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Entretien des fossés et cours d’eau

Pas un long fleuve tranquille...

Ça s’agite dans les campagnes. De nombreux agriculteurs se plaignent de l’impossibilité d’entretenir correctement leurs fossés. La profession a décidé de prendre les devants.
Par Aurélien Genest
Pas un long fleuve tranquille...
[I]«Il y a dix ans, nous n’entendions pas parler de cette problématique, les fossés étaient régulièrement entretenus. Aujourd’hui, il y a du laisser-aller et la dégradation s’accentue chaque année»[i] déplore Yves Asdrubal, président de la commission environnement de la FDSEA. Les fortes précipitations de 2013 n’ont rien arrangé  : [I]«nous voudrions limiter leurs impacts par un bon entretien des fossés et préserver ainsi le potentiel agricole de nos parcelles»[i] souligne Yves Asdrubal. Sa commission s’associe à la Chambre d’agriculture de Côte d’Or pour engager des discussions avec l’administration, en l’occurrence la DDT (Direction départementale des territoires) et l’Onema (Office national de l’eau et des milieux aquatiques). [I]«Le but est d’aboutir à une situation de clarification»[i] explique Yves Asdrubal, [I]«nous souhaitons disposer d’un document qui permettrait de définir précisément ce qu’est un cours d’eau et ce qu’est un fossé d’assainissement agricole, car la réglementation n’est pas la même»[i]. Pour Pierre-Étienne Contesse, en charge du dossier pour la FDSEA 21 et responsable professionnel à la Chambre d’agriculture, [I]«il faut rattraper le temps perdu, remettre certaines mentalités dans le bon sens, car certains ouvrages réalisés depuis 20 ans ont pris en compte les préservation du milieu, de la faune et de la flore mais pas celle des inondations»[i] : [I]«Notre stratégie est de travailler de l’amont vers l’aval, en commençant par la Saône et sur ses affluents. Nous avons rencontré le préfet et lui avons fait part de notre souhait de ne pas ouvrir de nouvelle carrière tant que la Saône de serait pas de nouveau draguée. VNF s’occupe de ce dossier et nous allons entamer des discussions avec eux. Sur la partie rivière, un dialogue s’impose également avec les syndicats. Ce travail de clarification cours d’eau/fossés et de méthodes d’entretien sera réalisé sur l’ensemble du département»[i].

La sous-préfète de Beaune sur le terrain : Anne Frackowiak-Jacobs a récemment répondu à l’invitation d’agriculteurs d’Esbarres, Saint-Usage et Échenon pour constater le non entretien de la Vouge.


[INTER]Sur le terrain…[inter]
Philippe Grandsagnes, agriculteur à Quetigny, rencontre chaque année des problèmes avec le [I]«Petit Bas Mont»[i]: [I]«Il m’est interdit de le curer. Avec une autorisation, il est possible de broyer la végétation mais cela ne suffit pas. En cas de fortes précipitations, les champs attenants inondent systématiquement. La perte de production est conséquente. L’an passé, deux hectares de maïs grain étaient sous l’eau et le rendement est passé de 120 à 60q/ha. Les inondations à répétition ont même engendré le mildiou du maïs, une maladie relativement rare qui intervient au stade trois feuilles. Avec la future zone du Grand Dijon entre Quetigny et Saint-Apollinaire, l’arrivée d’eau sera plus importante et les problèmes vont certainement s’aggraver»[i].

Thierry Boussageon, agriculteur à Varois-et-Chaignot, ne sait plus quoi penser de la problématique : «C’est un vrai souci. Nos ainés se sont battus pour faire les drainages. Aujourd’hui, les drains sont enfouis dans la vase, les champs ne n’assainissent plus car il n’y a plus d’écoulement, c’est ras-le-bol total».