Cerepy
Quel choix pour demain ?
Parvenue à un tournant de son histoire, la coopérative de Saint-Julien-du Sault s’interroge sur son avenir en évoquant la possibilité d’une fusion ou d’une union. Ce sera au Conseil d’administration de se prononcer
Comme l’a reconnu le président de la coopérative, Laurent Poncelet, «il est toujours difficile dans nos assemblées générales, de se repérer dans le temps, étant donné qu’on est toujours en décalage de 18 mois avec ce qui vous est présenté…» D’autant que la collecte 2014 est passée par là et demeure dans les esprits. C’est néanmoins, comme à l’accoutumée, par un rappel des chiffres de l’exercice précédent que le directeur de Cerepy, Germain Bour, a débuté son intervention.
En recul de 3,4% par rapport à l’année précédente, la collecte 2013/2014 s’élève à 138 503 tonnes, en retrait de 4,5% par rapport à la moyenne décennale. Une moisson marquée par sa tardivité, liée aux conditions climatiques rencontrées en sortie d’hiver et un printemps à l’humidité exceptionnelle. Légère progression toutefois, de la collecte de blé (+ 3,4%) à 72 720 t, avec une moyenne de rendements à 70 q/ha, mais qui masque de fortes disparités et un taux moyen protéinique à 11,3 % nécessitant de retravailler de nombreux lots. La qualité est au rendez-vous pour les orges d’hiver, avec un taux moyen de calibrage à 88%, mais des rendements décevants à 67 q/ha et franchement catastrophiques en orges de printemps, avec une moyenne à 50 q/ha et des taux de protéines autour de 9%. En recul de 9 %, à 16 766 t, la collecte de colza connaît elle aussi des rendements décevants avec une moyenne de 29 q/ha. Année médiocre pour le maïs, avec une moyenne se situant à 75 q/ha et 33% d’humidité, La commercialisation des produits est toujours marquée par une volatilité importante des prix, notamment en blé, où l’amplitude entre les prix les plus bas et les plus hauts atteint 70 €/t. Le prix de campagne en blé N° 1 est de 175 €/t et de 375 €/t pour le colza, au dessus de la moyenne. La tendance manifestée depuis quelques années par les adhérents se confirme, avec un rééquilibrage entre prix de campagne (47%) et prix de marché (53%), tous produits confondus.
«Avons-nous les moyens de rester seuls… ?»
«500 tonnes rentrées au 4 juillet… Comment s’imaginer que c’était là, la quantité totale de nos blés en qualité meunière ! Après 10 jours de pluie, les jeux étaient faits et les taux de germination aussi hauts que les temps de chute étaient bas !» En écho aux propos du président Poncelet, Germain Bour a dressé l’analyse de la collecte 2014 : «satisfaisante sur le plan quantitatif, avec une hausse de plus de 15 % du volume, mais tout simplement désastreuse sur le plan qualitatif et je pèse mes mots… ! Un phénomène de germination sans précédent, notre coopérative se trouvant à l’épicentre du phénomène, avec 96 à 97% de blés récoltés de qualité fourragère…» La coopérative a du s’adapter en conséquence, en modifiant son plan de stockage et ses normes de réception : «avant le 10 août, on a su réaliser 5 000 analyses de temps de chute, un véritable exploit !», se félicitant d’avoir adhéré en mars dernier à Cerevia, «cela nous a permis de gérer la situation de crise, avec une certaine sérénité, pour trouver rapidement des solutions de renégociation avec certains acheteurs mais également pour réorienter les flux logistiques …» Pour Laurent Poncelet, les aléas climatiques conjugués à une diminution programmée des aides PAC et à l’application du 5ème programme d’actions de la Directive Nitrates entraînent les exploitations dans une spirale de difficultés économiques lourdes : «certaines situations sont dramatiques et quand on est occupé à trouver des solutions pour s’en sortir, on vit très mal le fait d’être noyé sous la paperasse et d’être par défaut soupçonné de fraude !...»
Mais le président de Cerepy s’est interrogé également dans son intervention, sur l’avenir de la coopérative : «dans 5 ou 10 ans, combien d’exploitations et donc combien d’adhérents à surface égale, sur le secteur ? Pour la coopérative, en cas de perte d’un adhérent, le risque est différent en terme de parts de marché, si à 35 000 ha, correspondent 300 ou 150 adhérents…» Un avenir qui passera nécessairement par un choix «avons-nous les moyens demain, de rester seuls? La question est posée et mérite réflexion…Comme nos prédécesseurs, nous devons faire preuve du même courage et de la même faculté d’adaptation, pour bâtir notre avenir».
Fusion, union ou statu quo ? Quel que soit le scénario retenu, ce sera au Conseil d’administration de trancher, mais avec en trame de fond, le maintien d’un modèle coopératif rappelé par son président : «modèle d’équité, de mutualisme, de proximité, où l’humain est au cœur des préoccupations».
En recul de 3,4% par rapport à l’année précédente, la collecte 2013/2014 s’élève à 138 503 tonnes, en retrait de 4,5% par rapport à la moyenne décennale. Une moisson marquée par sa tardivité, liée aux conditions climatiques rencontrées en sortie d’hiver et un printemps à l’humidité exceptionnelle. Légère progression toutefois, de la collecte de blé (+ 3,4%) à 72 720 t, avec une moyenne de rendements à 70 q/ha, mais qui masque de fortes disparités et un taux moyen protéinique à 11,3 % nécessitant de retravailler de nombreux lots. La qualité est au rendez-vous pour les orges d’hiver, avec un taux moyen de calibrage à 88%, mais des rendements décevants à 67 q/ha et franchement catastrophiques en orges de printemps, avec une moyenne à 50 q/ha et des taux de protéines autour de 9%. En recul de 9 %, à 16 766 t, la collecte de colza connaît elle aussi des rendements décevants avec une moyenne de 29 q/ha. Année médiocre pour le maïs, avec une moyenne se situant à 75 q/ha et 33% d’humidité, La commercialisation des produits est toujours marquée par une volatilité importante des prix, notamment en blé, où l’amplitude entre les prix les plus bas et les plus hauts atteint 70 €/t. Le prix de campagne en blé N° 1 est de 175 €/t et de 375 €/t pour le colza, au dessus de la moyenne. La tendance manifestée depuis quelques années par les adhérents se confirme, avec un rééquilibrage entre prix de campagne (47%) et prix de marché (53%), tous produits confondus.
«Avons-nous les moyens de rester seuls… ?»
«500 tonnes rentrées au 4 juillet… Comment s’imaginer que c’était là, la quantité totale de nos blés en qualité meunière ! Après 10 jours de pluie, les jeux étaient faits et les taux de germination aussi hauts que les temps de chute étaient bas !» En écho aux propos du président Poncelet, Germain Bour a dressé l’analyse de la collecte 2014 : «satisfaisante sur le plan quantitatif, avec une hausse de plus de 15 % du volume, mais tout simplement désastreuse sur le plan qualitatif et je pèse mes mots… ! Un phénomène de germination sans précédent, notre coopérative se trouvant à l’épicentre du phénomène, avec 96 à 97% de blés récoltés de qualité fourragère…» La coopérative a du s’adapter en conséquence, en modifiant son plan de stockage et ses normes de réception : «avant le 10 août, on a su réaliser 5 000 analyses de temps de chute, un véritable exploit !», se félicitant d’avoir adhéré en mars dernier à Cerevia, «cela nous a permis de gérer la situation de crise, avec une certaine sérénité, pour trouver rapidement des solutions de renégociation avec certains acheteurs mais également pour réorienter les flux logistiques …» Pour Laurent Poncelet, les aléas climatiques conjugués à une diminution programmée des aides PAC et à l’application du 5ème programme d’actions de la Directive Nitrates entraînent les exploitations dans une spirale de difficultés économiques lourdes : «certaines situations sont dramatiques et quand on est occupé à trouver des solutions pour s’en sortir, on vit très mal le fait d’être noyé sous la paperasse et d’être par défaut soupçonné de fraude !...»
Mais le président de Cerepy s’est interrogé également dans son intervention, sur l’avenir de la coopérative : «dans 5 ou 10 ans, combien d’exploitations et donc combien d’adhérents à surface égale, sur le secteur ? Pour la coopérative, en cas de perte d’un adhérent, le risque est différent en terme de parts de marché, si à 35 000 ha, correspondent 300 ou 150 adhérents…» Un avenir qui passera nécessairement par un choix «avons-nous les moyens demain, de rester seuls? La question est posée et mérite réflexion…Comme nos prédécesseurs, nous devons faire preuve du même courage et de la même faculté d’adaptation, pour bâtir notre avenir».
Fusion, union ou statu quo ? Quel que soit le scénario retenu, ce sera au Conseil d’administration de trancher, mais avec en trame de fond, le maintien d’un modèle coopératif rappelé par son président : «modèle d’équité, de mutualisme, de proximité, où l’humain est au cœur des préoccupations».
Chiffres clés 2013 :
Chiffre d’affaires : 48 166 050 € (- 14% par rapport à 2012)
Total collecte : 138 503 tonnes (- 3,4%)
Chiffre d’affaires appros : 14 783 488 € (- 5,30%)
Activité production semences : Chiffre d’affaires : 2 162 788 € (+ 48,8% par rapport à 2012)
Quintaux produits : 34 070 (+ 56,8%) Quintaux en circuit long : 26 987 (+ 72,4%)
Parcelles de multiplication : 550 ha
Top 5 des semences choisies par les adhérents :
1 - Apache
2 - Rubisko
3 - Boregar
4 - Arezzo
5 - Goncourt
Total collecte : 138 503 tonnes (- 3,4%)
Chiffre d’affaires appros : 14 783 488 € (- 5,30%)
Activité production semences : Chiffre d’affaires : 2 162 788 € (+ 48,8% par rapport à 2012)
Quintaux produits : 34 070 (+ 56,8%) Quintaux en circuit long : 26 987 (+ 72,4%)
Parcelles de multiplication : 550 ha
Top 5 des semences choisies par les adhérents :
1 - Apache
2 - Rubisko
3 - Boregar
4 - Arezzo
5 - Goncourt