Cocebi
Portes ouvertes sur la bio
La coopérative Cocebi a ouvert les portes de son site de Nitry et organisé une visite des lieux, à l’attention d’un public d’agriculteurs conventionnels, prêts ou susceptibles de passer en bio.
Certains sont déjà en conversion depuis quelques mois, d’autres pensent franchir le pas cette année, attirés par les primes mises en place…
Ils sont une vingtaine au total, installés en conventionnel dans le département ou venus de l’Aube et de la Côte d’Or, à avoir répondu à l’invitation de la coopérative Cocebi, spécialisée dans la collecte et la commercialisation de productions bio, pour une visite du site de Nitry. Créée en 1983, la coopérative est installée ici depuis 1998.
Pas de différences avec le conventionnel, en ce qui concerne la partie réception pesage, « le pont bascule bio, ça n’existe pas », souligne d’un sourire le directeur de la coopérative, Jean-Marie Pautard. Tout le vrac réceptionné ici est sondé et échantillonné.
Des échantillons conservés 1 an en cas de contestation. La germination de la dernière moisson n’a pas épargné la filière bio, mais les conséquences ont été moindres : «les meuniers français ont fait un effort conséquent et on a réussi à valoriser des taux d’hagberg jusqu’à 150 ou 120, pour des blés passés en biscuiterie ou flocons…»
Au final, guère plus de 20 % passés en fourrager, grâce à l’homogénéisation avec d’autres lots venus d’adhérents moins touchés par le phénomène.
Côté stockage, 4 cellules de 200 tonnes et 12 autres de 300 t, pour une quinzaine de produits différents venus de 40 km à la ronde : «quand à l’époque de la moisson, arrivent en même temps des lentilles, de l’épeautre, du blé, du blé fourrager, ça coince un peu certains jours…» Tout est automatisé, y compris le double système de ventilation, «seule l’ouverture et la fermeture des trappes sont manuelles», avec 8 sondes de température sur toute la hauteur.
Bio oblige, pas d’insecticide dans les silos, la lutte contre les bruches en ce qui concerne les protéagineux et féveroles lentilles passant par une congélation des bigbags à - 20° pendant une dizaine de jours, suivie d’un passage par le nettoyeur séparateur pour les enlever. Jusqu’alors effectuée aux entrepôts frigorifiques de Migennes, l’opération se déroulera bientôt sur place, grâce à l’acquisition d’un container réfrigérant.
Des investissements pour améliorer la réception
Point faible de la coopérative : «une fosse de réception où l’on ne peut mettre que 15 t de blé, pour un débit de 60 t/heure et l’été, c’est un peu la course».
D’autant que, à l’exemple de l’épeautre, l’exigence du marché final impose moins de 0,05 % d’impuretés et qu’il est impératif de tout nettoyer entre 2 livraisons de blé. Les investissements prévus cette année devraient améliorer les choses, avec l’installation d’une 3e fosse et des boisseaux tampons supplémentaires. La diversification des céréales collectées impose des outils spécifiques, comme ce séchoir conçu pour les plus petites quantités : «un système de ventilateur avec un brûleur devant, qui nous permet de sécher 50 kg seulement à la fois…» Sous les 3 hangars attenant, sont stockés les bigbags réceptionnés et les semences fourragères, ainsi que les produits finis. Pour ces derniers, un ennemi : les oiseaux et leurs fientes. D’où la nécessité d’entreposer à l’abri de la lumière, séparé des autres hangars par des bandes en obstruant l’entrée. La particularité de la coopérative étant que les adhérents doivent prévenir avant de livrer, «mais on sait être réactifs !»
Dans la partie historique du site, racheté à l’époque à 110 Bourgogne, la tour de triage. Aux 6 cellules d’origine, se sont rajoutées 15 autres de 40 tonnes et 6 cellules de 100 tonnes. Le process de décorticage de l’épeautre et de l’avoine passe par plusieurs étapes : épierreur, décortiqueuse, calibreur, séparateur rotatif, table densitométrique… Un système complété par une table à rebond, qui porte bien ses 50 ans et permet de différencier les grains.
La visite s’est ponctuée par une présentation en salle des chiffres et des perspectives de la coopérative, suivie l’après-midi, d’une rencontre sur le terrain, avec un agriculteur engagé en bio.
Ils sont une vingtaine au total, installés en conventionnel dans le département ou venus de l’Aube et de la Côte d’Or, à avoir répondu à l’invitation de la coopérative Cocebi, spécialisée dans la collecte et la commercialisation de productions bio, pour une visite du site de Nitry. Créée en 1983, la coopérative est installée ici depuis 1998.
Pas de différences avec le conventionnel, en ce qui concerne la partie réception pesage, « le pont bascule bio, ça n’existe pas », souligne d’un sourire le directeur de la coopérative, Jean-Marie Pautard. Tout le vrac réceptionné ici est sondé et échantillonné.
Des échantillons conservés 1 an en cas de contestation. La germination de la dernière moisson n’a pas épargné la filière bio, mais les conséquences ont été moindres : «les meuniers français ont fait un effort conséquent et on a réussi à valoriser des taux d’hagberg jusqu’à 150 ou 120, pour des blés passés en biscuiterie ou flocons…»
Au final, guère plus de 20 % passés en fourrager, grâce à l’homogénéisation avec d’autres lots venus d’adhérents moins touchés par le phénomène.
Côté stockage, 4 cellules de 200 tonnes et 12 autres de 300 t, pour une quinzaine de produits différents venus de 40 km à la ronde : «quand à l’époque de la moisson, arrivent en même temps des lentilles, de l’épeautre, du blé, du blé fourrager, ça coince un peu certains jours…» Tout est automatisé, y compris le double système de ventilation, «seule l’ouverture et la fermeture des trappes sont manuelles», avec 8 sondes de température sur toute la hauteur.
Bio oblige, pas d’insecticide dans les silos, la lutte contre les bruches en ce qui concerne les protéagineux et féveroles lentilles passant par une congélation des bigbags à - 20° pendant une dizaine de jours, suivie d’un passage par le nettoyeur séparateur pour les enlever. Jusqu’alors effectuée aux entrepôts frigorifiques de Migennes, l’opération se déroulera bientôt sur place, grâce à l’acquisition d’un container réfrigérant.
Des investissements pour améliorer la réception
Point faible de la coopérative : «une fosse de réception où l’on ne peut mettre que 15 t de blé, pour un débit de 60 t/heure et l’été, c’est un peu la course».
D’autant que, à l’exemple de l’épeautre, l’exigence du marché final impose moins de 0,05 % d’impuretés et qu’il est impératif de tout nettoyer entre 2 livraisons de blé. Les investissements prévus cette année devraient améliorer les choses, avec l’installation d’une 3e fosse et des boisseaux tampons supplémentaires. La diversification des céréales collectées impose des outils spécifiques, comme ce séchoir conçu pour les plus petites quantités : «un système de ventilateur avec un brûleur devant, qui nous permet de sécher 50 kg seulement à la fois…» Sous les 3 hangars attenant, sont stockés les bigbags réceptionnés et les semences fourragères, ainsi que les produits finis. Pour ces derniers, un ennemi : les oiseaux et leurs fientes. D’où la nécessité d’entreposer à l’abri de la lumière, séparé des autres hangars par des bandes en obstruant l’entrée. La particularité de la coopérative étant que les adhérents doivent prévenir avant de livrer, «mais on sait être réactifs !»
Dans la partie historique du site, racheté à l’époque à 110 Bourgogne, la tour de triage. Aux 6 cellules d’origine, se sont rajoutées 15 autres de 40 tonnes et 6 cellules de 100 tonnes. Le process de décorticage de l’épeautre et de l’avoine passe par plusieurs étapes : épierreur, décortiqueuse, calibreur, séparateur rotatif, table densitométrique… Un système complété par une table à rebond, qui porte bien ses 50 ans et permet de différencier les grains.
La visite s’est ponctuée par une présentation en salle des chiffres et des perspectives de la coopérative, suivie l’après-midi, d’une rencontre sur le terrain, avec un agriculteur engagé en bio.
Leader sur le marché des semences
Créée en 1983, la coopérative Cocebi Bio Bourgogne a vu sa collecte multipliée par trois ces douze dernières années, passant de 5 000 à 15 000 tonnes. Elle compte 160 adhérents, répartis sur toute la Bourgogne ainsi que sur quelques départements limitrophes, pour 12 salariés permanents et elle a une capacité de 10 000 tonnes de stockage. Montant des investissements prévus cette année : 600 K€, répartis en séchoir, boisseaux et triage.
Elle s’est fixée, pour objectif, de valoriser la collecte de ses adhérents par des produits à haute valeur ajoutée, comme le décorticage de l’avoine et de l’épeautre, ainsi que le triage fin de lentilles destinées à l’alimentation humaine, avec le souci, rappelle son directeur, Jean-Marie Pautard, «de trouver des débouchés adaptés aux terroirs des adhérents et aux modes de production bio, privilégiant entre autres, de faire du soja sur des zones à fort potentiel et de l’épeautre ou lentilles dans des zones qui le sont moins…»
Côté clientèle, pas de centrale d’achat, mais du gros et ½ gros, avec des distributeurs comme Markal et Biocop ou des grands meuniers, comme dans la région, avec Decologne. Principal segment de la collecte : le blé (45%), suivis des pois féveroles, orge (8%), épeautre (11%), lentilles (6%), triticale (7%), avoine (5%)… Un nouveau venu : le soja, qui présente de belles perspectives. Près de 20 % des surfaces sont dédiées à la multiplication et production de semences. Un créneau qui sécurise les débouchés pour les adhérents et qui a conduit la coopérative à racheter à Invivo, (en partenariat avec son homologue Biocer), une station de semences, à Maisse, dans l’Essonne, pour une production annuelle de 1500 tonnes de semences certifiées, sous l’entité Ubios. Toutes les espèces collectées y sont multipliées, à l’exception du maïs et du tournesol. Par ailleurs, Le rapprochement avec deux autres coopératives, entrepris il y a 1 an, devrait à terme, permettre à la coopérative, via l’union de ventes future, de peser 20 % du marché national.
En parallèle, Cocebi a multiplié ces dernières années différents partenariats avec les coopératives traditionnelles du secteur : 110 Bourgogne, Capserval, Vivescia… : «Eux sont plutôt dans la massification, ils nous ont confié la commercialisation de leurs productions bio, mais tout en gardant leurs adhérents…»
Elle s’est fixée, pour objectif, de valoriser la collecte de ses adhérents par des produits à haute valeur ajoutée, comme le décorticage de l’avoine et de l’épeautre, ainsi que le triage fin de lentilles destinées à l’alimentation humaine, avec le souci, rappelle son directeur, Jean-Marie Pautard, «de trouver des débouchés adaptés aux terroirs des adhérents et aux modes de production bio, privilégiant entre autres, de faire du soja sur des zones à fort potentiel et de l’épeautre ou lentilles dans des zones qui le sont moins…»
Côté clientèle, pas de centrale d’achat, mais du gros et ½ gros, avec des distributeurs comme Markal et Biocop ou des grands meuniers, comme dans la région, avec Decologne. Principal segment de la collecte : le blé (45%), suivis des pois féveroles, orge (8%), épeautre (11%), lentilles (6%), triticale (7%), avoine (5%)… Un nouveau venu : le soja, qui présente de belles perspectives. Près de 20 % des surfaces sont dédiées à la multiplication et production de semences. Un créneau qui sécurise les débouchés pour les adhérents et qui a conduit la coopérative à racheter à Invivo, (en partenariat avec son homologue Biocer), une station de semences, à Maisse, dans l’Essonne, pour une production annuelle de 1500 tonnes de semences certifiées, sous l’entité Ubios. Toutes les espèces collectées y sont multipliées, à l’exception du maïs et du tournesol. Par ailleurs, Le rapprochement avec deux autres coopératives, entrepris il y a 1 an, devrait à terme, permettre à la coopérative, via l’union de ventes future, de peser 20 % du marché national.
En parallèle, Cocebi a multiplié ces dernières années différents partenariats avec les coopératives traditionnelles du secteur : 110 Bourgogne, Capserval, Vivescia… : «Eux sont plutôt dans la massification, ils nous ont confié la commercialisation de leurs productions bio, mais tout en gardant leurs adhérents…»