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Lycée La Brosse

Première cordée sur le chemin de la réussite

Premières «Cordées de la réussite» au lycée la Brosse, destinées à encourager l’orientation de jeunes collégiens vers les filières du supérieur, notamment scientifiques.
Par Dominique Bernerd
Première cordée sur le chemin de la réussite
Pas si évident de mettre en forme du lait démaquillant… !
Créées en 2008, les [I]«Cordées de la réussite»[i] visent à favoriser l’accès à l’enseignement supérieur de jeunes, quel que soit leur milieu socio culturel, tout en valorisant les filières d’excellence locales. L’Yonne était jusqu’alors le seul département à ne pas avoir intégré le dispositif. C’est désormais chose faite, avec le partenariat mené depuis le début de l’année scolaire entre le lycée La Brosse à Venoy et le collège Paul Fourrey de Migennes.
Animées, sur la base du volontariat, par des élèves en 2e année BTS Anabiotec (Analyses agricoles biologiques et biotechnologiques), ces rencontres de 3 heures chacune, ont pour but d’initier de jeunes collégiens de 3ème, à porter un regard différent sur des classes et spécialisations scientifiques et à lever les a priori liés trop souvent à ce type de filières. Associant l’Éducation nationale et la Politique de la Ville, ce programme repose sur trois critères de sélection : volontariat des familles, faire partie des contrats urbains de cohésion sociale et manifester un intérêt pour les sciences. Le 21 janvier dernier, le préfet de l’Yonne, Raymond Le Deun, accompagné de Sylvie Faucheux, rectrice de l’académie de Dijon, accompagnés des chefs d’établissement concernés, ont inauguré cette première cordée en visitant des ateliers menés dans le cadre de l’opération.
[INTER]Une passerelle entre les enseignements scolaire et supérieur[inter]
Au programme du jour : fabrication de lait démaquillant et analyse de la teneur en sucre des aliments du petit déjeuner. Venus de Migennes, les six collégiens s’initient aux différentes expériences, sous le tutorat de quatre étudiantes en Anabiotec, elles sont aussi volontaires pour participer à cette première cordée de la réussite icaunaise. Pour Marion, élève de 2ème année, l’expérience est doublement enrichissante : [I]«si elle permet d’échanger avec de plus jeunes afin de leur faire découvrir ce que l’on fait ici, elle nous permet aussi de simplifier certaines expériences»[i]. Elève de 3ème à Paul Fourrey, Mahault s’est tout de suite portée candidate : [I]«cela permet de voir des choses qu’on ne pourrait pas forcément faire au collège, à 28 par classe !»[i] Tous ne se tourneront peut-être pas vers des études supérieures scientifiques, mais cette première approche vise également à créer une passerelle entre les enseignements scolaire et supérieur. L’objectif est d’importance, comme l’a rappelé la rectrice d’académie, Sylvie Faucheux : [I]«nous sommes l’une des académies où en moyenne, il y a moins de poursuite dans le supérieur que la moyenne nationale… Au-delà de l’objectif global, ce dispositif permet aussi de lutter contre l’inégalité territoriale et sociale. Nous savons que dans nos zones rurales et, en particulier dans l’Yonne, nous avons besoin de donner de l’ambition à ces jeunes car ils n’ont pas toujours la possibilité, en raison de leur isolement ou du leur environnement familial, d’accéder à ce type d’information et découvrir d’autres métiers...»[i]
[INTER]Garantir à tous l’égalité des chances[inter]
Aujourd’hui, notre pays est confronté à une double exigence: porter à 50 % d’une classe d’âge le taux de diplômés de l’enseignement supérieur et garantir à tous l’égalité des chances, fondement même du pacte républicain. Mais cette ouverture sociale ne pourra être mise en en œuvre dans la pratique qu’à la condition de surmonter les obstacles sociologiques ou économiques interdisant aux enfants des familles les plus modestes d’intégrer des classes préparatoires ou autres formations d’excellence, alors même qu’il en ont les capacités. C’est ce qu’a souligné le préfet le Deun dans son intervention: [I]«il est parfaitement choquant que, selon que l’on soit issu d’un milieu populaire ou pas, on ait plus de chances de faire des études supérieures. C’est une idée qui me paraît aller à l’encontre des fondements de notre République. Les statistiques le prouvent : parmi les non diplômés, on trouve 1 enfant de cadre pour 5 enfants d’ouvrier et ça, ce n’est pas normal ! Tout ce qui peut permettre aux jeunes issus de milieu populaire d’avoir envie de faire des études doit être favorisé…»[i]