Productions végétales
Prendre son mal en patience
Le président de l’AGPMB dresse un état des lieux de la moutarde dans le département.

Une nouvelle campagne débute chez les producteurs de moutarde. Après un très maigre rendement de 9,8 q/ha en 2020 et des solutions phytosanitaires réduites à peau de chagrin, l’ambiance générale n’est pas au beau fixe… Une diminution des surfaces des cultures est d’ailleurs enregistrée. Par un important travail de prospection, l’APGMB (Association des producteurs de graines de moutarde de Bourgogne) a réussi à limiter cette tendance baissière ces dernières semaines. «Nous partons sur un total de 3 600 ha, contre un peu plus de 4 000 lors de la précédente campagne. La commande des industriels reste identique, à 7 900 tonnes, sachant que nous n’avons pu l’honorer qu’à hauteur de 60 % cette année», indique Fabrice Genin, président de l’association et agriculteur à Marsannay-le-Bois. Pour les personnes intéressées, des graines de moutarde peuvent encore être semées ces tout prochains jours. Des fenêtres de tir seront peut-être possibles fin février - début mars pour cultiver de la moutarde de printemps.
«Nous y arriverons»
Fabrice Genin reste optimiste malgré les difficultés : «nous devons prendre notre mal en patience. Les idées pour résoudre nos problèmes, nous les avons. Des solutions arriveront assurément à moyen terme avec les travaux de la recherche et la mise en place de nouvelles techniques culturales. Mais cela ne se fera pas en claquant des doigts, c’est certain, il faudra patienter encore quatre ou cinq ans… Notre filière a les clés en main et nous y arriverons. La donne est aujourd’hui d’autant plus difficile que les solutions insecticides s’amenuisent… C’est un maigre lot de consolation mais le Boravi est encore autorisé cette année, lui qui ne marche qu’à 50 %. Si nous avons un hiver digne de ce nom, celui-ci limitera très certainement la pression d’altises. Si nous avons des conditions climatiques propices au bon développement des plantes, la moutarde pourra à nouveau tirer son épingle du jeu».
Place aux mélanges
Fabrice Genin indiquait que seulement 30 à 40 % des surfaces de moutarde étaient semées à la date du 14 octobre, jour de la rencontre dans sa cour de ferme. «Elles l’ont été vers la fin septembre, juste avant l’arrivée des pluies», précise le Côte-d’orien. La constitution de mélanges de variétés est l’une des particularités de cette campagne : «80 % des champs sont concernés, l’idée est de cumuler plusieurs stades de développement pour lisser l’impact des aléas climatiques et des insectes. Par cette stratégie, nous nous donnons les chances de passer entre les gouttes et d’assurer, je l’espère, un minimum de production». Fabrice Genin termine son propos par une nouvelle note d’optimisme : «il y a une quinzaine d’années, nous rencontrions de gros problèmes avec les méligèthes, beaucoup de producteurs n’y croyaient plus. Finalement, nous nous en sommes sortis. J’espère que ce sera la même chose avec ces altises. La moutarde a rémunéré les producteurs un bon nombre d’années, il ne faut pas l’oublier. Le prix est encore de 950 euros/t pour cette campagne».
«Nous y arriverons»
Fabrice Genin reste optimiste malgré les difficultés : «nous devons prendre notre mal en patience. Les idées pour résoudre nos problèmes, nous les avons. Des solutions arriveront assurément à moyen terme avec les travaux de la recherche et la mise en place de nouvelles techniques culturales. Mais cela ne se fera pas en claquant des doigts, c’est certain, il faudra patienter encore quatre ou cinq ans… Notre filière a les clés en main et nous y arriverons. La donne est aujourd’hui d’autant plus difficile que les solutions insecticides s’amenuisent… C’est un maigre lot de consolation mais le Boravi est encore autorisé cette année, lui qui ne marche qu’à 50 %. Si nous avons un hiver digne de ce nom, celui-ci limitera très certainement la pression d’altises. Si nous avons des conditions climatiques propices au bon développement des plantes, la moutarde pourra à nouveau tirer son épingle du jeu».
Place aux mélanges
Fabrice Genin indiquait que seulement 30 à 40 % des surfaces de moutarde étaient semées à la date du 14 octobre, jour de la rencontre dans sa cour de ferme. «Elles l’ont été vers la fin septembre, juste avant l’arrivée des pluies», précise le Côte-d’orien. La constitution de mélanges de variétés est l’une des particularités de cette campagne : «80 % des champs sont concernés, l’idée est de cumuler plusieurs stades de développement pour lisser l’impact des aléas climatiques et des insectes. Par cette stratégie, nous nous donnons les chances de passer entre les gouttes et d’assurer, je l’espère, un minimum de production». Fabrice Genin termine son propos par une nouvelle note d’optimisme : «il y a une quinzaine d’années, nous rencontrions de gros problèmes avec les méligèthes, beaucoup de producteurs n’y croyaient plus. Finalement, nous nous en sommes sortis. J’espère que ce sera la même chose avec ces altises. La moutarde a rémunéré les producteurs un bon nombre d’années, il ne faut pas l’oublier. Le prix est encore de 950 euros/t pour cette campagne».
Méthanisation : l’heure des grands travaux
Le Gaec MLGG, dont Fabrice Genin est l’un des six associés, se lance dans une unité de méthanisation d’une capacité d’injection de 140 normo m3/h. La structure devrait être opérationnelle courant janvier et couvrira les besoins en gaz de plus de 5 000 habitations au nord de Dijon. Un investissement de 5 millions d’euros a été nécessaire pour cette réalisation, un million d’euros supplémentaire permettra d’acquérir du matériel spécifique pour le fonctionnement de l’unité. En pratique, deux méthaniseurs recevront un total de 10 000 tonnes de matières premières chaque année, comme l’explique Fabrice Genin : «Pour 95 % de ces volumes, il s’agira de Cive, des Cultures intermédiaires à vocation énergétique. Le seigle sera largement privilégié, c’est l’une des graminées semées à l’automne qui produit le plus de biomasse. Nous ferons aussi des mélanges, comme du seigle-trèfle, du seigle-luzerne ou encore du ray-grass-trèfle. Les 5 % restants seront des cultures principales, comme du maïs». Le Gaec MLGG peut voir «large» avec ses 1 000 ha de SAU, auxquels s’ajouteront 300 autres hectares appartenant à deux exploitations partenaires. Environ 360 ha de Cive seront récoltées en mai prochain. «Nous visons une récolte moyenne de 25 tonnes brutes à l’hectare, l’idée est aussi de se constituer un stock tampon pour faire face aux années difficiles. Cela a déjà été le cas cette année : nous n’avons récolté que la moitié de ce que nous espérions…», ajoute Fabrice Genin. Ce projet, motivé par des raisons agronomiques et de rentabilité, devrait être amorti en seulement sept ou huit ans, avec un prix de rachat du gaz garanti sur quinze ans.