Chambre d’agriculture 89
PAC et Projet Agricole Départemental au menu de la session
Après avoir évoqué le matin les différents éléments de conjoncture, les administrateurs de la Chambre d’agriculture de l’Yonne réunis en session, ont participé l’après-midi à une réflexion sur la révision du Projet Agricole Départemental

Si la crise politique que connait l’Ukraine, ne semble pas avoir encore impacté le marché physique, elle a néanmoins permis aux spéculateurs de faire leur réapparition. D’où un rebond et une remontée des cours céréaliers. Une tendance haussière accentuée par les menaces liées au [I]«weather market»[i], avec le retour annoncé du phénomène [I]«El Nino»[i], synonyme de sécheresses et inondations dans plusieurs pays de l’hémisphère sud. A noter par ailleurs, un taux de protéines toujours insuffisant pour les blés de l’Yonne, constituant d’autant un handicap pour les exportations.
Conséquence de deux années antérieures pénalisantes, toujours une trésorerie dégradée dans les exploitations laitières icaunaises, en dépit d’indicateurs à la hausse avec un objectif réaliste de 380 €/1000 litres. On constate par ailleurs une baisse de la production dans le département, de l’ordre de 7 à 12 % selon les années de référence. Inquiétude également, avec la baisse annoncée des DPU, dans le cadre de la réforme de la PAC. Les éleveurs laitiers avec des surfaces Grandes Cultures, se voyant doublement pénalisées.
En viande bovine, les premières semaines de 2014 ont été à l’image de l’automne précédent, avec des prix orientés à la baisse. Le cours des vaches allaitantes notamment, semblant décrocher depuis le début de l’année. Le cours des jeunes bovins poursuit pour sa part une tendance haussière, à 4,12 €/kg, la demande italienne stimulant les cours.
En viticulture, après deux années de petites récoltes, les prix du Chablis s’envolent, les cours atteignant des sommets : 1000 € la feuillette de Chablis, de 1300 à 1500 € en Premier Cru ! La porte ouverte pour des opérations spéculatives risquant de déstabiliser la filière. Pour autant, la situation fait peser des menaces sur la vente en bouteilles, le marché ne pouvant supporter de telles hausses. On note également au niveau international, une amorce de désintérêt du Chablis, au profit d’autres pays producteurs de chardonnay : Afrique du Sud, Argentine, Nouvelle Zélande La hausse des cours accentuant le phénomène. Le vignoble de l’Auxerrois se trouve pour sa part pénalisé par deux années de petite récolte. La végétation précoce est sous le risque de gelées printanières et une troisième récolte à volume réduit serait une catastrophe pour les exploitations aux trésoreries déjà tendues.
[INTER]De nombreux sujets à polémique[inter]
Au fil des semaines, la nouvelle réforme de la PAC se précise. Plusieurs réunions d’information sur le sujet viennent de se tenir sous l’égide de la Chambre d’agriculture. Les différentes sous enveloppes DPB, aide verte, paiement redistributif et aides couplées sont désormais connues jusqu’en 2019. L’impact pour le département des nouvelles modalités d’attribution d’aides découplées, n’est pas sans conséquence, avec une baisse annoncée de l’ordre de 20 %, soit 21 millions € de moins pour la ferme Yonne. Reste que de nombreuses interrogations demeurent à ce jour, notamment pour ce qui est des aides aux éleveurs de vaches allaitantes.
Concernant les aides au 2e pilier, désormais gérées par la région, dans le cadre du programme FEADER, la dotation annoncée, est jugée insuffisante par la profession. Notamment pour tout ce qui concerne les besoins liés aux PMBE (bâtiment d’élevage), PPE (énergie) et PVE (environnement). La création envisagée d’une MAE [I]«zones intermédiaires»[i] risquant de faire réapparaitre des divergences d’intérêt entre éleveurs et céréaliers.
Deux sujets dans le cadre de la directive nitrates font aujourd’hui polémique : le stockage des effluents d’élevage et l’épandage sur sols en pente. Avec le risque, souligne Etienne Henriot, [I]«de voir dans le premier cas, certains agriculteurs refuser d’entamer un processus de mise aux normes et d’abandonner l’élevage, l’interdiction d’épandage de tous fertilisants sur sols en pente pouvant concerner plus de 70 % de la surface du département»[i].
Autre sujet de discorde: la réglementation [I]«zones humides»[i], avec dans l’Yonne, la mise en place d’un zonage DREAL obligeant tout porteur de projet (travaux de drainage, défrichement, plans d’épandage ) inscrit dans la zone, à établir à ses frais un dossier spécifique incluant une étude de sol, voire une étude floristique si nécessaire.
[INTER]Les trois bâtiments du Pole agricole rénovés[inter]
La protection de la ressource en eau en zone de captage passe par l’introduction de cultures de printemps dans les rotations, dont le tournesol. Des semis dont sont particulièrement friands les colonies de corbeaux freux réapparues dans le département. Une opération d’effarouchement des corvidés dans les corbeautières en période de couvaison va être testée dans la zone du Bac de Brienon, le président de la Chambre se félicitant [I]«de voir se mettre en place une opération concertée et qui va dans le bon sens, impliquant à la fois le Conseil général, la fédération des chasseurs, les lieutenants de louveterie et bien sur, la Chambre d’agriculture»[i].
Les animaux morts retrouvés chez un éleveur laitier du tonnerrois sont encore dans tous les esprits. Tout le monde s’interrogeant sur le fait que personne n’ait pu prévenir pareille situation. Une réflexion sera menée afin de mettre en place à l’avenir un dispositif de prévention, la Chambre d’agriculture pouvant en la matière être chef de file dans l’organisation d’un tel dispositif et centraliser les signaux d’alerte. Chacun assumant par ailleurs ses responsabilités. Concernant également l’élevage, la perspective de la fermeture du laboratoire départemental d’analyses se précise. La Chambre d’agriculture se dit prête à s’impliquer avec le GDS 89 dans la recherche et la mise en œuvre d’une nouvelle organisation, permettant de poursuivre le suivi sanitaire du cheptel icaunais.
Initié sous la précédente mandature, le projet de rénovation du bâtiment est toujours d’actualité, même si le contexte en a été modifié, Groupama PVL et MSA Bourgogne ayant décidé de réhabiliter également leurs immeubles respectifs. D’où l’idée d’une approche commune et concertée sur certains volets, comme la chaufferie.
L’après-midi, les administrateurs ont travaillé en ateliers sur le Projet Agricole Départemental, décliné à partir de celui existant au niveau régional. De l’aveu même du président Etienne Henriot : [I]«pas de grande révolution. Nous avons réinsisté sur les aspects formation et filières. Nous avons des outils qui existent aujourd’hui dans le département, faisons en sorte de les conserver en adoptant nos productions à ce type d’outils»[i].
Conséquence de deux années antérieures pénalisantes, toujours une trésorerie dégradée dans les exploitations laitières icaunaises, en dépit d’indicateurs à la hausse avec un objectif réaliste de 380 €/1000 litres. On constate par ailleurs une baisse de la production dans le département, de l’ordre de 7 à 12 % selon les années de référence. Inquiétude également, avec la baisse annoncée des DPU, dans le cadre de la réforme de la PAC. Les éleveurs laitiers avec des surfaces Grandes Cultures, se voyant doublement pénalisées.
En viande bovine, les premières semaines de 2014 ont été à l’image de l’automne précédent, avec des prix orientés à la baisse. Le cours des vaches allaitantes notamment, semblant décrocher depuis le début de l’année. Le cours des jeunes bovins poursuit pour sa part une tendance haussière, à 4,12 €/kg, la demande italienne stimulant les cours.
En viticulture, après deux années de petites récoltes, les prix du Chablis s’envolent, les cours atteignant des sommets : 1000 € la feuillette de Chablis, de 1300 à 1500 € en Premier Cru ! La porte ouverte pour des opérations spéculatives risquant de déstabiliser la filière. Pour autant, la situation fait peser des menaces sur la vente en bouteilles, le marché ne pouvant supporter de telles hausses. On note également au niveau international, une amorce de désintérêt du Chablis, au profit d’autres pays producteurs de chardonnay : Afrique du Sud, Argentine, Nouvelle Zélande La hausse des cours accentuant le phénomène. Le vignoble de l’Auxerrois se trouve pour sa part pénalisé par deux années de petite récolte. La végétation précoce est sous le risque de gelées printanières et une troisième récolte à volume réduit serait une catastrophe pour les exploitations aux trésoreries déjà tendues.
[INTER]De nombreux sujets à polémique[inter]
Au fil des semaines, la nouvelle réforme de la PAC se précise. Plusieurs réunions d’information sur le sujet viennent de se tenir sous l’égide de la Chambre d’agriculture. Les différentes sous enveloppes DPB, aide verte, paiement redistributif et aides couplées sont désormais connues jusqu’en 2019. L’impact pour le département des nouvelles modalités d’attribution d’aides découplées, n’est pas sans conséquence, avec une baisse annoncée de l’ordre de 20 %, soit 21 millions € de moins pour la ferme Yonne. Reste que de nombreuses interrogations demeurent à ce jour, notamment pour ce qui est des aides aux éleveurs de vaches allaitantes.
Concernant les aides au 2e pilier, désormais gérées par la région, dans le cadre du programme FEADER, la dotation annoncée, est jugée insuffisante par la profession. Notamment pour tout ce qui concerne les besoins liés aux PMBE (bâtiment d’élevage), PPE (énergie) et PVE (environnement). La création envisagée d’une MAE [I]«zones intermédiaires»[i] risquant de faire réapparaitre des divergences d’intérêt entre éleveurs et céréaliers.
Deux sujets dans le cadre de la directive nitrates font aujourd’hui polémique : le stockage des effluents d’élevage et l’épandage sur sols en pente. Avec le risque, souligne Etienne Henriot, [I]«de voir dans le premier cas, certains agriculteurs refuser d’entamer un processus de mise aux normes et d’abandonner l’élevage, l’interdiction d’épandage de tous fertilisants sur sols en pente pouvant concerner plus de 70 % de la surface du département»[i].
Autre sujet de discorde: la réglementation [I]«zones humides»[i], avec dans l’Yonne, la mise en place d’un zonage DREAL obligeant tout porteur de projet (travaux de drainage, défrichement, plans d’épandage ) inscrit dans la zone, à établir à ses frais un dossier spécifique incluant une étude de sol, voire une étude floristique si nécessaire.
[INTER]Les trois bâtiments du Pole agricole rénovés[inter]
La protection de la ressource en eau en zone de captage passe par l’introduction de cultures de printemps dans les rotations, dont le tournesol. Des semis dont sont particulièrement friands les colonies de corbeaux freux réapparues dans le département. Une opération d’effarouchement des corvidés dans les corbeautières en période de couvaison va être testée dans la zone du Bac de Brienon, le président de la Chambre se félicitant [I]«de voir se mettre en place une opération concertée et qui va dans le bon sens, impliquant à la fois le Conseil général, la fédération des chasseurs, les lieutenants de louveterie et bien sur, la Chambre d’agriculture»[i].
Les animaux morts retrouvés chez un éleveur laitier du tonnerrois sont encore dans tous les esprits. Tout le monde s’interrogeant sur le fait que personne n’ait pu prévenir pareille situation. Une réflexion sera menée afin de mettre en place à l’avenir un dispositif de prévention, la Chambre d’agriculture pouvant en la matière être chef de file dans l’organisation d’un tel dispositif et centraliser les signaux d’alerte. Chacun assumant par ailleurs ses responsabilités. Concernant également l’élevage, la perspective de la fermeture du laboratoire départemental d’analyses se précise. La Chambre d’agriculture se dit prête à s’impliquer avec le GDS 89 dans la recherche et la mise en œuvre d’une nouvelle organisation, permettant de poursuivre le suivi sanitaire du cheptel icaunais.
Initié sous la précédente mandature, le projet de rénovation du bâtiment est toujours d’actualité, même si le contexte en a été modifié, Groupama PVL et MSA Bourgogne ayant décidé de réhabiliter également leurs immeubles respectifs. D’où l’idée d’une approche commune et concertée sur certains volets, comme la chaufferie.
L’après-midi, les administrateurs ont travaillé en ateliers sur le Projet Agricole Départemental, décliné à partir de celui existant au niveau régional. De l’aveu même du président Etienne Henriot : [I]«pas de grande révolution. Nous avons réinsisté sur les aspects formation et filières. Nous avons des outils qui existent aujourd’hui dans le département, faisons en sorte de les conserver en adoptant nos productions à ce type d’outils»[i].