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Écophyto en panne...

Produits phytos : toujours plus en 2014 !

Publiés le 8 mars, les résultats annuels du plan Ecophyto montrent qu’entre 2013 et 2014, l’utilisation des produits phytosanitaires a augmenté de 9,4 %, en partie à cause des conditions climatiques. Pour atteindre les objectifs d’Ecophyto 2, le ministre de l’Agriculture compte accentuer la diffusion des pratiques qui ont montré de bons résultats dans les fermes pilotes.
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Produits phytos : toujours plus en 2014 !
( Crédit photo : Réussir ) L’utilisation de produits phytosanitaires a augmenté de 9,4% entre 2013 et 2014
Dans les zones agricoles, l’utilisation de produits phytosanitaires a augmenté de 9,4 % entre 2013 et 2014, indiquent les résultats annuels du plan Ecophyto publiés le 8 mars par le ministère de l’Agriculture. C’est essentiellement le recours aux fongicides et aux herbicides qui a augmenté, en raison des conditions climatiques : l’hiver doux et humide 2013-2014, suivi d’un printemps d’abord chaud et sec puis humide, prolongé par un été frais et humide, ont été propices à la pression des maladies sur les céréales et les betteraves et au développement des ravageurs sur le colza et en arboriculture fruitière (notamment Drosophila suzukii). Ainsi, l’évolution du Nombre de doses unités (NODU) pour les usages agricoles, hors traitement de semences et biocontrôle, est passé de 89,6 à 98,0 entre 2013 et 2014.
Entre la période 2011-2012-2013 et la période 2012-2013-2014, il augmente de 5,8 %, la moyenne du NODU sur des périodes de trois ans glissantes permettant de lisser les résultats liés à des évènements climatiques exceptionnels. Les Quantités de substances actives (QSA) vendues ont quant à elles progressé de 16 % entre 2013 et 2014. Rapportée à la SAU qui a légèrement augmenté entre 2013 et 2014, la progression est de 15 %.

Accentuer la diffusion des alternatives
Pour atteindre les objectifs du plan Ecophyto 2, à savoir une réduction de 50 % de l’usage des produits phytosanitaires entre 2015 et 2025, le ministère de l’Agriculture entend donc s’appuyer sur les résultats des fermes Dephy, fermes pilotes qui grâce à des systèmes de production alternatifs, ont réussi à réduire leur recours aux phytosanitaires entre 2012 et 2014 : - 10 % en grandes cultures, - 12 % en arboriculture/viticulture, - 15 % en cultures légumières, - 38 % en horticulture.
Stéphane Le Foll souhaite donc porter à 3000 (contre 1900 aujourd’hui) le nombre de fermes Dephy, qui bénéficient d’un accompagnement spécifique, pour amplifier la diffusion des bonnes pratiques. «Par ailleurs, pour avoir un effet levier sur l’ensemble des exploitations françaises, il convient d’équiper, au plus vite, 30 000 exploitations en outils d’aide à la conduite d’exploitation développés au sein du réseau Dephy conforté et agrandi», indique un communiqué du ministère de l’Agriculture. Le développement du biocontrôle et des agroéquipements pour une agriculture de précision font également partie des objectifs du ministère, tout comme les GIEE qui facilitent les initiatives collectives, notamment pour les projets qui visent à réduire l’utilisation des intrants en augmentant le potentiel agronomique des sols.

Enfin, le ministère compte sur le dispositif expérimental de certificats d’économie de produits phytosanitaires (CEPP) pour contribuer à une diffusion plus large des techniques de réduction de l’utilisation de produits phytosanitaires, via le réseau des distributeurs. Sur ce dispositif qui doit entrer en vigueur en juillet 2016, «une concertation avec les professionnels se tiendra courant mars, conformément aux engagements pris par le Premier ministre, pour des propositions au Ministre pour la fin mars 2016», indique le ministère. La concertation doit permettre de définir les indicateurs, le dispositif de pénalités et les modalités d’incitation.