Témoignage
Quand les aléas climatiques se cumulent
Située sur les plateaux de Bourgogne, la région du Tonnerrois a multiplié ces trois dernières années les incidents climatiques, avec pour conséquence des baisses de rendements cumulées pour les agriculteurs, à l’image de Christophe Perret, exploitant céréalier à Gland.

Gel en 2012, inondations l’année suivante, coups de sec, fortes pluies…, le Tonnerrois a multiplié ces dernières années les phénomènes climatiques et les agriculteurs de la région ont payé un lourd tribut à Dame Nature. La faute en partie à ces terres à cailloux, filtrantes et faciles à travailler, mais très desséchantes, du fait d’un enracinement peu profond, comme le rappelle Christophe Perret, installé avec son frère sur l’exploitation familiale, à Gland : [I]«si nous n’avons pas d’eau en mai, la pierre en dessous fait que le sol est très vite desséché et la plante ne se développe plus, c’est pour ça que dans la région, on essaie de semer précoce, dès le 25 septembre..»[i] Une bonne surprise cette année pour ce qui est des orges d’hiver : [I]«la chance là encore, d’avoir fait nos semis avant les excès d’eau qu’on a connu en novembre et au final on s’en sort bien, avec un rendement moyen de 65q/ha.»[i] Même chose pour les colzas, avec en sortie un rendement moyen sur l’exploitation de 30 q/ha. Rien à voir avec la baisse de l’an passé suite à une mauvaise implantation : [I]«on avait eu une grande période de sèche à l’automne, avec pour conséquence les matières actives des désherbants qui se sont désagrégées, d’où des chardons partout…»[i] Quand à 2012, le gel passé par là avait touché l’ensemble de la région et les rendements avaient tous là aussi, connu une baisse spectaculaire.
[INTER]Un «RTU» très précieux… [inter]
Les moissons 2014 resteront ici comme ailleurs dans les annales, avec une germination sans pareille des céréales, particulièrement des blés : [I]«une variété comme Altigo, on a eu jusqu’à 80 % de germination. Au moment de le récolter, on s’est retrouvés avec des germes aussi long que le grain ! Du jamais vu…»[i] Même le Tonton Hubert, du haut de ses 83 ans n’avait jamais connu pareil phénomène ! Si aujourd’hui l’urgence est d’éviter le risque de chauffe dans les cellules, se pose un autre problème : [I]«nous n’avons pu récupérer aucune semence, quelle que soit la variété…»[i] Avec pour conséquence l’obligation de se réapprovisionner auprès de sa coopérative, alourdissant d’autant une trésorerie déjà mise à mal par la succession d’aléas climatiques au fil des dernières années : [I]«on a estimé une perte de rendement annuelle de l’ordre de 10 à 15 % depuis 2012, soit une moyenne de 10 q/ha qui disparaissent chaque année, surtout sur les céréales d’hiver…»[i] Christophe et son frère ont fait leurs calculs : [I]«on est tombés tellement en dessous d’un plafond de rendement, que ça ne servait plus à rien de nous assurer en aléas climatiques, compte tenu du coût de la franchise…»[i] Quant à l’avenir, une chance que les charges opérationnelles ont été réduites : [I]«notamment en matériel, du fait que nous sommes en non labour. Cela fait vingt ans tous juste que l’on fonctionne ainsi, précurseurs à l’époque…»[i] Et puis, rajoute dans un sourire Christophe Perret, [I]«j’ai mes RTU !»[i] A 73 ans, Pierre, son père, ainsi que son oncle, sont encore d’une aide précieuse sur l’exploitation, dans leur rôle de [I]«Retraités Temporairement Utiles»[i]… !
[INTER]Un «RTU» très précieux… [inter]
Les moissons 2014 resteront ici comme ailleurs dans les annales, avec une germination sans pareille des céréales, particulièrement des blés : [I]«une variété comme Altigo, on a eu jusqu’à 80 % de germination. Au moment de le récolter, on s’est retrouvés avec des germes aussi long que le grain ! Du jamais vu…»[i] Même le Tonton Hubert, du haut de ses 83 ans n’avait jamais connu pareil phénomène ! Si aujourd’hui l’urgence est d’éviter le risque de chauffe dans les cellules, se pose un autre problème : [I]«nous n’avons pu récupérer aucune semence, quelle que soit la variété…»[i] Avec pour conséquence l’obligation de se réapprovisionner auprès de sa coopérative, alourdissant d’autant une trésorerie déjà mise à mal par la succession d’aléas climatiques au fil des dernières années : [I]«on a estimé une perte de rendement annuelle de l’ordre de 10 à 15 % depuis 2012, soit une moyenne de 10 q/ha qui disparaissent chaque année, surtout sur les céréales d’hiver…»[i] Christophe et son frère ont fait leurs calculs : [I]«on est tombés tellement en dessous d’un plafond de rendement, que ça ne servait plus à rien de nous assurer en aléas climatiques, compte tenu du coût de la franchise…»[i] Quant à l’avenir, une chance que les charges opérationnelles ont été réduites : [I]«notamment en matériel, du fait que nous sommes en non labour. Cela fait vingt ans tous juste que l’on fonctionne ainsi, précurseurs à l’époque…»[i] Et puis, rajoute dans un sourire Christophe Perret, [I]«j’ai mes RTU !»[i] A 73 ans, Pierre, son père, ainsi que son oncle, sont encore d’une aide précieuse sur l’exploitation, dans leur rôle de [I]«Retraités Temporairement Utiles»[i]… !