Corbeaux et corneilles
Ne pas baisser la garde
Le plan de régulation des corbeaux et corneilles, mis en place depuis 2019 sur une partie de la plaine dijonnaise et du val de Saône, est reconduit cette année avec une extension sur les secteurs Semur-en-Auxois et Montbard.

Le plan de régulation des corbeaux et corneilles, mis en place depuis 2019 sur une partie de la plaine dijonnaise et du val de Saône, est reconduit cette année avec une extension sur les secteurs Semur-en-Auxois et Montbard. Ce plan repose sur une mobilisation des agriculteurs et des chasseurs. Il a démontré son efficacité ces deux dernières années. La FDSEA de Côte-d’Or, partenaire du dispositif, appelle à la plus grande vigilance dans ce dossier : «Il ne faut surtout pas baisser la garde, car à part nous, personne ne se mobilisera pour réguler ces populations d’oiseaux, sources de pertes financières importantes pour nos exploitations». Le syndicat s’inquiète que «trop peu d’agriculteurs des secteurs concernés» se sont engagés pour 2021 : «nous souhaitons solliciter un nouvel arrêté préfectoral d’autorisation de piégeage collectif par les agriculteurs dès le mois de février. Aussi, nous vous invitons à vous engager ou vous réengager massivement et rapidement pour cette nouvelle année, en adhérent à la Fredon BFC». Contact : FDSEA (03 80 68 67 67), Fredon (03 80 25 95 45).
Un protocole bien ficelé
Sébastien Noize, agriculteur à Seurre, s’est engagé dans ce dispositif en début d’année 2019 : «Il y a toujours eu beaucoup de corbeaux ici, en bord de Saône. Les dégâts sont importants dans les grandes cultures, dans le tournesol mais pas seulement. Ce moyen de lutte collectif était donc le bienvenu. Pour faire partie du dispositif et pouvoir piéger, il faut tout d’abord adhérer à la Fredon Bourgogne, le coût annuel est de 50 euros par personne. Il faut ensuite participer à une demi-journée de formation, uniquement la première année. Ce rendez-vous est intéressant : nous apprenons beaucoup de choses sur la vie du corbeau, sur la législation et sur la façon de procéder pour pouvoir piéger et avoir de bons résultats. Suite à cette participation, nous nous voyons attribuer un numéro de piégeur temporaire, valable un an. Personnellement, j’ai acheté deux cages dans la foulée, comme bon nombre de mes collègues. Le bilan de la première année a été très positif, nous avons piégé plus de 200 corbeaux dans notre secteur. Je ne connais pas les chiffres de 2020 car nous n’avons pas pu nous réunir à cause de la crise sanitaire, mais les oiseaux prélevés sont nettement moins nombreux. Le succès des piégeages effectués en 2019 n’explique pas tout, je pense qu’il y a eu des problèmes lors de la reproduction ou lors de la ponte. D’un côté, c’est tant mieux ! Personnellement, je procède à des tirs dans le cadre d’un arrêté préfectoral : les prélèvements sont là aussi nettement moins nombreux que l’année précédente. Néanmoins, nous devons continuer notre action, il ne faut surtout pas baisser la garde et continuer cette régulation ! Les corbeaux représentent un problème pour le monde agricole mais aussi pour un certain nombre de communes et de riverains. Il faut avoir conscience que ce travail de régulation prend du temps : nous devons passer voir les cages tous les jours, il faut aussi nourrir et abreuver les appelants. Il arrive aussi certaines péripéties : dans mon cas, mes cages ont été volontairement ouvertes deux fois de suite en 2020…»