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Insolite

Quand l'€™Yonne a goût de Provence

Bientôt l'€™heure de la cueillette pour «l'€™Atelier Lavande et Création», une association de Chichery, qui cultive plus de mille pieds de la précieuse petite fleur bleue provençale et en assure la commercialisation sous différentes formes.
Par DOMINIQUE BERNERD
Quand l'€™Yonne a goût  de Provence
La présidente de l'association «Atelier lavande et création»: Bernadette Gerbeau.
L'€™aventure a commencé il y a une dizaine d'€™années, quand un habitant de
Chichery, petit village de la campagne auxerroise, amoureux de la Provence et de sa fleur fétiche, en a planté 800 pieds, fondant pour l'€™occasion l'€™association [I]«Atelier Lavande et Création»[i]. Aujourd'€™hui présidée par Bernadette Gerbeau, elle regroupe une vingtaine de passionnés, qui cultivent et entretiennent une parcelle d'€™une dizaine de rangs de 95 pieds chacun dans sa partie la plus ancienne. Trois nouvelles rangées ayant été implantées au printemps 2011.
En cette fin juillet, la lavande, encore parée de la belle couleur bleutée qui en fait son identité, continue sa maturation. Nichée en lisière de forêt, à l'€™abri de visiteurs indiscrets, la parcelle résonne de milliers de bruissements d'€™abeilles. Elles n'€™auront pas loin à faire pour rejoindre la ruche, un apiculteur d'€™Appoigny en ayant installé deux en bordure du champ. Pas si fréquent de rencontrer du miel de lavande icaunais !
On revient de loin pourtant : les gels de l'€™hiver dernier sont aussi passés par là, comme le rappelle Bernadette Gerbeau : [I]«tous les rangs étaient devenus noirs, on a bien cru que c'€™était fichu ! On a laissé la nature faire son travail et aujourd'€™hui, le résultat est là»[i]. Ancienne factrice, l'€™actuelle présidente a rejoint l'€™association en 2004 et s'€™apprête, d'€™ici quelques jours, à venir quotidiennement s'€™assurer du stade de maturité de la plante, avant d'€™en fixer le jour de cueillette : [I]«si on coupe trop tôt, la molécule n'€™est pas assez mûre et ne donnera pas d'€™huile essentielle»[i].
[INTER]Besoin de bras pour la récolte ![inter]
Il faut pour cela que l'€™épi soit entièrement défleuri, remplaçant sa parure bleutée par un voile gris uniforme. Pour l'€™heure, des boutons sont encore en fleurs et la récolte risque de prendre un peu de retard : [I]«d'€™ordinaire, on commence à cueillir à partir du 10 août, mais cette année, la météo quasiment automnale ne nous a pas aidés»[i]. S'€™il faut du soleil et de la chaleur à la lavande pour se développer, trop d'€™eau peut lui être fatal. Une chance que les sols autour d'€™Appoigny et Chichery soient de nature sableux ! Les 1100 pieds plantés ont l'€™an passé, permis à l'€™association d'€™extraire jusqu'€™à 8 litres d'€™huile essentielle, avec l'€™aide d'€™un distillateur de Saint-Marc-en-Othe. L'€™eau de la distillation étant récupérée pour obtenir des hydrolats à vertus thérapeutiques. Plusieurs rangs de la parcelle sont eux, dédiés à la fabrication d'€™objets décoratifs ou de compositions à usage culinaire, comme le confit d'€™oignons ou le vinaigre à la lavande. Le tout est commercialisé dans un rayon de 30 km, sur les marchés ou lors d'€™expositions ventes. Les quelques bénéfices permettant aux membres de [I]«l'€™atelier lavande et création»[i], de s'€™offrir un voyage bisannuel... En Drôme provençale bien sur !
Avis aux amateurs : on a besoin de bras bénévoles pour la récolte ! Pour tout renseignement, contactez Bernadette Gerbeau au : 03 86 53 00 91.