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Conférence départementale

Pas près de désarmer

La Chambre d’agriculture et le Conseil général ont présenté leur nouveau partenariat pour les cinq premières années. La place des jeunes sera une priorité.
Par Aurélien Genest
Pas près de désarmer
La réunion s’est déroulée sur l’exploitation d’Hubert Mony à Francheville.
L’accord cadre 2015-2019, qui sera officialisé en janvier, était le principal sujet de la conférence départementale agricole de vendredi dernier. Ce grand rendez-vous annuel du Conseil général et de la Chambre d’agriculture s’est déroulé pour la toute première fois en dehors de la foire gastronomique de Dijon. Cette délocalisation avait pris la direction du canton de Saint-Seine-l’Abbaye, sur l’exploitation d’Hubert Mony, afin d’illustrer les bénéfices du précédent accord cadre. «Pour ma part, les soutiens se situent à plusieurs niveaux» présentait le polyculteur-éleveur côte d’orien, «en 2010, avec un dispositif encourageant l’augmentation des effectifs, j’ai bénéficié de 5 000 euros pour avoir gardé mes agnelles au lieu de les mettre à la vente. J’ai ensuite disposé de 30 000 euros pour construire une nouvelle bergerie, dont l’investissement total se chiffrait à 130 000 euros. L’accord cadre, c’est aussi 150 euros subventionnés sur chaque bélier à haute valeur génétique que j’achète chaque année».

La part belle aux jeunes
Comme l’a rappelé François Sauvadet, président du Conseil général, l’accord cadre -actuel ou futur- se destine au développement de l’agriculture dans son sens large  : «Il y a la dimension économique avec le soutien aux outils de production et aux filières de proximité, mais aussi la dimension environnementale avec la préservation des ressources et l’accompagnement des exploitations vers les méthodes de productions durables, sans oublier la très importante dimension sociale et sociétale avec le soutien à la transmission des exploitations et l’installation des nouvelles générations». Le prochain accord cadre fera de ce dernier point l’une de ses grandes priorités. Marc Frot, président de la commission agriculture du Conseil général, évoquait des «coups de pouce» en faveur des jeunes agriculteurs : «Ils se verront accorder des subventions supplémentaires de 10 à 20%. Je le dis souvent : une société qui n’installe pas des jeunes n’a pas d’avenir. Ce soutien aux JA nous paraît plus que légitime». Assurer la ta transmission des exploitations sera d’ailleurs «l’un des plus grands défis de ces vingt prochaines années» selon François Sauvadet, qui a rappelé les tranches d’âges dans lesquelles se trouve aujourd’hui la majorité des exploitants.

Remerciements unanimes
François-Xavier Lévêque, président des Jeunes agriculteurs de Côte d’Or, saluait cette démarche du Conseil général : «Cet engagement est essentiel pour nous. Nous sommes plus que préoccupés par le renouvellement des générations. Ces aides sont d’autant plus importantes que la conjoncture économique est difficile, nous manquons cruellement de compétitivité». Vincent Lavier, président de la Chambre d’agriculture, remerciait lui aussi le Conseil général pour son soutien de 15 millions d’euros sur cinq ans, somme qui ne baissera pas dans le prochain accord : «Ce dispositif encourage l’investissement, l’accompagnement des jeunes, la diffusion de la génétique, la productivité, de meilleures conditions de travail et bien d’autres éléments... Au delà des montants et des sommes  qui reviennent dans les exploitations, il est très important d’envoyer des signaux positifs aux agriculteurs» relevait Vincent Lavier, «sur les territoires les plus en déprise, ce sont les métiers agricoles qui portent encore le peu d’économie qu’il reste. Les actions du Conseil général vont dans le bon sens».
Plusieurs représentants agricoles sont intervenus lors de cette réunion dont Jean-Pierre Fleury (sur la compétitivité défaillante dans l’élevage), Fabrice Faivre (emplois dans l’agriculture), Pascal Martens (sanitaire), Ghislaine Verstraete (circuits locaux) et Denis Berthaut (viticulture).

Les points forts de l’accord cadre

Axe 1 : l’agriculture durable et son développement.
Orientation 1 : aider les investissements productifs dans les exploitations (bâtiment d’élevage, filière équine, implantation d’ateliers de production de viande blanche, productions végétales, investissements dans l’élevage ovin).
Orientation 2 : développer les micro-filières et valoriser les filières locales (volets production, transformation et commercialisation, produits locaux dans la restauration collective).
Orientation 3 : soutenir la qualité des cheptels (acquisition de taureaux certifiés, de béliers certifiés et agnelles,  transplantation embryonnaire et croît du cheptel).

Axe 2 : protéger les ressources et le milieu naturel.
Orientation 4 : aider les investissements non productifs (création d’aire de lavages de pulvérisateurs, réalisation d’études de faisabilité pour initier des projets de méthanisation).
Orientation 5 : adapter les pratiques agricoles (sensibilisation pour réduire la consommation d’énergie, location de matériel innovant, passage au banc d’essais moteurs des tracteur).
Orientation 6 : maîtriser les usages collectifs de l’eau (aide à l’irrigation).

Axe 3 : l’aménagement du territoire.
Orientation 7 : aménager le foncier agricole et faciliter les échanges.
Orientation 8 : protéger les terres de l’artificialisation.
Orientation 9 : rapprocher les territoires et les usagers.

Axe 4 : relever les défis sanitaires.
Orientation 10 : protéger la santé animale.
Orientation 11 : instaurer des réseaux de vigilance et d’accompagnement.
Orientation 12 : consolider les missions des partenaires et des organismes sanitaires.

Axe 5 : renouvellement des générations et avenir des exploitations.
Orientation 13 : développer l’usage des NTIC dans les exploitations.
Orientation 14 : favoriser les reprises-installations et les créations d’emplois.
Orientation 15 : renforcer les groupements d’employeurs.
Orientation 16 : soutenir les acteurs et les manifestations agricoles.