Quelles retombées après le mondial ?
Un jeune éleveur ayant raflé plusieurs prix au Marault s’interroge sur le comportement des acheteurs dans un contexte particulièrement difficile.
Originaire de la Nièvre, Nicolas Guenot s’est installé dans le canton d’Arnay-le-Duc il y a deux ans. Sa participation au mondial Charolais n’a pas été vaine : Gamine, sa vache de trois ans, remporte un premier prix de section. Élise, sa vache non suitée, se distingue avec un prix de synthèse et un prix de section elle aussi.
Intégral, un taureau de deux ans en copropriété avec l’élevage de son père Gérard à Alligny-en-Morvan, monte également sur la première marche d’un podium. Son veau Jardinier repart lui aussi avec un premier prix. Pour couronner le tout, l’EARL Nicolas Guenot s’adjuge un deuxième prix d’ensemble des étables de 100 à 130 vaches. Le jeune éleveur se réjouit fort logiquement de son voyage au Marault : «C’est encourageant, surtout lorsque l’on débute. La bonne souche de vaches de Gabriel Musset, l’exploitant retraité à qui j’ai repris la ferme et les animaux en 2012, m’a bien aidé». Ce passionné de génétique attend désormais des retombées commerciales grâce à ces distinctions de premier rang : «il faut dire que sur place, niveau commerce, ça a été très décevant. Les transactions n’ont pas suivi. Il y a eu très peu de contacts, voire pas du tout... Il y avait beaucoup de monde, mais pas de suite. Quelques personnes ont regardé mais personne n’a demandé de prix. J’espère avoir des ventes en ferme rapidement pour rattraper le coup».
La génétique, un poste à ne pas délaisser
Nicolas Guenot comptait sur la porte-ouverte organisée dans son élevage le week-end dernier pour vendre plusieurs de ses veaux et taureaux de 18 mois. Les acheteurs pourront bien évidemment prendre contact avec lui par la suite. Pas dupe, l’éleveur a bien conscience du contexte difficile du moment : «même si j’ai encore peu d’échos aujourd’hui, je pense que ce qui s’est passé au Marault reflète assez bien la situation. Les cours baissent fortement, les vaches ont perdu 300 euros. Les broutards, eux, environ 60 euros. Il ne faudrait pas que cette chute se poursuive». Le passionné de génétique confie sa crainte de voir le poste reproduction délaissé par les éleveurs : «ce serait une erreur, malgré la baisse des cours. C’est prouvé, la génétique améliore les ventes au sein d’un élevage. Sans génétique, la qualité des animaux n’est pas la même et cela se ressent sur l’économie de l’exploitation. J’espère que les acheteurs en auront conscience». Malgré sa «demi-déception» du mondial Charolais, Nicolas Guenot est toujours autant motivé par les concours. Il amènera des bovins les 1er, 2 et 3 octobre à Cournon, les 17 et 18 octobre à Avallon, et le 25 de ce même mois à Pouilly-en-Auxois. Autun et Semur-en-Auxois seront sur l’agenda de novembre, Moulins sur celui de décembre.