Rencontre
Quand le cheval se fait cantonnier
Sens est la 4ème ville de Bourgogne à faire le choix de la traction hippomobile. Lagon, un cheval de trait Ardennais et son charretier, Dominique Gagnaire, sont basés au Moulin à Tan et travaillent au sein du service des parcs, jardins et espaces verts de la ville.

et son meneur,
Dominique Gagnaire
Un soleil estival caresse de ses rayons les arbres du parc du Moulin à Tan qui se réveille sous les chants du coq. Les premiers promeneurs de la matinée ont fait leur apparition et les salariés du service des jardins et espaces verts ont entamé leur journée. Il est 8h30. Le tout nouvel embauché prend à son tour son service. Signe particulier : il a 13 ans, pèse 900 kg et mesure 1,70 m au garrot ! Lagon du château est un cheval de trait ardennais, à la robe beige rouan, acquis par la ville de Sens pour le ramassage des déchets verts et autres travaux d'entretien. Fruit de la volonté de la municipalité actuelle d'engager la ville dans une dynamique de développement durable, le projet a mûri plusieurs années et s'est concrétisé par l'arrivée de Lagon, en juin dernier. Dominique Gagnaire, son meneur, avait été embauché deux ans auparavant. Ancien débardeur à cheval, c'est lui qui a eu la lourde responsabilité de sélectionner l'animal et préparer sa venue.
Premier public à conquérir : les collègues de travail ! Ce n'était pas gagné, comme le rappelle le directeur du service, Jean-Luc Boulard : [I]«très honnêtement, quand j'ai présenté le dossier aux jardiniers, ils m'ont regardé avec des yeux ronds !»[i] Pas facile de remplacer du matériel mécanique par du matériel hippomobile, là où il y a 50 ans on effectuait la démarche inverse : [I]«l'idée n'était pas de faire du «folklore» mais bien de réaliser un travail identique en substituant la traction d'un engin mécanique par une traction animale. Cela a nécessité pour nous de retrouver un savoir faire et une personne capable de l'exploiter, tout en investissant dans du matériel spécifique»[i]. Si l'achat du cheval ne représente guère que 1500 €, le coût total du projet est de 25 300 €, englobant matériel et infrastructures. Plus que la rentabilité, c'est l'impact sociétal qui est privilégié. Et à en croire les premiers messages de sympathie manifestés par la population, le pari semble gagné.
[INTER]«Je parle en belge avec lui»[inter]
Le choix de Lagon ne s'est pas fait par hasard, explique Dominique Gagnaire, parti le chercher chez son ancien maître de stage, dans la Meuse : [I]«la caractéristique du Trait Ardennais est d'être calme, placide et bien dans sa tête. De toute façon, je n'avais pas le droit de me louper sur le choix !»[i] L'une des missions premières dévolues à l'animal est de faire le tour du parc trois fois par semaine, pour le ramassage des poubelles à papier. Un travail effectué jusqu'alors à l'aide d'un microtracteur. Première difficulté, le passage des passerelles enjambant la Vanne : [I]«il a fallu pour cela, s'équiper d'un matériel spécifique, sur mesures, fabriqué en Saône-et-Loire»[i]. Avec son avant train et sa remorque, l'attelage mesure plusieurs mètres de long, mais les ordres sont précis et le pas régulier : [I]«je parle en belge avec lui !»[i] Quatre mots rythment le parcours : [I]«Aille»[i] pour avancer, [I]«Hooo»[i] pour s'arrêter, [I]«Arrr»[i] pour aller à gauche et [I]«Ieu»[i] pour la droite... àa y est, je parle belge !
Le tour complet du parc prend deux heures. Un temps que le charretier met à profit pour effectuer en parallèle là où c'est nécessaire du désherbage thermique dans les allées. La complicité avec l'animal est manifeste, autorisant Dominique Gagnaire à descendre de l'attelage et s'enfoncer dans les sous-bois collecter les poubelles, sans que le cheval n'avance d'un pas. Pour le plus grand bonheur du journaliste assis derrière !
[INTER]D'autres missions prévues[inter]
Attelé à une roulotte chez son ancien propriétaire, Lagon ne craint pas les voitures et s'est essayé au nettoyage des arbres en centre ville : [I]«la première surprise passée, les réflexions des gens sont plutôt sympathiques, même si on s'est fait incendier de coups de klaxon par quelques automobilistes intempestifs ! En même temps, ça réduit la vitesse en ville, ce n'est pas plus mal»[i] Sont prévues dans l'avenir d'autres missions : arrosage des fleurs, ramassage des feuilles à l'automne, labours des terrains de culture, broyage des sous-bois... Outre son box, le [I]«cantonnier»[i] à quatre pattes bénéficie pour ses jours de repos d'une confortable pâture avec abri, installée sur la nouvelle extension sud du parc. Mais pas de travail, pas de rations d'orge ! Ces jours là, Lagon devra se [I]«contenter»[i] d'herbe grasse.
[I]«Tu vois bien qu'il est blond ce cheval, ce ne sont pas des poils blancs qu'il a...»[i] (Sic !) Ce groupe de dames en promenade semble ravi de cette rencontre inopinée. [I]«Clic-clac, c'est dans la boîte !»: cheval et meneur ont ainsi pris l'habitude d'être ainsi pris en photo, devenus pour certains une attraction à part entière. Avant peut-être que le premier ne devienne un jour la mascotte de la ville ?»[i]
Pour l'heure, le tour de ramassage se poursuit. Par terre, des papiers jetés par quelques promeneurs indélicats au civisme en berne. L'équipage n'est pas prêt d'être au chômage... Même si le travail s'effectue au rythme du temps !
Premier public à conquérir : les collègues de travail ! Ce n'était pas gagné, comme le rappelle le directeur du service, Jean-Luc Boulard : [I]«très honnêtement, quand j'ai présenté le dossier aux jardiniers, ils m'ont regardé avec des yeux ronds !»[i] Pas facile de remplacer du matériel mécanique par du matériel hippomobile, là où il y a 50 ans on effectuait la démarche inverse : [I]«l'idée n'était pas de faire du «folklore» mais bien de réaliser un travail identique en substituant la traction d'un engin mécanique par une traction animale. Cela a nécessité pour nous de retrouver un savoir faire et une personne capable de l'exploiter, tout en investissant dans du matériel spécifique»[i]. Si l'achat du cheval ne représente guère que 1500 €, le coût total du projet est de 25 300 €, englobant matériel et infrastructures. Plus que la rentabilité, c'est l'impact sociétal qui est privilégié. Et à en croire les premiers messages de sympathie manifestés par la population, le pari semble gagné.
[INTER]«Je parle en belge avec lui»[inter]
Le choix de Lagon ne s'est pas fait par hasard, explique Dominique Gagnaire, parti le chercher chez son ancien maître de stage, dans la Meuse : [I]«la caractéristique du Trait Ardennais est d'être calme, placide et bien dans sa tête. De toute façon, je n'avais pas le droit de me louper sur le choix !»[i] L'une des missions premières dévolues à l'animal est de faire le tour du parc trois fois par semaine, pour le ramassage des poubelles à papier. Un travail effectué jusqu'alors à l'aide d'un microtracteur. Première difficulté, le passage des passerelles enjambant la Vanne : [I]«il a fallu pour cela, s'équiper d'un matériel spécifique, sur mesures, fabriqué en Saône-et-Loire»[i]. Avec son avant train et sa remorque, l'attelage mesure plusieurs mètres de long, mais les ordres sont précis et le pas régulier : [I]«je parle en belge avec lui !»[i] Quatre mots rythment le parcours : [I]«Aille»[i] pour avancer, [I]«Hooo»[i] pour s'arrêter, [I]«Arrr»[i] pour aller à gauche et [I]«Ieu»[i] pour la droite... àa y est, je parle belge !
Le tour complet du parc prend deux heures. Un temps que le charretier met à profit pour effectuer en parallèle là où c'est nécessaire du désherbage thermique dans les allées. La complicité avec l'animal est manifeste, autorisant Dominique Gagnaire à descendre de l'attelage et s'enfoncer dans les sous-bois collecter les poubelles, sans que le cheval n'avance d'un pas. Pour le plus grand bonheur du journaliste assis derrière !
[INTER]D'autres missions prévues[inter]
Attelé à une roulotte chez son ancien propriétaire, Lagon ne craint pas les voitures et s'est essayé au nettoyage des arbres en centre ville : [I]«la première surprise passée, les réflexions des gens sont plutôt sympathiques, même si on s'est fait incendier de coups de klaxon par quelques automobilistes intempestifs ! En même temps, ça réduit la vitesse en ville, ce n'est pas plus mal»[i] Sont prévues dans l'avenir d'autres missions : arrosage des fleurs, ramassage des feuilles à l'automne, labours des terrains de culture, broyage des sous-bois... Outre son box, le [I]«cantonnier»[i] à quatre pattes bénéficie pour ses jours de repos d'une confortable pâture avec abri, installée sur la nouvelle extension sud du parc. Mais pas de travail, pas de rations d'orge ! Ces jours là, Lagon devra se [I]«contenter»[i] d'herbe grasse.
[I]«Tu vois bien qu'il est blond ce cheval, ce ne sont pas des poils blancs qu'il a...»[i] (Sic !) Ce groupe de dames en promenade semble ravi de cette rencontre inopinée. [I]«Clic-clac, c'est dans la boîte !»: cheval et meneur ont ainsi pris l'habitude d'être ainsi pris en photo, devenus pour certains une attraction à part entière. Avant peut-être que le premier ne devienne un jour la mascotte de la ville ?»[i]
Pour l'heure, le tour de ramassage se poursuit. Par terre, des papiers jetés par quelques promeneurs indélicats au civisme en berne. L'équipage n'est pas prêt d'être au chômage... Même si le travail s'effectue au rythme du temps !