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Chambre d’agriculture

Optimiser ses rendements avec un drone

La Chambre d’agriculture de l’Yonne a organisé une démonstration de vol de drone au-dessus d’une parcelle de l’Aillantais, avec pour objectif une optimisation du taux de protéines dans les blés.
Par Dominique Bernerd
Optimiser ses rendements avec un drone
Suivi du vol sur l’écran de contrôle.
Depuis plusieurs années, la Chambre d’agriculture du Loiret s’est dotée d’un drone pour proposer aux agriculteurs de moduler leurs apports d’azote sur colzas ou blés, en fonction de l’observation du couvert végétal réalisée par des passages successifs de l’engin au dessus de la parcelle. Survolant le sol à basse altitude, le drone réalise une série de photos haute résolution, analysant à l’aide de capteurs multispectraux, les propriétés optiques de la végétation dans le visible et l’infrarouge, pour en déterminer son état de développement.
Mesurant pour cela l’énergie renvoyée par le couvert, dont les données sont ensuite converties en données agronomiques, et permettre à l’agriculteur d’adapter ses apports d’azote. Un technicien spécialisé de la Chambre d’agriculture du Loiret est venu en faire la démonstration chez un exploitant de Poilly-sur-Tholon, en présence d’agriculteurs du secteur.

Des utilisations multiples
Avantage du système : sa comptabilité avec l’outil Mes
P@rcelles, comme l’a rappelé Jules Martin, technicien à la Chambre d’agriculture de l’Yonne : «on a envoyé l’îlot concerné sur le portail de l’organisme qui va traiter les données récupérées par le drone. Après traitement, on va obtenir des cartes de modulation, intégrées ensuite sur l’outil Mes P@rcelles et lancer derrière un plan de fumure prévisionnel en définissant des doses d’azote à apporter. Dans une seconde phase, avec ces cartes de modulation, on va disposer de données que l’on va pouvoir transmettre vers le boitier du pulvé et après, de nouveau un transfert des données du pulvérisateur vers le logiciel, pour le réalisé».
Pour ce qui est des blés, la technologie permet à ce jour de gérer les 3e et 4e apports. Le principe pour les colzas, étant que le drone effectue un premier passage en entrée d’hiver, déterminant les quantités de biomasse présentes dans la parcelle et un second passage en sortie d’hiver, pour en tirer une moyenne et ajuster les doses nécessaires.
Mais d’autres utilisations sont possibles, explique Gilles, le technicien pilote du drone : «la fertilisation n’est qu’une des applications développées aujourd’hui. Pour rentabiliser au maximum l’engin, on s’en sen sert aussi depuis deux ans pour l’estimation des dégâts de gibier, le survol des parcelles permettant de déceler les zones où l’estimateur devra se rendre en priorité. Des essais avec le multispectre ont été menés également, pour rechercher des chardons dans les champs de betteraves, ou encore, plus récemment, à la demande de l’agglomération d’Orléans, pour photographier toutes les parcelles en friche». Seule limite du système, la météo : «au niveau luminosité, nous avons un créneau relativement court pour intervenir car l’on a besoin au minimum de 8 000 lux en colza, voire un peu plus pour le blé et il est certain que les capteurs sont encore à améliorer».
Mais un avantage certain par rapport au satellite, et au temps de traitement des données : «en moyenne, vous les recevez sous 48 heures, voire le soir même dans certains cas, là où avec le satellite, cela prendra entre une semaine, voire deux». Il aura fallu 26 minutes au drone pour traiter les 40 ha de la parcelle, à raison d’une photo tous les 20 mètres. Pour un coût compris entre 10 et 11 € de l’hectare suivant les cultures, traitement des données compris.