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Chambre d'agriculture de l''Yonne

PAC après 2013: Quel budget pour demain ?

Responsable du service «politiques économiques et filières» à l'€™APCA, à‰lise Thomazo a tenu une réunion d'€™information organisée par la Chambre d'€™agriculture de l'€™Yonne sur le thème de la PAC d'€™après 2013.
Par Dominique bernerd
PAC après 2013: Quel budget pour demain ?
Élise Thomazo (à gauche sur la photo), est responsable du service «politiques économiques et filières» à l'APCA.
Alors que l'€™on attend cette semaine la communication officielle de la Commission Européenne sur les perspectives budgétaires de la prochaine programmation PAC d'€™après 2013, des premières [I]«fuites»[i] font augurer de ce que sera le texte final. Avec une question restant en suspens : quel sera le montant du prochain budget européen ? Aujourd'€™hui de 975 milliards € sur 7 ans, dans le cadre d'€™une programmation pluriannuelle, il pourrait selon certaines rumeurs se voir amputé de 15%. Sachant que le budget agricole représente sur la programmation 2007/2013 42% de cette somme, soit un peu plus de 400 milliards €, quelles conséquences sur le montant de la programmation suivante, qui pourrait passer de 7 à 10 ans ? Alors que la France se range parmi les [I]«contributeurs net»[i] du budget européen, elle est en revanche [I]«bénéficiaire net»[i] pour le retour agricole (elle reçoit plus qu'€™elle ne donne). Une diminution de 15% du budget entraînerait une diminution de 9 milliards € sur l'€™enveloppe PAC globale. Quasiment l'€™équivalent de tout le retour français estimé à 10 milliards €.

[INTER]Prochain cadre budgétaire[inter]
Jugé par la Commission [I]«trop complexe et pas assez transparent pour être efficace»[i], le prochain budget européen pourrait voir son cadre financier courir sur 10 ans, manière de [I]«donner du temps au temps»[i] et atteindre des objectifs plus globaux et plus ambitieux. On peut dès lors imaginer une PAC calée sur la même durée avec, selon les premières informations, une [I]«profonde révision à mi-parcours afin de modifier les orientations prises si elles s'€™avèrent mauvaises»[i]. La Commission envisagerait également d'€™utiliser des outils financiers pour inclure de la flexibilité annuelle dans la programmation. Reste à savoir si la PAC sera concernée ou non par cette mesure ?
De nouvelles modalités de ressources du budget européen sont à l'€™étude : réduction de la contribution des Etats membres en supprimant une partie des ressources de la TVA, instauration de nouvelles ressources propres à l'€™Europe (taxe sur les transactions financières, sur les transports aériens, TVA européenne Sur les dépenses au niveau du budget : pas d'€™augmentation en vue, mais une concentration renforcée, avec «une utilisation des crédits à l'€™échelle européenne uniquement si celle-ci est jugée plus pertinente que les échelles nationales».
Toujours une PAC reposant sur 2 piliers, mais qui seraient plus complémentaires, sans dichotomie réelle entre économie et environnement comme dans le cadre de la programmation actuelle.

[INTER]Un paiement direct 1er pilier à plusieurs étages[inter]
Calcul du montant moyen d'€™un DPU européen : 284 €, avec comme objectif, de rapprocher les Etats membres de cette moyenne. S'€™en suivrait un rééquilibrage qui verrait l'€™enveloppe française diminuer de 4 à 5%. Conséquence : «une perte pouvant aller jusqu'€™à 2000 € pour une exploitation icaunaise», selon Gilles Abry, président de la Chambre d'€™agriculture.
Le futur paiement direct 1er pilier serait constitué de plusieurs étages : une aide de base par exploitation plafonnée, dans laquelle on trouverait une aide découplée uniforme par pays et par région, ciblée sur des agriculteurs actifs ; une aide complémentaire «verte», sous forme de boite à outils ; une aide additionnelle pour [INTER]«contraintes naturelles spécifiques»[inter], avec cofinancement volontaire ; des aides couplées type art. 68, en fonction de certains types d'€™agriculture ou certaines zones, avec, si des aides comme la PMTVA venaient à être découplées, un relèvement des plafonds actuels.
Concernant la régulation des marchés, on s'€™acheminerait vers un maintien des outils actuels. Un statu quo faisant presque office de [I]«nouveauté»[i], après le principe de démantèlement que l'€™on a connu. De là à dire qu'€™il est ambitieux...!