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UFC-Que Choisir

Pour une réhabilitation de l’eau du robinet

A l’occasion de la publication d’une nouvelle carte de la qualité de l’eau du robinet à l’échelle nationale, l’Union départementale d’UFC-Que Choisir a dressé un point sur la situation dans l’Yonne.
Par Dominique Bernerd
Pour une réhabilitation de l’eau du robinet
Boire de l’eau du robinet coûte 65 fois moins cher que d’acheter de l’eau en bouteille.
Sujet sensible s’il en est, la qualité de l’eau dans le département fait depuis longtemps débat. Une étude nationale de l’UFC Que Choisir a été dévoilée le 26 janvier dernier. Portant sur l’analyse des réseaux desservant les 36 600 communes de France, de février 2014 à août 2016, elle conclue aux résultats suivants : 95,6 % des consommateurs bénéficient d’une eau au robinet, «qui respecte haut la main la totalité des limites réglementaires». Un chiffre revu à la baisse pour notre département selon l’enquête, avec 60 réseaux non conformes pour cause d’analyses au dessus de la limite réglementaire en matière de pesticides (11% des réseaux du département), 17 communes concernées par un excès de nitrates (3% des réseaux), ainsi qu’une présence anormale de plomb, nickel et cuivre dans les canalisations de bâtiments de 21 communes et canalisations privatives anciennes. Une situation présentée en détail par l’Union départementale de l’UFC Que Choisir, dans un point presse le 26 janvier dernier.

Un manque à gagner qu’il faut compenser
Ancien Chef de service à la Chambre d’agriculture de l’Yonne, son président, Jean-Louis Perette se refuse pour autant à jeter l’opprobre sur le monde agricole, reconnaissant le travail accompli au fil des années. Avec pour point d’orgue, la charte départementale des bassins d’alimentation de captage co-signée en préfecture par toutes les parties prenantes en juin dernier  : «aujourd’hui, toute la profession manifeste une envie de réhabiliter la qualité de l’eau dans le département, avec la volonté de mieux faire et mène des actions en ce sens, mais on s’inscrit dans le temps et il est important d’agir maintenant pour obtenir des résultats dans 20 ou 30 ans… L’agro bio est une alternative, l’agriculture raisonnée en est une autre et les deux doivent contribuer à l’amélioration de l’utilisation des pesticides». Une diminution des intrants qui ne sera pas sans conséquence sur les rendements reconnait le président départemental d’UFC Que Choisir et une solution doit être trouvée : «il y a toute une activité économique, source d’exportation, d’activité rurale, qu’il ne faut pas négliger. Si un agriculteur diminue ses intrants, il n’y a aucune raison qu’une partie des redevances perçues par les agences de l’eau ne revienne compenser sur l’exploitation le manque à gagner issu de cette diminution».
Autre volet de l’enquête : la réhabilitation de l’eau du robinet dans la consommation courante. La France se situe parmi les plus gros consommateurs européens d’eau en bouteille, avec 118 litres par habitant et par an, soit un total de plus de 7,7 milliards de litres pour l’ensemble de la population française (chiffres 2014). Mais boire de l’eau en bouteille (0,26 €/l en moyenne), coute 65 fois plus cher que l’eau du robinet (0,004 €/l) et n’est pas sans impact sur l’environnement, avec un effet de serre 360 fois plus élevé, compte-tenu des 150 000 tonnes d’emballages à retraiter chaque année. Avec cette question posée : «êtes vous certain quand vous buvez toujours la même eau minérale en bouteille, que les éléments apportés aient à long terme un impact positif sur votre santé?»