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Chambre d’agriculture de l’Yonne

Petit tour d’actualité

Rencontre avec le président de la Chambre d’agriculture, Etienne Henriot et ses deux vice-présidents, Nadine Darlot et Claude Boursier.
Par Propos Recueillis par Dominique Bernerd
Petit tour d’actualité
Le président de la Chambre d’agriculture de l’Yonne, Etienne Henriot, entouré de ses deux vice-présidents : Nadine Darlot et Claude Boursier
La Chambre d’agriculture de l’Yonne a souhaité innover cette année en matière de vœux et s’affranchir du texte habituellement transmis à la presse, pour l’inviter à une réunion informelle et passer en revue en ce début d’année, différents sujets d’actualité.

[G]Le point sur les projets engagés pour 2014[g]
[I]«L’un des projets phares de cette année concerne la réhabilitation du bâtiment de la Chambre d’agriculture, qui date des années 70 et qui est devenu obsolète. Notre volonté est de le remettre à niveau et même d’aller au-delà, en faisant en sorte que cette rénovation ait valeur d’exemple. Nous avons engagé toute une série d’études et avons obtenu le permis de construire. Reste à finaliser l’ingénierie financière afin que le projet puisse démarrer.
Pour la Chambre d’agriculture, le fait d’investir passe par un raisonnement qui concerne les autres organismes et associations présents sur le site et sommes pour cela en contact avec la MSA et Groupama, qui ont la même ré-flexion en termes de restauration de bâtiments. Un raisonnement global pour faire en sorte que nous conservions sur cette zone un endroit géographique pour le consacrer aux organisations agricoles. Nous sommes par ailleurs en réflexion avec d’autres organisations susceptibles de nous rejoindre une fois les travaux terminés. C’est un projet ambitieux, l’avantage du bâtiment actuel étant d’avoir une infrastructure porteuse bonne, pouvant supporter un étage supplémentaire. L’idée au final, étant d’avoir un bâtiment exemplaire, en ayant recours à de nouvelles techniques et matériaux innovants. Un projet qui devrait aboutir en 2016…»[i]

[G]L’incidence de la réforme de la Pac sur le département ?[g]
[I]«Une première approche fait apparaître une perte de 21 millions €, compte tenu de l’orientation prise par la réforme, d’un rééquilibrage du secteur végétal vers le secteur animal. La caractéristique de notre département, c’est que la plupart des éleveurs sont également polyculteurs/éleveurs, ce qui fait qu’ils peuvent perdre d’un côté, sans pour autant gagner plus de l’autre. La réflexion que nous avons en ce moment est de ramener des crédits perdus au 1er pilier, sur le 2e pilier, d’où l’importance des discussions menées au niveau de la région. De là découlera un retour, même si on ne compensera pas l’équivalent de ce qui sera perdu.
La surprime aux 50 premiers ha aura forcément des conséquences pour un département comme le nôtre, où les structures sont assez importantes. Qui plus est, il faut savoir que nombre d’exploitations sont sous une forme socié-taire où la transparence n’est pas forcément reconnue, la seule structure reconnue en l’occurrence étant les Gaec. La physionomie des exploitations fait que ce sont l’Yonne et la Côte d’Or qui perdront le plus»[i].

[G]Les mesures concernant les Bac Grenelle présents sur le département avaient fait naître un climat pour le moins tendu entre la profession et l’administration. Climat apaisé aujourd’hui ?[g]
[I]«On essaie ! Nous avons initié des rencontres régulières entre la profession et l’administration, sous la présidence du Préfet de l’Yonne, avec la présence de l’Agence de l’eau Seine-Normandie, afin de faire le point sur les Bac Grenelle et rendre compte de ce qui est réalisé par les agriculteurs, avec le soutien des techniciens de la Chambre. L’Yonne n’a pas à rougir du travail qui a été fait, nous sommes certainement le département du Bassin de l’Agence Seine Normandie le plus avancé dans ce domaine. Nous faisons en sorte de travailler régulièrement avec l’administration pour leur faire comprendre la nécessité que les agriculteurs participent aux études et programmes d’action… Ce n’est pas avec des méthodes autoritaires ou coercitives qu’on arrive à faire avancer les choses. Le tout est de travailler en bonne intelligence et faire preuve de pragmatisme. Sensibiliser les agriculteurs me parait la première responsabilité à avoir et c’est ce que nous faisons»[i].

[G]Où en est la filière chanvre ?[g]
[I]«Une difficulté majeure depuis deux ans : les aléas climatiques, avec des cultures qui n’ont pu être semées ou pas récoltées. Pour lancer une production, ce n’est pas très séduisant ! Néanmoins, compte tenu des opérateurs présents dans la région, c’est une filière qui a sa justification et il faut que nous soyons là pour accompagner les agriculteurs intéressés par cette production. On voit tout l’intérêt de cette culture, en matière de rotation, notamment avec l’expérimentation en cours au lycée La Brosse, où le chanvre est présent dans la rotation menée sur 7 ans.
Il y avait une réflexion commune à la Chambre économique, initiée par la précédente mandature. Le projet aujourd’hui n’a pas la même ampleur qu’à l’origine, où on s’était interrogé sur la mise en place d’outils. Désormais, on cherche plutôt à optimiser ce qui existe dans la région, même si en terme industriel, il y a ce projet de fabrication de géotextile, qui serait mis en place sur l’ancien site Lafarge à Frangey. Aujourd’hui, la surface engagée en chanvre sur le département, représente environ 300 ha»[i].

[G]La situation financière des entrepôts frigorifiques de Migennes, propriété de la Chambre d’agriculture, s’est-elle améliorée ?[g]
[I]«Il est vrai que lors de la dernière mandature, on avait évoqué le fait de s’en séparer. Aujourd’hui, c’est moins d’actualité ; Heureusement et malheureusement ! Heureusement, du fait d’une forte activité, mais qui dénote toute-fois un effet de crise. Aujourd’hui, des entreprises agroalimentaires nous demandent de stocker des quantités con-séquentes de marchandises, sans les ressortir tout de suite, ce qui sous-entend que derrière, le marché ne suit pas. Si pour nous, c’est positif en matière d’activité, ce n’est pas forcément un bon signe pour l’économie de la région. Néanmoins, c’est un entrepôt où l’on a réalisé un effort conséquent d’investissement ces dernières années pour le remettre aux normes, ce qui explique en partie l’engouement d’entreprises qui s’inscrivent dans une démarche qualité et trouvent en tant
que partenaires, une continuité dans notre entrepôt»[i].

[G]Où en est la mutualisation des services et des moyens à l’échelle régionale ?[g]
[I]«Elle est toujours en réflexion. Nous sommes désormais dans des budgets contraints compte tenu notamment d’une baisse de contribution des collectivités et il faut en tenir compte, pour voir comment, au niveau de la région, optimiser les charges des uns et des autres, que ce soit au travers des frais de fonctionnement ou partages de compétences. Les acquis de la mandature précédente ont permis un service commun des fonctions support, comme l’administratif, l’informatique, la paie ou les achats. Par ailleurs, avec la Côte d’Or, est menée une réflexion en construction, mais aujourd’hui actée, de services communs sur les Grandes cultures ou la viticulture. Il y a bien sûr également, concernant l’élevage, la structure Alysé, mise en place pour permettre l’échange de compétences avec les départements de l’Aube et du Loiret. L’intérêt au travers de la structure, étant non seulement de faire valoir la partie élevage, mais aussi d’autres services comme le Conseil d’entreprise ou le bâtiment…
D’autres dossiers sont menés au niveau de la Chambre régionale, comme l’installation ou l’information, sans pour autant de formalisme de fusion. On n’a pas toujours besoin de tout formaliser pour qu’il y ait une vraie volonté, au niveau régional, de partager les connaissances»[i].