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Élevage avicole

Prendre la situation en main

Après l'arrivée d'un arrêté national le 17 octobre dernier concernant la grippe aviaire, Joël Boname, éleveur avicole icaunais a pris les mesures qui s'imposaient.

Par Charlotte Sauvignac
Elevage avicole
Les poulets de l'EARL de la Maiterie ont été placés dans les jardins d'hiver pour lutter contre la grippe aviaire.

Suite à l'arrêté national concernant le placement de la France en risque élevé depuis le 22 octobre 2025, Joël Boname et son père Christian ont pris les mesures qui s'imposaient. « Nous avons rentré les poulets dans nos bâtiments de 60 m2 et dans les jardins d'hiver de 90 m2 pour qu'ils soient protégés. Dans l'éventualité où des grues cendrées traversent notre zone et meurent, cela permet de protéger de la fiente », confie Joël, dans son magasin de vente directe. Producteur avicole indépendant, l'EARL de la Maiterie est habituée à respecter, comme chaque année, les mesures sanitaires d'octobre à mai. « Nous avons investi dans des structures, comme les jardins d'hiver, pour mettre les poulets les plus petits. Les plus gros, ceux qui pèsent environ 6 kg, sont laissés à l'extérieur, sinon c'est l’équarrissage », avoue-t-il. Malgré, le fait que « nous ayons pris l'habitude d'entrer dans cette phase sanitaire annuelle », l'EARL de la Maiterie avoue que « nous nous rendons compte qu'au fur et à mesure des années les normes sont de plus en plus contraignantes ». Cependant, face à la surmortalité de grues cendrées constatées près du lac du Der en Haute-Marne ainsi que dans la Marne, Joël Boname témoigne que cette année est « plus prégnante que les autres en ce qui concerne la présence de grippe aviaire ». Cependant, son père Christian, explique la présence d'éoliennes à proximité de l'élevage qui « sans que cela soit vérifié, éloigne la faune sauvage, en l'occurrence les grues cendrées, de nos exploitations. Nous en avons vu cette semaine en soirée à Auxerre, mais à Villiers-sur-Tholon, là où nous sommes, nous ne les voyons pas ».

Entre inquiétude et appréhension

Toutefois, Joël et Christian constatent le manque de rigueur de certains particuliers. « Nous avons constaté que de nombreux particuliers ont laissé leurs poulets dans la basse-cour, et qu'ils ne se sentent pas concernés par la grippe aviaire », explique tristement Christian. Face à cette réaction, le père Boname témoigne d'un profond « regret », et souhaiterait que les particuliers prennent plus à cœur leurs obligations car « ce n'est pas seulement aux professionnels de respecter les normes, mais également aux particuliers ». Pour leur part, au-delà de l'achat de structures, « nous avons mis de la chaux vive autour des structures, nous nettoyons et désinfectons chaque matériel, véhicule entrant à proximité de nos élevages, notamment les fournisseurs et nous ne faisons entrer que des personnes indispensables dans nos élevages », explique-t-il. En attendant que les cas de grippe aviaire se calment, l'EARL de la Maiterie programme les marchés de Noël auxquels ils vont participer, car « les périodes de fin d'année sont les plus importantes pour nous en tant qu'éleveurs avicoles ». Avant de nous laisser, Joël Boname confie, que la grippe aviaire n'est pas leur seule préoccupation. « Nous subissions quotidiennement des attaques de renards, il y a de ça cinq jours, vingt-cinq bêtes ont été tuées dans la nuit », conclut-il tristement. Mais face à tout cela, le sourire des clients venus acheter leurs volailles leur remonte le moral.