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Filière canards gras

Profession: éleveur, gaveur, chauffeur !

Didier Girault est à la fois éleveur et gaveur de canards gras. Une double activité qui ne l'€™empêche pas d'€™exercer le métier dont il rêvait quand il était enfant : chauffeur de car.
Par DB
Profession: éleveur, gaveur, chauffeur !
Didier Girault n'hésite pas à faire visiter son élevage aux touristes de passage en chambre d'hôte et l'affirme haut et fort: «on ne leur fait pas de misère, pas question de les blesser en les gavant, d'où le rajout d'huile en début à la ration de maïs».
Fils d'€™agriculteur, Didier Girault a longtemps travaillé au sein d'€™une coopérative céréalière du département, pendant 16 ans au silo du Batardeau à Auxerre, avant de terminer sa carrière à Saint Sauveur. L'€™idée de travailler [I]«à son compte»[i] lui trottait depuis longtemps dans la tête. Revenu avec son épouse habiter Etais la Sauvin, dans la demeure familiale de son enfance, une première opportunité se présentait, avec la création de chambres d'€™hôtes. Il y a 13 ans, l'€™envie de faire de l'€™élevage de porcs en plein air. Vite avortée, faute de terres disponibles. C'€™est alors que, conseillé par la Chambre d'€™agriculture, il lui fut proposé d'€™intégrer la Sica naissante en devenant éleveur de canards gras. Le temps de racheter un peu de matériel d'€™occasion à un voisin qui arrêtait, d'€™aménager l'€™un des bâtiments de la ferme et l'€™activité pouvait commencer : [I]«au début, la Sica m'€™a donné une dizaine de canards pour me faire la main, car l'€™apprentissage est long»[i]. Le plus dur restait à faire : les vendre sur le marché ! «[I]Il faut se faire une clientèle et ça ne se fait pas en claquant des doigts ! Au début, je me suis vu aller faire des marchés et ne pas ouvrir une fois ma caisse, en me demandant bien dans quoi je m'€™étais fourré !»[i]

[INTER]Posséder déjà un bâtiment est impératif[inter]
Si l'€™investissement de départ pour se lancer dans l'€™élevage n'€™est pas très important (on peut démarrer avec une enveloppe de 5000 €), la condition première pour que l'€™activité reste rentable est de posséder déjà un bâtiment. Pas de profil type, mais de préférence assez haut, bien éclairé et ventilé. Pas besoin d'€™une grosse structure non plus : en élevage, la règle est de 3 canards au m2 pour 5 canards en gavage. Si la mortalité reste limitée, il faut veiller à assurer une bonne température, afin d'€™éviter les problèmes pulmonaires. Comme le souligne Didier Girault : [I]«la bouteille de gaz coute cher, mais celle qu'€™on économise coûte plus cher encore !»[i] Alors on cloisonne le bâtiment par un système de bâches que l'€™on module au fur et à mesure de la croissance des animaux. Quand au temps de travail, tout dépend de l'€™équipement et du mode pour les nourrir : manuel ou non. En gros, pour une bande 500 canetons élevés pendant 3 mois, on table sur une centaine d'€™heures maximum. Pour le gavage, on compte en général de 60 à 70 animaux à l'€™heure, avec un système d'€™alimentation électrique. Un rythme de travail qui permet aujourd'€™hui à Didier Girault, après avoir arrêté son activité à 110 Bourgogne, de partager son temps avec le métier dont il rêvait quand il était gamin ; chauffeur de car. Depuis 4 ans, il assure quotidiennement une ligne de transport scolaire sur Clamecy, plus la liaison chaque lundi entre Auxerre et Clamecy.

[INTER]On recherche des éleveurs ![inter]
Chez les Girault, on travaille en famille : Madame s'€™occupe de la découpe des canards à l'€™abattoir auxerrois de la SICA et de la vente sur les marchés et Monsieur assure l'€™élevage et le gavage. Un partage des tâches bien défini, comme le rappelle Didier dans un sourire : [I]«ma femme ne gave pas, elle n'€™est pas assez patiente pour ça !»[i] Il faut en effet éviter le maximum de stress aux canards, pour assurer un gavage optimum. Les poussins arrivent à 3 jours du Maine et Loire et sont de type Barbarie R61. Un choix qu'€™explique Didier : [I]«si leurs foies sont un peu plus petits, ils ont l'€™avantage par rapport à des Mulards d'€™être un peu moins gras et assurent de beaux magrets»[i]. Nourris exclusivement avec du maÏs entier sélectionné spécialement.
Aujourd'€™hui, la Sica [I]«Canards gras»[i] est à la recherche de nouveaux associés. Un investissement de départ limité, un temps de travail adapté, pas de nuisances olfactives ou sonores (le canard mâle est muet !)... l'€™activité idéale pour un complément de revenus sur une exploitation ou pour un retraité. Pour tout renseignement, contactez Didier Girault (de préférence le soir après 20 h), au 03 86 47 24 09