable puis stockage en cellule.
- Si présence de germination et humidité supérieure à 16% =>nettoyage et passage au séchoir puis stockage en cellule.
La germination est décelable au stade précoce en grattant à l’ongle la face du grain portant le germe, qui est alors humide transparent et de couleur légèrement vert. Les stades les plus avancés présentent des germes gonflés, des radicelles voire des plantules.

[INTER]Grains germés : nettoyage indispensable[inter]
Lors de la moisson, une partie des germes aura été sectionnée. Le nettoyage permet de poursuivre la découpe des germes, mais également de séparer les bouts de germes très humides des grains. Seuls des nettoyeurs rotatifs ou séparateurs plans apporteront une efficacité de séparation suffisante, l’utilisation de grilles standards blés seront adaptées.
En fonction des volumes concernés, la capacité de nettoyage peut être limitante, les lots germés avec des humidités supérieures à 16% sont à privilégier avant leur passage au séchoir.

[INTER]Grains germés et humides (> 16%) : séchage obligatoire[inter]
Le séchage des blés doit viser une humidité inférieure à 14%. Les températures de séchage doivent être comprises entre 80 et 90°C. L’allumage d’un seul brûleur peut être envisagé si la perte de points est très faible. Le pilotage du séchoir en blé est identique à celui en maïs : toutes les heures un prélèvement de grain en sortie de séchoir pour une mesure d’humidité permet d’ajuster l’intervalle entre deux extractions. La température de l’air usé peut varier en fonction des conditions d’utilisation mais, de manière générale, elle ne doit pas dépasser les 50°C (se référer à la notice d’utilisation du séchoir).
Le temps de pré-stockage doit être le plus limité possible pour éviter les échauffements et les prises en masse.

[INTER]Une vigilance et une rigueur accrue sur le refroidissement[inter]
La ventilation de refroidissement en cellules vise à réduire l’activité respiratoire et biologique du grain le plus rapidement possible. Elle sera à lancer dès que les gaines de ventilation de la cellule seront recouvertes et lorsque la température de l’air extérieur sera favorable, à savoir inférieure de 10°C à celle du grain, le plus souvent la nuit. L’utilisation de thermostats permet le déclenchement et l’arrêt automatique du ventilateur uniquement lorsque les conditions d’écart de températures sont respectées.
Il faudra être particulièrement rigoureux dans le suivi des températures de grain pour s’assurer qu’il n’y a pas d’échauffement. Un suivi journalier est réalisé. Pour rappel, le refroidissement d’une cellule commence par le bas et remonte par couches successives vers le haut de la cellule. Il est donc impératif d’arrêter la ventilation uniquement lorsque le front de refroidissement a atteint le haut de la cellule.